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samedi 18 janvier 2014

«Le recrutement de jeunes djihadistes pour la Syrie, c'est l'usine» (vidéo)

◦Par Paule Gonzales
◦Mis à jour le 17/01/2014 à 12:40
◦Publié le 17/01/2014 à 10:30
Des combattants d'al-Qaida à Raqqa, en Syrie.
Des combattants d'al-Qaida à Raqqa, en Syrie. Crédits photo : Uncredited/AP

 Deux jeunes garçons de 15 ans ont quitté Toulouse début janvier pour rejoindre les deux mouvances d'al-Qaida en Syrie. Selon un des grands pontes du renseignement français, il y a désormais «un recrutement de masse».
Deux jeunes toulousains de 15 ans, fréquentant le même lycée des Arènes ont rejoint la Syrie pour s'engager auprès d'al-Qaida, le 6 janvier dernier.
C'est par leurs propres moyens, et en passant par la Turquie (Istanbul et Hatay), qu'ils ont rejoint cette zone de guerre.
Pour la famille, c'est d'autant plus l'incompréhension que l'un d'eux est un élève réputé brillant et bien intégré dans sa classe.
Deux demi-frères toulousains sont déjà morts en Syrie ces derniers mois : Jean-Daniel, 22 ans, et Nicolas, 30 ans, partis faire le djihad en Syrie, y ont laissé la vie.
Pour un des grands pontes du renseignement français, le verdict est sans appel: «Nous sommes aujourd'hui dans un recrutement de masse qui n'a rien à voir avec le recrutement pour la Bosnie et l'Afghanistan, qui ne concernait que quelques dizaines de personnes par an. Aujourd'hui, c'est l'usine. Pas moins de 500 à 600 Français sont impliqués en Syrie», rappelle-t-il.
 Entre 70 et 80 seraient de retour. «Il faut pouvoir les détecter, déterminer leur vraie identité, puis construire des éléments de preuves, ce qui est difficile», avoue-t-il.

Trois bassins de population particulièrement touchés

En tout, 1600 Européens seraient actuellement enrôlés dans le conflit syrien, avec une forte proportion de Français, de Belges et d'Allemands.
Trois bassins de population sont particulièrement touchés en France par «un recrutement très organisé, et très bien financé», continue ce haut responsable: le Nord, l'Est et le Grand Sud-Est, qui inclut Toulouse, avec une prédominance des grands centres urbains.
Si le recrutement vise souvent «des jeunes destructurés entre 15 et 25 ans», il touche maintenant aussi des gamins bien intégrés dans la société.
 Une dérive qui s'explique par le jeu des réseaux sociaux et d'internet: «Chacun y découvrant une confrérie et une fratrie d'arme dont il deviendra le héros s'il en revient».
Ce poids des médias numériques explique en partie le recrutement de plus en plus de jeunes.
 «Un jeune de 15 ans aujourd'hui a une maturité physique et psychologique qui n'a rien à voir avec les jeunes du même âge, il y a 20 ans», rappelle-t-il encore.
Il reste que, sur place, ces jeunes gens sont davantage des petites mains ou servent de chair à canon pour monter au front qu'ils ne se taillent des destins de héros...

Invité d'Europe 1 le 9 janvier, le juge Marc Trévidic, spécialiste de la lutte anti-terroriste, explique que la durée du conflit en Syrie laisse le temps aux groupes islamistes de s'organiser et donc de recruter massivement:
 
 

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