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jeudi 12 décembre 2013

Quitte ou double : les deux cartouches de Hollande.

Par Charles Sapin


Sarkozy et Hollande. certains, dans l'entourage de ce dernier, vont jusqu'à envisager une défaite provoquée aux législatives pour contrer le retour du premier. Photo © AFP

Stratégie.  S’il veut éviter de perdre le “match retour” face à Sarkozy en 2017, le président n’a que deux options : réussir ou… dissoudre.
C’est Brice Hortefeux, l’un des intimes de Nicolas Sarkozy, qui le confiait en novembre 2012 à Valeurs actuelles : pour que le retour de l’exprésident soit possible, trois conditions doivent être réunies.
 L’absence de dirigeant incontesté à droite, la montée du Front national et l’effondrement de la gauche au pouvoir.
 L’épisode de l’affrontement fratricide pour la présidence de l’UMP, en novembre 2012, et la poussée de Marine Le Pen dans les sondages, conjugués à l’échec de François Hollande correspondent trait pour trait à ce diagnostic.

« Hollande est obsédé par Sarkozy, et surtout par la perspective de perdre le match retour »
, confie un proche de l’ex-président.
 Ce duel, s’il avait lieu, tournerait en effet, selon un sondage Harris Interactive pour Valeurs actuelles réalisé en octobre, à l’avantage de Sarkozy, qui écrase son successeur dans tous les domaines (courage, dynamisme, compétence, crédibilité…), n’étant devancé que sur les termes “honnête” et “sympathique”.
 Confronté à son échec, pressé par une courbe de popularité qui ne cesse de s’enfoncer dans les profondeurs, Hollande sait qu’il doit agir.
 L’idée d’un remaniement a agité les ministères, mais le président se refuse à le faire sous la pression.
 « D’abord parce que ça ne résoudrait rien, croit savoir un parlementaire PS. Ensuite, parce qu’il n’y a pas d’alternative crédible à Ayrault à Matignon. »

Ne reste qu’une solution, ouverte par l’article 12 de la Constitution : le retour devant le peuple.
Redoutée par les parlementaires socialistes — le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée, Thierry Mandon, craint qu’une déroute de la gauche ne porte à l’Assemblée plus de députés FN que de députés PS —, la dissolution permettrait à Hollande de se retrouver dans la même situation que Mitterrand en 1986 et Chirac en 1997, tous deux réélus.
Et de sauver ses chances pour 2017.

Selon Nicolas Bay, secrétaire général adjoint du FN, « cette situation permettrait au président de mettre à Matignon quelqu’un comme Copé ou Juppé, qui partagerait son impopularité tout en empêchant Sarkozy de revenir ».

Ce que Hollande souhaite avant tout.

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