Vous vous souvenez, c’était en 2005. À l’époque, on craignait que le fameux plombier polonais vienne voler notre travail à nous. «Pur fantasme !», disait-on. Huit ans plus tard…
On en apprend parfois de belles au hasard de nos lectures.
Ainsi, dans son édition du 27 novembre, Le Canard Enchaîné nous révèle qu’en 2011, 145.000 «travailleurs détachés» sont officiellement venus trimer en France.
Selon le ministère du Travail, ils seraient probablement plus du double.
Les syndicats estiment, eux, qu'ils seraient plus de 500.000 !
«145.000, 300.000 ou 500.000, quelle importance ?», direz-vous.
Et au fait, késaco les «travailleurs détachés» ?
Ce sont des plombiers, menuisiers, charpentiers, carreleurs, électriciens, routiers, maçons… low cost comme disent les anglophones, à bas coût qu’on dit chez nous.
Des Polonais, des Roumains, des Portugais… qui travaillent en France et sont payés selon les réglementations en vigueur dans leur pays d’origine, au plus grand bonheur des patrons.
Ainsi, les donneurs d’ordre économisent entre 25 et 40% rien que sur les cotisations sociales.
Et ne parlons pas du reste !
Car, forcément, ces travailleurs «délocalisés» à plusieurs milliers de kilomètres de chez eux n’ont pas grand-chose d’autre à faire de leurs soirées et de leurs week-ends que de bosser pour arrondir leur fin de mois.
Généralement au black, disons-le !
Si la xénophobie n'est vraiment pas notre tasse de thé (pas plus que celle du Canard Enchaîné), cette information est pour le moins troublante, déstabilisante.
Ne nous voilons pas la face.
Certains pourraient en déduire que ces travailleurs étrangers volent le travail des Français, tout simplement.
D’ailleurs, les premiers à s’en inquiéter sont les syndicats du BTP et du transport routier (secteurs particulièrement touchés par ce dumping social).
D'autres argueront que : «Tout ça, c’est la faute aux méchants patrons qui profitent du système et exploitent cette main-d’œuvre bon marché».
C’est sûr, sauf qu'ils n’y sont pour rien les patrons !
Une directive européenne sur les «travailleurs déplacés» ouvre tout grand notre marché du travail aux menuisiers, charpentiers, carreleurs, électriciens, routiers, maçons… roumains, portugais ou grecs.
C’est comme ça !
Cette ouverture ne vous rappelle-t-elle rien ?
La fameuse histoire du plombier polonais, voyons !, dont on nous affirmait qu’elle relevait du pur fantasme, que jamais ô grand jamais ça ne se produirait.
C’était en 2005, peu avant le référendum sur le Traité pour une Constitution européenne auquel les Français ont dit «Non» à 55%, mais qui a été adopté, contre l’avis du peuple, par la voie parlementaire.
Bon, finalement, ils ne nous ont pas menti !
Ce n’est pas UN plombier polonais qui vient bosser pour pas cher en France, mais entre 145.000 et 500.000 Polonais, Roumains, Portugais, Grecs… chaque année.
Ahhhhh, nous voilà soulagés !
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