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mercredi 6 novembre 2013

Mythomanie : après la fille du RER D, celle de l’UNEF !

6:10_psiche_pinocchio

Le 6 novembre 2013
 
Nicolas Gauthier
 
Le 14 octobre dernier, la République était en danger.
 
Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
 Une militante de l’UNEF est bousculée par un membre d’un syndicat rival – et apolitique, une couverture à n’en pas douter –, la tristement célèbre Fédé Paris 1, pour une histoire mal élucidée d’affiches invitant à une fête à venir qui auraient été recouvertes par d’autres affiches invitant à on ne sait trop quoi.
Bref, les loups sont entrés dans Paris. Car le ventre ayant accouché de la bête immonde a faim ; de haine, il va de soi.
La preuve ? Trois jours plus tard, la meute infâme récidive.

« On va te violer, sale Arabe ! On sait où t’habites, sale gauchiste ! » Pis que Jeanne d’Arc au bûcher,
c’est la jeunesse qu’on assassine. La pauvre « Roxanne » – le nom a été changé par les rédactions du Monde et du Nouvel Observateur – est même blessée au visage à coups de cutter.
La gorge nouée par l’indicible, elle dit tout de même : « Cela n’a duré que quelques secondes et je n’ai pas pu voir mon agresseur, mais il est clair qu’il cherchait à atteindre une militante de l’UNEF. »
 Du côté de l’UNEF, on affirme : « L’extrême droite cherche manifestement à prendre pied dans l’université… » Comme quoi il est toujours possible de nommer l’innommable.
Heureusement, devant le péril fasciste, naziste, même, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, ne pouvaient que réagir.
Au péril de leur vie, évidemment. La première a assuré la victime de son soutien ; la seconde a tenu à la rencontrer personnellement. L’union sacrée.

Seul petit hiatus : le 4 novembre, on apprend que ce début de génocide étudiant n’était que du pipeau, ce par le même Nouvel Observateur, tant qu’à faire.
 Ainsi, la donzelle, après un interrogatoire un peu poussé, a avoué avoir « inventé cette histoire ».
Ses motivations ? « La volonté de donner plus d’ampleur à la première agression… » Si tel était le but, il est atteint.
Quoique les esprits chagrins pourraient désormais s’interroger sur la véracité de cette « première agression ».

Histoire, peut-être, de prévenir ce refoulé de la pensée nauséabonde qui pourrait nous rappeler les heures judiciaires les plus sombres de l’UNEF, Emmanuel Zemmour, président du machin en question, s’inquiète néanmoins : « Nous n’avons pas l’habitude de tirer la sonnette d’alarme pour un cas isolé. On ressent depuis plusieurs semaines le climat de tension entre les militants de l’UNEF et des organisations d’extrême droite. »
Le problème, c’est que cet épisode est le énième rejeton d’une longue lignée.
 Florilège non exaustif :
En janvier 2003, le rabbin Gabriel Farhi prétend avoir été poignardé par un individu qui lui aurait hurlé « Allahou Akbar » dans sa face, « avec accent très français », toutefois. Résultat : le Tout-Paris politique, avant de prendre le maquis, se réfugie à la synagogue du XVe arrondissement parisien : Bertrand Delanoë, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jack Lang et même Guy Béart.
 Pas de pot, le mythomane s’était automutilé avec un canif.
Cerise sur la kippa, le rabbin Farhi travaillait pour le cinéma, conseillant Audrey Tautou et interprétant même son propre rôle dans deux films, dont La Folle Histoire d’amour de Simon Eskenazy.
Mieux : il guida Dany Boon dans sa conversion au judaïsme, tout en aidant à l’élection du grand rabbin de France, Gilles Bernheim, autre acteur ayant une vilaine tendance à confondre diplômes de théologie et CAP de charcutier-métreur.

En juillet 2004, avec la fausse agression du RER D, le bouquet final.
 Là encore, une jeune fille qui prétend avoir été agressée, « parce que juive », par des individus de type négro-maghrébin.
Tondue à l’arrache et le ventre orné de croix gammées.
Là encore, psychose nationale. France qui retient son souffle et soleil qui s’abstient de tourner, par solidarité.
 Ce coup-ci, ce n’était pas du pipeau, seulement de la flûte.

 Bobard donc, mais rentable, André Téchiné en ayant même fait un film en 2009, La Fille du RER.

Son excuse ? Le cinéma est art d’illusion et la politique tend à le devenir. Et désormais à verser dans la téléréalité. Roxanne comme Nabilla. « Non mais, allô, quoi ? »

http://www.bvoltaire.fr/nicolasgauthier/mythomanie-apres-la-fille-du-rer-d-celle-de-lunef,40367
 

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