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mercredi 18 septembre 2013

DCNS touché de plein fouet par la loi de programmation militaire.

Par Alain Ruello | 18/09 | 13:56

DCNS
DCNS

La remise en cause des programmes Barracuda et Fremm coûtera jusqu’a 1,2 milliard d’euros. Plus de 1.000 emplois directs ou indirects sont menacés.
 

On sait gérer, mais pas sans casse. C’est, en substance, le message que Patrick Boissier, le PDG de DCNS, a livré ce mercredi devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale lors d’une session d’examen de la loi de programmation militaire.
 Et ces conséquences, à en croire le patron du groupe naval militaire, sont plutôt sombres : les remises en causes des programmes de sous-marins Barracuda et de frégates multi-missions Fremm coûteront à l’Etat jusqu’à 1,2 milliard d’euros et fragiliseront un millier d’emplois, directs ou indirects.

Compte tenu des contraintes budgétaires qui pèsent sur les finances publiques, DCNS ne pouvait pas échapper à la tempête.
 S’il a estimé que la loi de programmation préserve l’essentiel, Patrick Boissier n’a pas caché l’ampleur des conséquences sur « ses » grands programmes du groupe naval.
 Par leur masse financière, ils étaient des candidats naturels aux mesures d’économies.

Deux ans de plus pour les Barracuda

Pour économiser sa trésorerie, le ministère de la Défense use de la seule recette à sa disposition, à savoir étaler les cadences de livraisons.
 Ainsi, a détaillé Patrick Boissier, le programme Barracuda va prendre deux ans de plus pour être mené à son terme.
La livraison du premier exemplaire va glisser de six mois, de 12 mois et 18 mois respectivement pour les deux suivantes, et de deux ans pour les trois dernières.
 Surcoût total : 300 millions d’euros, et jusqu’à 500 emplois menacés, à Cherbourg principalement, même si des commandes de sous-marins Scorpène pourraient atténuer les dégâts.
En ce qui concerne les Fremm, l’ambiance n’est pas joyeuse non plus. DCNS est liée avec la DGA par un contrat portant sur la construction de 11 frégates, à raison d’une livrée tous les dix mois (la première l’a déjà été).
 A ce stade, la loi de programmation en prévoit six d’ici à 2019, mais avec quatre mois de plus entre chaque livraison. Facture additionnelle : 450 millions, soit le coût d’une frégate.

Trois Fremm à la trappe  ?

« Le passage de 17 à 11 Fremm avait déjà coûté l’équivalent d’une frégate. Le décalage de livraison de sept à dix mois, une frégate supplémentaire. Si l’on passe de 10 à 14 mois, alors tout cela aura coûté le prix de trois frégates », a résumé Patrick Boissier.
Côté emploi, ce dernier estime l’impact à 500 postes (1.000 si, comme il se murmure, on passait non pas à 14 mois, mais à 18 mois). Là encore, des commandes à l’exportation seraient bienvenues pour le maintien des emplois.
Mais il y a pire, a ajouté Patrick Boissier, devant des députés très sensibles en tant qu’élus locaux aux conséquences sociales dans leurs circonscriptions.
 Si les trois dernières des 11 Fremm prévues devaient passer à la trappe, alors la facture s’alourdira de 900 millions d’euros.
 L’annulation de la commande de 3 frégates ne permettrait alors d’économiser que le prix... d’un seul navire !

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/air-defense/actu/0203012747892-dcns-touche-de-plein-fouet-par-la-loi-de-programmation-militaire-606546.php

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