Hollande : parlera, parlera pas ?

Le Point.fr - Publié le 10/07/2013 à 09:11

Dans "Politique première" sur BFM TV, Anna Cabana assure que le 14 Juillet met au jour les errements communicationnels du président...

BFM TV : Vous voulez parler de François Hollande, qui ne sait pas ce qu'il va faire le 14 juillet. C'est bien ça ?

Anna Cabana : Croyez-le ou pas : à cette heure, le président de la République ne sait pas s'il va parler ou non dans quatre jours.

 À l'Élysée, hier soir tard, on vous jurait que rien n'avait été arbitré.

 Que Hollande n'avait pas décidé ce qu'il allait faire de sa parole.

 Il faut dire que le chef de l'État se trouve face à une équation impossible.

 S'il ne parle pas, on va dire qu'il fuit les sujets, et notamment les violentes attaques de Delphine Batho contre lui ou le vrai faux retour de Nicolas Sarkozy. Et puis s'il veut rompre avec ledit Sarkozy, il lui faut prendre la parole le 14 juillet, car Sarkozy avait supprimé ce rendez-vous, lui-même pour se démarquer de son prédécesseur, Jacques Chirac.

 Bref : difficile pour Hollande de ne pas parler.

 Surtout qu'il a théorisé le fait que la parole présidentielle devait être moins rare.

 Une façon, selon lui, de compenser ce qu'à l'Élysée on appelle "l'inadaptation des institutions au temps présent".

Ça veut dire qu'il va parler !

Pas sûr. Car il a beau considérer que la parole présidentielle doit être moins rare, il est obligé de constater que sa parole à lui a perdu de son poids.

 Qu'elle s'est démonétisée. Trop de parole tue la parole... À l'Élysée, on est échaudé par les mauvais chiffres d'audience de la dernière émission télé du président, l'émission Capital, sur M6, mi-juin : 2,8 millions de téléspectateurs, alors que la moyenne du magazine depuis septembre est de 3,4 millions.

 Hollande n'a pas envie de refaire un bide, dimanche prochain.

 Il voudrait éviter la traditionnelle émission-interview en marge du défilé. Donc il y a un casse-tête de forme... et de lieu.

De lieu ?

Hollande a un problème de lieu.

 Le faire depuis le palais de l'Élysée, c'est compliqué, car il avait promis, pendant la campagne, que, "lui président", il ne ferait pas d'émission en direct de l'Élysée, contrairement à Sarkozy.

 L'année dernière, pour son premier 14 Juillet, il avait donné une grande interview en direct sur TF1 et France 2 depuis l'hôtel de la Marine.

 Pourquoi ce lieu-là plutôt qu'un autre ? Il ne souhaite pas renouveler l'expérience. Morale : cette affaire de 14 Juillet est tout sauf anecdotique, car elle met au jour, mieux qu'un long discours, les errements communicationnels de notre président...