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samedi 26 avril 2025

Commission européenne : et maintenant, un contrôle technique annuel !

Copie écran Dekra Automotive 
 
Copie écran Dekra Automotive

 

 

Pour mettre des bâtons dans les roues des voitures, Bruxelles ne manque pas d’idée. 

Encore une brillante idée de la Commission européenne. Le jeudi 24 avril, Bruxelles a proposé de rendre obligatoire le contrôle technique annuel des voitures et camionnettes de plus de dix ans ans. L’objectif de la mesure serait de « réduire de 50 % le nombre de tués et de blessés graves sur les routes d’ici à 2030 ».

La nouvelle a beau être présentée comme relevant du bien commun, elle fait grincer des dents, pas seulement chez les responsables politiques. Jordan Bardella est l’un de ceux qui l’ont mal accueillie. Sur son compte X, le président du Rassemblement national a posté le message suivant : « Après les ZFE, ETS2, l'interdiction de la vente des véhicules thermiques en 2035, l'aggravation du malus, la guérilla menée contre les automobilistes continue. »

 

 

Une mesure impopulaire

Un point de vue partagé par Pierre Chasseray, porte-parole de l’association 40 millions d’automobilistes, interrogé par BV : « C’est insupportable, c’est tous les jours. » Il ajoute, non sans humour : « Mon téléphone est un vibreur à ennuis. Dès qu’il y a une bêtise, mon téléphone sonne. Quand ce n’est pas l’Europe, c’est la France ou les villes. »

Plus sérieusement, il revient sur cette annonce de la Commission européenne : « Évidemment, plus les véhicules vieillissent, plus ils doivent être entretenus, mais il faut quelque chose d'acceptable, socialement. » Ce qui lui semble être le cas des règles actuelles qui obligent les automobilistes français à se rendre dans un centre de contrôle tous les deux ans à partir des quatre ans de mise en circulation de leur voiture.

Il précise : « On sait qu’il y a entre 5 et 7 % des véhicules qui ne passent pas le contrôle technique. Ce qu'il faut, c’est contrôler ceux qui ne respectent pas cela. Au bas mot, ça fait un million de voitures potentiellement dangereuses sur les routes. » Pour lui, la question est de savoir comment faire respecter cette réglementation plutôt que d’en créer une encore plus contraignante qui pourrait être contre-productive : « On va se retrouver à 10 % de voitures non contrôlées », avec une telle mesure. Pierre Chasseray conclut : « Il ne faut pas céder à la panique de l’Europe. » Une Europe qui, selon lui, « veut tuer la bagnole ».

Une mesure contre-productive

En février dernier, nos confrères du Figaro avaient déjà abordé cette question du durcissement des règles du contrôle technique, mais le journal avait conclu à une « fake news » car le cabinet du ministre des Transports Philippe Tabarot avait indiqué qu'« aucun projet d’évolution de la réglementation nationale n’était à l’ordre du jour pour raccourcir la périodicité des contrôles techniques, quel que soit l’âge du véhicule ».

Un peu plus de deux mois plus tard, la « fake news » ne semble plus très « fake » et inquiète les Français déjà bien échaudés par l’affaire des ZFE. Pour rappel, le coût moyen d’un contrôle technique est de 78 euros, hors contre-visite, et cette formalité nécessite l’immobilisation du véhicule pendant une journée. Une dépense et une contrainte supplémentaires dont les automobilistes se passeraient bien.

Mais puisque le commissaire aux Transports, Apóstolos Tzitzikóstas affirme que « l'initiative d'aujourd'hui constitue une avancée majeure pour rendre nos routes plus sûres, notre air plus pur et la vie des citoyens plus facile », il faut le croire sur parole. La Commission européenne agit dans l’intérêt des habitants du Vieux Continent, comme toujours !

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