La dernière fois qu'une telle situation s'est produite, c'était lors de la crise des subprimes en 2007-2008.
Voir le géant Manitou impacté aujourd'hui est un signal avant-coureur particulièrement inquiétant. À Ancenis et dans les villes alentour, l'économie locale dépend presque entièrement de cette entreprise, véritable pilier qui fait vivre une ville entière et soutient un réseau impressionnant de sous-traitants. Avec l'un des taux de chômage les plus bas de France, cette région pourrait être gravement touchée si Manitou venait à flancher. Si Manitou tombe, c’est tout un écosystème qui vacille.
Le groupe Manitou, véritable emblème de l’industrie française, traverse une période de turbulences. Basé à Ancenis, en Loire-Atlantique, ce leader mondial de la manutention a annoncé une interruption temporaire de sa production. Une décision qui touche directement son principal site de l’Aubinière, où près de 2 100 salariés sont placés en chômage partiel, avec une rémunération égale à 75 % de leur salaire brut. Cette mesure, justifiée par le ralentissement des secteurs agricoles et du bâtiment, inquiète fortement les syndicats et les sous-traitants du groupe.
Manitou, une référence mondiale dans la manutention
Créé en 1953 et rebaptisé « Manitou » en 1981, ce groupe français est un pionnier des chariots élévateurs tout-terrain. Aujourd’hui, il conçoit, produit et distribue des équipements pour les secteurs de la construction, de l’agriculture et de l’industrie. Avec plus de 5 500 salariés et 10 sites de production, dont six en France, Manitou réalise un chiffre d’affaires record de 2,9 milliards d’euros en 2023. Le groupe est présent à l’international à travers un réseau de 800 concessionnaires, distribuant ses produits sous les marques « Manitou » et « Gehl ».
Un arrêt qui suscite des inquiétudes locales
Selon Ouest-France, les chaînes de production d’Ancenis, habituellement en pleine effervescence, se sont éteintes temporairement. Cette semaine de chômage partiel, la deuxième en 2024 après celle d’octobre dernier, reflète un contexte économique morose. Selon la direction de Manitou, cette situation est liée à une diminution de la demande, en particulier en Europe. Cependant, pour les syndicats, notamment la CGT, l’arrêt de production entraîne une incertitude économique majeure pour les 167 entreprises sous-traitantes et pour l’écosystème industriel local.
« Quand un donneur d’ordre de cette envergure suspend son activité, c’est toute une chaîne qui en souffre », explique un représentant syndical. Ce constat est partagé par d’autres industries locales, comme la fonderie Bouhyer, qui a également eu recours au chômage partiel.
Des perspectives internationales et stratégiques
Manitou est un acteur incontournable sur le marché mondial. Répartissant son chiffre d’affaires à travers plusieurs régions (économie de 1 048 M€ en Europe du Nord, 971 M€ en Europe du Sud, 599 M€ en Amériques et 254 M€ en Asie-Pacifique Moyen-Orient), le groupe poursuit une stratégie d’expansion. En 2024, Manitou a réalisé plusieurs acquisitions stratégiques, notamment dans la production de pièces mécano-soudées et de découpe laser, renforçant ainsi son positionnement sur des segments clés.
Manitou face au défi de l’avenir
Malgré cette période de tension, aucun plan social n’est envisagé selon les syndicats. Le groupe mise sur sa feuille de route « New Horizons 2025 », qui vise un chiffre d’affaires supérieur à 2,5 milliards d’euros et inclut une ambitieuse stratégie de responsabilité sociétale et environnementale (RSE). En outre, la relance des investissements dans le secteur des énergies renouvelables aux États-Unis, notamment dans les éoliennes et panneaux solaires, pourrait offrir de nouvelles opportunités à l’entreprise. Mais rien n’est moins sûr !
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