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mercredi 25 décembre 2024

Gérald Darmanin : un ministre de l’Intérieur tellement surcoté


 dupond-moretti-darmanin

C’est un retour inattendu. Après quatre années passées au ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin a été nommé garde des Sceaux, lundi 23 décembre.

 Un beau cadeau de Noël pour les syndicats de police qui n’ont pas manqué de saluer l’arrivée d’un homme de droite Place Vendôme. « Unité revendiquait un alignement de l’action de l’Intérieur et de la Justice, enfin cela semble avoir été entendu », indique le premier syndicat de la police nationale. De son côté, Alliance Police nationale a également pris acte de l’heureuse nomination : « C’est pour nous le signe que le binôme régalien Police/Justice pourrait enfin parler d’une même voix afin de converger vers le choc d’autorité attendu et exigé non seulement par notre organisation syndicale mais aussi par les citoyens. »

https://x.com/alliancepolice/status/1871270902739972236 

Il est vrai que le député de la Xe circonscription du Nord n’a pas lésiné pour se faire bien voir de la base policière. Outre l’obtention de budgets en hausse, le quadragénaire a su gagner la bienveillance des syndicats à force de déclarations musclées, de coups de menton et d’initiatives bien senties telles que le fameux « Beauvau de la sécurité ». Une stratégie diamétralement opposée à celle de son prédécesseur, l’éphémère Christophe Castaner, qui avait envisagé de mettre un genou à terre afin de dénoncer le racisme policier.

Un bilan tout sauf brillant

Mais au-delà des gesticulations et des phrases chocs, que reste-t-il du bilan de Gérald Darmanin, au ministère de l’Intérieur ? Sa loi sur l’immigration, votée à grand-peine en décembre 2023 ? Elle a tellement été vidée de sa substance par le Conseil constitutionnel qu’elle sera parfaitement inopérante contre l’invasion que subit la France. En revanche, elle permettra la régularisation des migrants clandestins travaillant dans les métiers dits « en tension ». L’inverse du but recherché, donc.

Globalement, le bilan migratoire du ministre Darmanin est accablant : les flux entrants n’ont jamais été aussi importants. Pour la deuxième année consécutive, ils ont atteint « des niveaux record », notait l’OCDE, dans un rapport publié le 14 novembre dernier. On n’a jamais distribué autant de titres de séjour, accueilli autant de réfugiés. Nos centres de rétention administrative sont pleins à craquer et les pays africains refusent toujours de reprendre leurs ressortissants. En clair, c’est un échec cuisant.

Qu’en est-il de la fermeté affichée contre l’islamisme ? Là aussi, l’état des lieux est désolant. Gérald Darmanin a eu beau « condamner fermement » et « se rendre sur place immédiatement », il ne reste pas moins que les extrémistes font de plus en plus leur loi, sur notre territoire. On ne compte plus les professeurs insultés, menacés, voire agressés par les graines de djihadistes qui peuplent nos cours d’école.

Pendant que les actes christianophobes et antisémites sont en explosion, Gérald Darmanin a eu toutes les peines du monde à faire fermer une petite poignée de mosquées. Il a même échoué lamentablement à faire expulser l’imam Iquioussen. En revanche, son administration sera parvenue à dissoudre Génération identitaire en un tour de main. Question de volonté, sans doute.

Le fiasco sécuritaire

Mais c’est peut-être sur le plan sécuritaire que l’ex-ministre de l’Intérieur aura le plus démérité. Les homicides et tentatives d’homicides sont en hausse constante, les agressions physiques n’ont jamais été si nombreuses. S'il existe encore quelques îlots de tranquillité en France, les zones de non-droit se sont indiscutablement multipliées, ces dernières années. « Cela fait sept ans que les chiffres de l'insécurité explosent et, malgré tout, Emmanuel Macron renomme Gérald Darmanin ministre de l'Intérieur, déplorait la député RN Laure Lavalette, en janvier 2024. Une agression gratuite toutes les 44 secondes. 120 coups de couteau par jour. Il n'y a pas de volonté politique. »

À ce bilan chiffré accablant s’ajoute un certain double discours que beaucoup n’oublieront pas de sitôt. On se souvient, notamment, du fiasco du Stade de France, en mai 2022, et de la stigmatisation fallacieuse des « supporters britanniques », alors que les auteurs des méfaits étaient en réalité d’une tout autre origine. On garde aussi en mémoire les émeutes ethniques de l’été 2023 et l’invraisemblable mise en accusation des « Kevin et Mattéo »

Ce refus buté de reconnaître le lien pourtant insécable entre immigration et insécurité trahit la soumission de Gérald Darmanin aux diktats moraux de la gauche, ainsi qu’une certaine dose d’insincérité. Ses déclarations récentes sur les discriminations raciales que subiraient les Français aux prénoms exotiques ne sont pas, non plus, de nature à nous rassurer. Et si sa nomination à la Justice était, en fait, une fausse bonne idée ?

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