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samedi 21 décembre 2024

Ensauvagement : six mois d’ITT pour Marc, 55 ans, tabassé par trois « jeunes »

© Document de la famille de la victime. 
 
 © Document de la famille de la victime. 
 

 

Une agression d’une brutalité inouïe. 

Jeudi 12 décembre 2024, vers 6 heures du matin, Marc, 55 ans, a été violemment agressé aux abord de la gare SNCF d'Antibes. Il a été transporté à l’hôpital et se trouve toujours en soins intensifs.

Que lui est-il arrivé ? Alors qu’il se rendait à son travail, le quinquagénaire a eu le malheur de croiser le chemin d’une bande de « jeunes ». La suite, son épouse, Stéphanie, la raconte à Actu Nice. « Il marchait tranquillement pour aller prendre son train et trois jeunes sont passés en le bousculant, il leur a dit que la moindre des choses était de s’excuser. Ils ont sorti une bombe lacrymogène et l’ont gazé. » L’Antibois tente de s’échapper en courant, mais il a 55 ans, eux 20. Impossible de les semer. Ils l’ont alors mis à terre et tabassé pendant dix minutes. Entendant ses cris, une personne a finalement appelé les secours.

 

 

Marc s’en sort avec un poumon perforé, huit côtes cassées, l'épaule et la mâchoire fracturées. Son œil est « sorti de son orbite », indique son épouse. Son ITT (incapacité totale de travail) devrait durer six mois. « Quand je suis allée le voir, il était méconnaissable, confie Stéphanie à Actu Nice. Ils ont dû le bousculer fort pour qu’il dise quelque chose, ce n’est pas quelqu’un qui cherche la bagarre. » Surtout, la Française est persuadée que les individus cherchaient « une cible » à tabasser, ce matin-là. « Ils voulaient casser la gueule de quelqu’un. » Le mobile raciste de l’agression ne semble pas être envisagé pour le moment.

Un phénomène en hausse

Non loin de là, à Nice, deux policiers ont été lynchés par une bande. Les faits se sont également déroulés le 12 décembre. Les images de cet agent recevant de violents coups de pied en plein visage ont largement circulé sur les réseaux sociaux. « C’est plus une rixe, là, on essaye carrément de tuer à coups de pied un homme sur le trottoir », a réagi Laurent Alcaraz, du syndicat Police Alliance.

La bande a été interpellée dans la foulée et placée aussitôt en garde à vue. Parmi elle figurent un livreur Chronopost™, un chômeur, un technicien de fibre optique, un installateur de panneaux photovoltaïques et même un ambulancier. C’est, d’ailleurs, ce dernier, dont le casier judiciaire comporte huit mentions, qui aurait porté un coup de pied à la tête d’une des deux victimes alors qu’elle se trouvait inerte sur le sol. Étrangement, les prénoms des prévenus n’ont pas été communiqués.

 

 

Ce phénomène ne se limite évidemment pas à la Côte d’Azur.

Dans le Val-d’Oise, un adolescent de 14 ans a été violemment tabassé par une bande, le 4 octobre dernier. Les sept courageux agresseurs se sont acharnés sur la victime, coincée dans le souterrain de la gare d’Ermont-Halte, lui assénant des coups violents à la tête avec un marteau, avant de prendre la fuite.

À Dijon, c’est Mathéo, 19 ans, qui a été lui aussi tabassé et laissé pour mort par « un groupe de jeunes ». Le jeune homme sortait de boîte de nuit, dans la nuit du 2 au 3 novembre, quand une bande a fondu sur lui pour lui prendre son téléphone et son portefeuille.

À Paris, cette fois, un ado de 16 ans a été tué, ce mardi, d’un coup de couteau à la tête lors d’une rixe survenue devant le lycée Rodin (XIIIe arrondissement). « Pour nous, c’est très clairement un affrontement entre deux bandes de quartier, a déclaré le préfet de police Laurent Nuñez, notant une hausse de ces agressions. Sur toute l’agglomération parisienne, nous en sommes à 98 affrontements entre bandes ; il y en avait eu 93, l’année dernière. Rien que pour Paris, on a eu 25 affrontements entre bandes en 2024. »

Depuis cette déclaration, on a appris que le suspect est un mineur de 16 ans, né au Cameroun et déjà placé sous contrôle judiciaire en octobre 2024 pour vol avec violence en réunion…

L’éléphant dans la pièce

En dépit de la récurrence des profils mis en cause dans ces innombrables affaires d’agressions de rue et de « rixes » entre bandes, la dimension ethnique, voire raciste, du phénomène n’est presque jamais envisagée dans les grands médias. Les Français en sont réduits à deviner quelle sociologie se cache derrière l’expression « bande de jeunes ».

Dès l’an 2000, une enquête menée par le sociologue Sébastian Roché, professeur à l’IEP de Grenoble, et reprise dans un rapport du Sénat, attestait cependant de la nette surdélinquance des jeunes d'origine étrangère, et surtout maghrébine, par rapport à ceux d'origine française. Directeur de recherche au CNRS, Hugues Lagrange affirmait, lui aussi, que « les adolescents éduqués dans des familles du Sahel sont 3 à 4 fois plus souvent impliqués comme auteurs de délits que les adolescents élevés dans des familles autochtones ; et ceux qui sont éduqués dans des familles maghrébines, deux fois plus ». Maurice Berger, pédopsychiatre et spécialiste de la violence chez les jeunes, pointe également dans ses travaux cette très manifeste surreprésentation. « Là où je travaille, il n’y a que 10 % de mineurs originaires de familles de "Français de souche"’ », observe-t-il.

Notre futur ministre de l’Intérieur saura-t-il prendre en compte ces réalités ?

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