Les laboratoires pharmaceutiques qui ont conçu et vendent leurs vaccins anti-Covid ne sont pas, loin s’en faut, des sociétés philanthropiques.
People’s Vaccine Alliance
, une ONG qui regroupe une centaine d’associations et de réseaux dans
le monde, plaide pour un vaccin anti-Covid disponible gratuitement
partout pour mettre fin « à l’apartheid vaccinal ».
Cette association a calculé les sommes phénoménales engrangées par les
principaux laboratoires producteurs de vaccins. Et révèle, le 6 novembre
2022, que les entreprises à l’origine de deux des vaccins Covid les
plus performants – Pfizer/BioNTech et Moderna – réalisent des bénéfices
combinés de 65 000 dollars par minute ! Ces chiffres sont basés sur les
derniers rapports des entreprises. En 2022, Pfizer aura réalisé un C.A.
de plus de 100 milliards de dollars.
Des bénéfices stratosphériques
« Ces entreprises ont vendu la majorité des doses [de vaccins] aux
pays riches, laissant les pays à faible revenu sur le carreau, écrit
l’Alliance People’s Vaccine. Pfizer et BioNtech ont livré moins d’un
pour cent de leurs stocks totaux de vaccins aux pays à faible revenu,
tandis que Moderna n’a livré que 0,2 pour cent. Entre-temps, 98 % des
habitants des pays à faible revenu n’ont pas été entièrement vaccinés. »
Sur la base des états financiers des sociétés, l’Alliance estime que «
Pfizer, BioNTech et Moderna réaliseront, à elles trois, des bénéfices
avant impôts de 34 milliards de dollars cette année 2023,
soit plus de mille dollars par seconde, 65 000 dollars par minute ou
93,5 millions de dollars par jour. Les monopoles détenus par ces
entreprises ont produit cinq nouveaux milliardaires pendant la pandémie,
avec une richesse nette combinée de 35,1 milliards de dollars. »
Et ce n’est pas fini. Quand on tient une telle poule aux œufs d’or, pas
question de la tuer. Faut bien protéger les populations de la pandémie,
non ?
Moderna, par exemple qui jusqu’à l’apparition du
SARS-CoV-2 fin 2019, avait ses comptes dans le rouge, s’est rapidement
refait une santé financière grâce à la vente de son vaccin ARNm : plus 12,2 milliards de dollars en 2021 ! Moderna teste désormais cette technologie ARNm sur 44 programmes différents visant à traiter de nombreuses maladies.
Quant à la société Pfizer, elle va continuer à vendre son vaccin et sa
pilule contre la Covid qui a déjà raflé 70% de parts de marché aux
Etats-Unis et en Europe, selon son PDG, Albert Bourla. Elle va
continuer, dans les prochaines années avec un sérum de nouvelle génération, mieux adapté à lutter contre les nouveaux variants et un vaccin spécifique pour les enfants âgés de 2 à 4 ans !
Santé, médocs et corruption
La pandémie est donc une aubaine financière pour Big Pharma, comme la presse aime appeler ces mastodontes de la pharmacie. Même s’il existe de nombreuses entreprises, le marché mondial est dominé par dix grands groupes pharmaceutiques : cinq sont américains (AbbVie, Bristol Meyers, Johnson & Johnson, Merck et Pfizer), deux sont suisses (Novartis et Roche), un est britannique (GlaxoSmithKline), un est français (Sanofi) et un est japonais (Takeda). Ensemble, ils emploient 800 000 salariés dans le monde.
Le marché du médicament représentait 1 203 milliards de dollars en 2020, en croissance de +8% par rapport à 2019 précise le LEM (Les entreprises du médicaments).
Le marché américain (Etats-Unis) reste le plus important, avec 46 % des
ventes mondiales, loin devant les principaux marchés européens
(Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni et Espagne), qui réalisent 15,5 %
de parts de marché, le Japon (6,6 %) et les pays émergents (Chine et
Brésil) 9,8 %.
L’Europe comptait pour 24% du marché pharmaceutique mondial. La France demeure le deuxième marché européen derrière l’Allemagne. Toutefois, elle voit sa part de marché reculer de 2,2 points en dix ans.
Des scandales sanitaires pas si rares
La production et la commercialisation des médicaments sont soumises à des règlementation très strictes. Pas question de vendre n’importe quelle drogue. Cependant, les scandales sanitaires ne sont pas si rares. Tout le monde se souvient du Médiator des laboratoires Servier , retiré du marché trente ans après sa mise en vente ; ou de la Dépakine, antiépileptique de Sanofi prescrit à des femmes enceintes et responsable de troubles physiques et moteurs chez des milliers d’enfants. Et tant d’autres depuis le sang contaminé, le Distilbène, une hormone de synthèse prescrite en France de 1950 à 1977 aux femmes enceintes, notamment pour prévenir les fausses couches, les prothèses mammaires de la société Poly Implant Prothèse (PIP) ont été retirées du marché en mars 2010, etc.
Les géants pharmaceutiques ont été condamnés dans le passé
« Des associations américaines, comme les organismes de surveillance
Public Citizen ou Good Jobs First ont compilé les condamnations de
différents groupes pharmaceutiques, rappelle Libération, le 6 janvier 2022 .
Dans son rapport de 2018, Public Citizen citait déjà le groupe
britannique GFK parmi les plus condamnés, ajoutant également les noms de
Johnson & Johnson , Teva, Merck , Abbott, Eli Lilly, Schering-Plough, Novartis, Mylan et AstraZeneca parmi les entreprises « qui ont payé plus d’un milliard de dollars de pénalités financières de 1991 à 2017.»
Mais la condamnation la plus lourde, celle qui bat tous les records dans
le domaine de la santé, est incontestablement celle infligée en 2009 à Pfizer : une amende de 2,3 milliards de dollars.
Il s’agit en fait d’un accord passé avec la justice américaine après
les plaintes, au pénal et au civil, déposées pour « des pratiques
commerciales frauduleuses » concernant l’anti-inflammatoire Bextra.
Cette molécule avait été retiré du marché en 2005, en raison de ses
effets secondaires graves, notamment cardiaques. Selon les plaignants,
Pfizer « a fait la promotion du Bextra pour plusieurs usages et dosages
que la Food and Drug Administration (FDA) avait refusé de valider en
raison de doutes sur les risques » associés à cet anti-inflammatoire.
Le fabricant du viagra et sa filiale concernée, Pharmacia & Upjohn Company, ont dû verser 1,3 milliard de dollars pour solder le volet pénal de l’affaire.
Mais Pfizer a dû payer aussi 1 milliard de dollars pour le volet civil concernant la fraude à l’assurance-maladie et les commissions occultes
versées à des prestataires de santé pour les inciter à prescrire quatre
médicaments : le Bextra, l’antipsychotique Geodon, l’antibiotique Zyvox
et l’antiépileptique Lyrica.
La corruption de médecins
Le Bureau of Investigative Journalism créé à Londres par un ancien
journaliste, David Potter, accuse le laboratoire Pfizer d’avoir manié
« l’intimidation » et le « harcèlement de haut niveau » dans ses
négociations avec des pays d’Amérique latine en 2021. Pfizer aurait
exigé de l’Argentine et du Brésil, en contrepartie de la livraison de
vaccins, qu’ils mettent en gage des actifs souverains, dont des bases
militaires et des réserves de leurs banques centrales, en garantie de
potentiels frais juridiques futurs. Le laboratoire souhaite se dégager
de toute responsabilité en cas d’effets nocifs du vaccin même en cas de
négligence, de fraude ou de malveillance et faire payer aux États
l’indemnisation des éventuelles victimes.
En 2012, Pfizer fut condamné à une amende de 60 millions de dollars pour la corruption de médecins
et de représentants de gouvernement, afin d’y accroître ses affaires et
ses ventes, au début des années 2000. La condamnation porte sur des
pots-de-vin en Chine, République tchèque, Italie, Serbie, Bulgarie,
Croatie, Kazakhstan et Russie.
En 2015, Pfizer est visé par une enquête pour corruption en Chine. La
firme est condamnée à une amende de 15 570 dollars et à la confiscation
de 468 000 dollars. En 2020, une nouvelle enquête est ouverte pour des
faits similaires.
L’Europe n’est pas à l’abri du lobbying des industriels du médicament
La commission européenne a accepté la confidentialité absolue sur les
aides accordées pour la recherche et sur le coût des achats de vaccins
contre la Covid-19. Selon la presse belge, l’un des sept super
négociateurs choisis par la Suède n’était autre que Richard Bergström, ancien directeur de la Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques, le principal lobby de Big Pharma en Europe.
Plus de 7 milliards d’euros ont été versés entre 2017 et 2019 par l’industrie pharmaceutique aux professionnels de santé de onze pays européens. Selon Pierre-Alain Jachiet et Luc Martinon, les informaticiens à l’origine du projet Eurosfordocs
base de données sur les liens entre industrie pharmaceutique et
professionnels de santé. « Tout démontre que l’influence de l’industrie
pharmaceutique sur les médecins, les institutions politiques et les
processus de réglementation est pernicieuse. La pression des médias et
des citoyens est la seule solution pour faire changer les mentalités . »
Le rôle des experts de plateaux
Ces activités de lobbying se traduisent par des « campagnes de
communication, des conférences et sommets dans lesquels s’expriment de nombreux ‘’experts’’ proches de leurs intérêts,
des expositions au sein du Parlement sur le thème « libérer les remèdes
de demain » ou encore par la rédaction de rapports destinés aux élus. »
Les industriels et leurs syndicats professionnels (Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques -EFPIA-, European Biopharmaceutical Enterprises et Vaccines Europe ) organisent des réunions avec les membres les plus haut placés du Parlement européen
(respectivement 112 et 42 réunions en 2019). Ils ont aussi des
conseillers auprès de la Commission, leur permettant d’influencer les
législateurs.
La France n’est pas épargnée
En France, le conseil scientifique Covid-19 a été
mis en place le 11 mars 2020 pour « pour éclairer la décision publique
dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus ». Présidé par le professeur Jean-François Delfraissy,
ce comité compte dix autres experts de différentes disciplines. Le Pr
Didier Raoult a été membre de ce comité du 12 au 16 mars 2020 mais n’a
pas participé aux avis rendus durant cette période.
Alors que l’objectif du comité est d’être « totalement indépendant », plusieurs médecins parmi ses membres se sont vu verser personnellement plus de 250 000 € de 2014 à 2019 par différents laboratoires pharmaceutiques
en rémunération de différentes interventions (conférences…). Seuls
Arnaud Fontanet et Didier Raoult parmi les huit médecins initialement
présents au comité n’ont perçu aucune rémunération sur cette période
d’après la base Transparence Santé .
Les vaccins anti-Covid-19 feront-ils partie, un jour, de ces scandales sanitaires ?
La corruption dénoncée par des scientifiques
La réponse semble évidente pour de nombreux scientifiques réunis au
sein de l’International Covid Summit (Sommet International Covid), réuni
pour la première fois à Rome en septembre 2021 puis en avril et mai
2022 à Marseille (13) et à Massy (91). Ces quelques milliers de médecins
et de chercheurs s’opposent aux vaccins anti-Covid, comme le Dr Robert
Malone, biologiste moléculaire américain qui a travaillé sur l’ARN
messager dans les années 1980.
Voici l’essentiel de sa déclaration en date du 11 mai 2022
: « Nous, médecins et scientifiques médicaux du monde, unis par notre
loyauté au serment d’Hippocrate, reconnaissons que les politiques de
santé publique désastreuses liées au Covid-19 imposées aux médecins et à
nos patients sont l’aboutissement d’une alliance médicale
corrompue des sociétés pharmaceutiques, d’assurance et des
établissements de santé, ainsi que des trusts financiers qui les
contrôlent. Ils ont infiltré notre système médical à tous les
niveaux et sont protégés et soutenus par une alliance parallèle de
grandes technologies, de médias, d’universitaires et d’agences
gouvernementales qui ont profité de cette catastrophe orchestrée. »
On ne peut pas être plus clair.
Pr Perronne : »La première source de corruption dans le monde »
En France, des scientifiques de haut niveau dénoncent les mêmes
compromissions entre l’industrie pharmaceutique et les sphères
criminelles.
Dans un livre qui a connu un réel succès de librairie, « Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise » avec en sous-titre « Covid-19 : l’union sacrée de l’incompétence et de l’arrogance » (Albin Michel), le Pr Christian Perronne n’y va pas par quatre chemins quand il accuse : « l’industrie pharmaceutique [d’être] la première source de corruption dans le monde ».
Chef du service d’infectiologie de l’hôpital de Garches
(Hauts-de-Seine), le Pr Perronne a présidé durant quinze ans la
Commission spécialisée Maladies transmissibles (CSMT), devenu par la
suite le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP). Responsable d’une
commission vaccins au sein de l’OMS, il a conseillé les politiques
français dans la compréhension et la lutte de ces maladies. C’est dire
si son avis a du poids.
« Achetés par l’industrie pharmaceutique »
Dans son ouvrage décapant, comme dans ses propos à la radio et à la
télévision, le célèbre professeur affirme qu’il n’y aurait jamais dû
avoir des milliers de morts en France si l’on avait traité les patients
souffrant de la Covid avec une combinaison d’hydroxychloroquine et
d’azithromycine. Il accuse les opposants à ces molécules d’avoir été « achetés » par l’industrie pharmaceutique.
Médecins, institutions et sociétés savantes sur lesquelles le ministre
de la Santé Olivier Véran prétend s’appuyer pour prendre les décisions
sont « totalement corrompues », dit-il.
Dans un entretien accordé à la chaîne CNews, le 18 juin 2020, le Pr Perronne accuse aussi des médecins d’avoir « laissé crever son beau-frère » faute de l’avoir traité avec la chloroquine. Des propos d’une rare violence à l’endroit du corps médical qui a réagi en interpellant l’Ordre des médecins.
Le célèbre infectiologue aux compétences reconnues à l’international a
été rapidement remercié par son employeur, l’Assistance Publique des
Hôpitaux de Paris qui, le 17 décembre 2020, a mis fin à ses fonctions de
chef de service à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches. L’AP-HP a
également déposé plainte contre lui pour « propos outranciers contraires
à tout principe de dignité et à plusieurs règles de la déontologie
médicale ».
Finalement, après deux ans de procédures, le 21 octobre 2022, la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins d’Ile-de-France a totalement blanchi le Pr Perronne, reconnaissant que l’infectiologue « avait l’obligation de s’exprimer sur un domaine relevant de sa compétence ».
La grille de rémunération pour la vaccination
Sans parler de corruption, rappelons quand même que de nombreux
médecins français comme de nombreux laboratoires d’analyses médicales
ont bien profité financièrement des largesses de l’Assurance maladie
pendant la Covid.
A la mi-avril 2021, près de 12 millions de personnes avaient reçu au
moins une première dose de vaccin et 4,2 millions ont reçu deux doses,
selon le décompte de Covid-Traker .
Ce qui représente en moyenne 300 000 injections par jour dont plus de la
moitié dans les vaccinodromes ! Pour tenir le rythme, il a fallu faire
appel aux médecins, aux infirmiers mais aussi aux dentistes,
vétérinaires, pharmaciens, sage-femmes, étudiants en santé, etc. Il a
même fallu faire appel aux retraités.
Et il a bien fallu les payer. Sur quelle base ? Tout dépend du statut du « vaccinateur ».
Jusqu’au 15 avril 2021, l’Assurance maladie facturait
les médecins à l’acte. D’abord une préconsultation vaccinale (25 euros)
puis 5,40 € pour l’injection et l’inscription au fichier national Vaccin
Covid-19. Soit 30,40 € pour chaque patient candidat à la vaccination.
Évidemment les tarifs augmentent au cours du week-end : 44,60 € pour
chaque patient.
Dans les centres de vaccination, les médecins vaccinent beaucoup.
C’est le but. A quinze patients par heure, les médecins se faisaient un
joli billet de 1.800 € pour quatre heures de vacation, renouvelables
dans la journée. Et beaucoup plus le week-end.
L’Assurance maladie qui paie tout ce monde a voulu corriger un « effet d’aubaine
». A compter du 15 avril 2021 il n’y a qu’un mode unique de
rémunération pour les médecins : la rémunération forfaitaire à la
vacation. Cette vacation forfaitaire est rémunérée à hauteur de 420 € la
demi-journée ou 105 € de l’heure si il y a une présence de moins de 4 h
(chaque heure entamée étant due, par exemple 1 h 30 de présence peut
être facturée 2 h).
Les samedis après-midi, dimanches et jours fériés, la vacation
forfaitaire est portée à 460 € la demi-journée (ou 115 € de l’heure si
présence de moins de 4 h).
Pour les autres professionnels de santé qui participent à l’effort de
vaccination, les tarifs sont différents selon le statut du
‘’vaccinateur’’.
• Un médecin retraité, sans activité, percevra 50 € de
l’heure entre 8 h et 20 h, 75 € entre 20 h et 23 h et 6 h et 8 h, et 100
€ la nuit et le week-end.
• Les infirmiers, 24, 36 et 48 € en fonction de ces mêmes horaires, les sage-femmes, 38, 48 et 64 €.
• Les vétérinaires qu’ils soient en activité ou non
sont rémunérés à la vacation 160 € par demi-journée d’activité d’une
durée minimale de quatre heures et 180 € par demi-journée d’activité
effectuée le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés. En cas
d’intervention inférieure à quatre heures, le forfait est égal à 40
euros par heure ou 45 € le samedi après-midi, le dimanche et les jours
fériés.
• Quant aux étudiants en soins infirmiers ayant validé
leur première année de formation et étudiants de premier cycle de la
formation de médecine à partir de la deuxième année, ils devront se
contenter de 12, 18 et 24 euros pour le même boulot.
Le Pr Didier Raoult balance
Le Pr Perronne qui dénonce la corruption généralisée dans le milieu
médical est parfaitement en phase avec le Pr Didier Raoult, directeur de
l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection. L’audition
du célèbre microbiologiste marseillais, le 7 mai 2020 devant la
commission des Affaires sociales du Sénat est passée (pratiquement)
inaperçue. Pourtant, le célèbre infectiologue marseillais se lâche.
C’est un document de 62 pages intitulé : « Suivi de la
mise en œuvre de la stratégie de lutte contre l’épidémie de Covid-19.
L’interviewé a été auditionné par les membres de la commission
sénatoriale le 7 mai au soir par visioconférence dont on ne trouve
aucune trace officielle. Il a pourtant été publié dans le média en ligne
Gomet.net
qui traite l’actu dans la métropole Aix-Marseille. Car ce « rapport »
n’est pas public. Il est tellement confidentiel que l’audition du Pr
Raoult n’apparaît ni dans l’agenda du Sénat ni dans les comptes rendus
de la commission des Affaires sociales que préside Catherine Deroche, ni
sur la chaine Public-Sénat. « La version officielle ne sortira pas tant
que toutes les auditions ne seront pas terminées » précise une source
au Sénat. « C’est-à-dire pas avant longtemps. Peut-être jamais.
C’est déjà arrivé, il y a quelques années, pour un rapport
particulièrement explosif ».
Que dit le Pr Raoult de si dérangeant ?
A la question : « Quelle évaluation faites-vous du
rôle et du fonctionnement du comité scientifique chargé de conseiller le
gouvernement sur la gestion de la crise liée à l’épidémie covid-19 ?
Réponse : « Je ne suis pas en accord avec le
fonctionnement du conseil scientifique car je pense que les décisions
n’étaient pas prises sur des données objectives, sur un suivi très
régulier de la bibliographie, que la proportion de gens, qui n’étaient
pas scientifiques de bon niveau, était trop importante…. »
Le Pr Raoult ajoute : « Ce conseil scientifique est un
dérivé du conseil REACTing [programme de recherche sur les maladies
infectieuses] de l’INSERM, avec quelques représentants de l’Institut
Pasteur qui ne représentent pas réellement les experts les plus
performants dans le domaine des maladies transmissibles… Ce groupe
évolue dans un écosystème commun avec les directions locales de
l’industrie pharmaceutique…. Ils étaient formés à une autre guerre d’un
autre temps. »
Question : D’une manière générale, estimez-vous que les
recommandations adressées par les autorités sanitaires aux
professionnels de santé pour la gestion de la crise ont été suffisamment
claires, pertinentes et cohérentes ?
Réponse : « Concernant les recommandations adressées
aux professionnels de santé, elles ne me paraissaient pas adaptées à la
situation, de même que la gestion des cas au départ, la tentative de
spécifiquement trier les patients, sur le plan clinique et
épidémiologique, avant de les tester ne correspond pas à une réalité
médicale mais virtuelle. Enfin, les recommandations ont été terriblement
dangereuses dans le sens où elles s’appuyaient sur des hypothèses
basées sur des infections respiratoires déjà connues, et non pas sur des
constatations réalisées au fur et à mesure de l’observation des
humains… »
Question : Quels sont les traitements expérimentaux les plus prometteurs à ce jour ?
Réponse, après de longues explications scientifiques : «
Ce qui est inquiétant, dans ce qui nous concerne, est que l’équipe
conseillère du Conseil scientifique, qui rapporte des données sur le
Remdesivir ou sur l’hydroxychloroquine, est au mieux maladroite, au pire
manipulée… je pense qu’il existe un problème très fondamental de
conflits d’intérêts concernant la médecine dans ce pays, que le
financement par les laboratoires pharmaceutiques représentent un
financement comparable au budget de l’INSERM, et qu’il parait
difficile d’être à la fois le bénéficiaire de financements massifs et de
se prononcer raisonnablement sur des choix thérapeutiques qui
concernent les médicaments d’un industriel qui les produit. »
Le Pr Raoult produit un tableau qui montre la relation entre
l’augmentation du cours de bourse de Gilead (9 milliards de dollars
échangés pendant la crise sanitaire Covid-19) et les attaques contre la
chloroquine, médicament substituable au Remdesivir.
Lui-même, Didier Raoult, a fait l’objet de pressions « Des dénonciateurs
professionnels m’ont fait harceler, pour me faire rétracter des
publications ».
Comme une anomalie…
« La position du ministère qui a consisté [à faire interdire] la
prescription d’hydroxychloroquine aux médecins généralistes, alors que
ce médicament est le plus prescrit dans le monde dans la Covid,
constitue une anomalie (…) J’ai même appris, par la télévision, que
l’ancien ministre, Mme Buzyn, avait prescrit de l’hydroxychloroquine à
un producteur de télévision. »
Didier Raoult s’interroge sur « ce mystère français » qui décrédibilise
durablement les décisions de l’Etat dans une situation de crise quand
les praticiens sont massivement en désaccord avec les autorités et
représente un danger pour l’avenir. »
Question sur le Remdesivir.
Réponse : « Pour l’instant aucune publication ne m’a
convaincu de son efficacité, et je doute profondément qu’il y ait une
place pour le Remdesivir [dans le traitement du covid-19]. D’autant que «
le Remdesivir est aussi un médicament très toxique, qui entraîne des
insuffisances rénales… »
Question sur l’essai Discovery [un essai clinique annoncé en mars 2020 par l’INSERM qui a pour but de tester des traitements contre le SARS-CoV-2]
Réponse : « L’essai Discovery représente les
conséquences d’un choix initial, qui était d’utiliser le Remdesivir, et
celui-ci ne pouvant être utilisé que dans les formes graves du fait de
sa toxicité. Il ne testait plus de la prise en charge des formes au
début, ce que je pense être une erreur grave et une ignorance
scientifique coupable sur la virologie. »
Questions sur les perspectives de la mise au point d’un vaccin.
Réponses : « J’ai la plus grande incompréhension sur
les recommandations vaccinales. Il n’y a aucune homogénéité sur les
recommandations vaccinales en Europe, où il existe 23 programmes de
vaccination différents, aucun rapport entre nos recommandations
vaccinales et celles des États-Unis. Des vaccins extrêmement importants
et efficaces comme celui de la varicelle (plusieurs de centaines de
milliers de cas en France, par an), le rotavirus (plusieurs de centaines
de milliers de cas), le papillomavirus, plus l’absence de mise en place
d’une vaccination pour la grippe des enfants (la grippe aura tué
probablement plus d’enfants cette année que le Covid), amène à penser
que la création d’un vaccin, en dehors de son aspect symbolique, ne
débouche pas nécessairement sur un usage. Je pense qu’il est plus urgent
d’avoir une réflexion sur les vaccins existants actuellement, que sur
les vaccins pour une maladie dont on ne sait pas si elle sera encore
présente l’année prochaine. »
Question sur le confinement.
Réponse de Didier Raoult : « Les isolements ont été
faits sur un mode de quarantaine et non pas sur un mode de Lazaret, que
nous connaissons bien à Marseille. Nous savons à Marseille, depuis
plusieurs siècles, que le Lazaret (on isole les malades) a un intérêt
(comme les sanatoriums) mais que la quarantaine (on confine tout le
monde) ne fonctionne pas (elle consiste à enfermer des gens contagieux
avec des non contagieux) et il se passe ce qui s’est passé sur les
bateaux comme le Diamond Princess ou le Charles de Gaulle qui sont des
exemples typiques de ce qu’est le confinement sans test préalable. »
Tout est dit.
[Extrait du livre « Covid-19 : Le naufrage de la science » de Marcel GAY avec la complicité de Jean-Marc Sabatier (sur Amazon)]
https://twitter.com/BanounHelene/status/1855688670067531776
https://twitter.com/StatChrisCotton/status/1855732188135686186
https://twitter.com/AlexSofamous/status/1837957045787533596
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