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vendredi 1 novembre 2024

Afghanistan : les femmes maintenant privées du droit de se parler entre elles !


© capture d'écran France 24 
 
 © capture d'écran France 24

 

Dans l’une de ces sinistres farces que réserve parfois l’actualité, deux nouvelles se télescopent. 

 

Alors qu’Aliénor de Pompignan nous révèle, ici, que des « experts » de l’ONU s’insurgent contre la décision de la France qui veut interdire le port du hijab dans les compétitions sportives, on apprend qu’une nouvelle loi vient d’être promulguée par le ministre afghan de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice.

 Celle-ci interdit, désormais, tout simplement aux femmes de se parler entre elles !

Rappelons-nous. C’était en août 2021. Vingt ans après avoir été chassés du pouvoir, les talibans entraient de nouveau dans Kaboul et le monde faisait semblant de les croire : ils avaient changé, disaient-ils. Mieux : ils s’étaient « modernisés ». On a feint de croire à la paix. Erreur. Les talibans font la guerre. Aux femmes.

Un objectif : les effacer de la vie publique

En trois ans, les droits des femmes, déjà infimes, n’ont cessé de reculer, avec un unique objectif : les effacer de la vie publique. Une cinquantaine de décrets et lois ont ainsi été promulgués, recense Amnesty international, qui les emmurent chaque jour un peu plus. En mars 2022, interdiction est, ainsi, faite aux filles d’accéder à l’enseignement secondaire et supérieur. En décembre 2022, c’est l’interdiction de travailler dans des organisations non gouvernementales, puis l’interdiction de se maquiller, de se parfumer et de parler en public. En 2023, il leur est interdit de travailler hors de leur domicile. Quant aux déplacements, ils doivent être accompagnés : les épouses et les mères ont obligation de se déplacer avec un homme à leur côté.

Dernière salve en août dernier où, comme le rapportait notre confrère du JDD, de nouvelles lois sont venues les contraindre « à se voiler complètement le corps et le visage avec des vêtements épais », cela, pour « éviter d’entraîner les hommes dans la tentation et le vice ». Bien sûr, toute relation amicale avec « un infidèle », c’est-à-dire un non-musulman, est interdite, tout comme « l’homosexualité, l’adultère, les jeux d’argent ou prendre le volant » autrement qu’en famille.

C’est dans ce bouquet nouvelles lois que figure l’interdiction de chanter ou de lire à haute voix en public. « Quand les femmes ne sont pas autorisées à faire le takbir ou l'athan (appel islamique à la prière), elles ne peuvent certainement pas chanter des chansons ou de la musique », a dit le ministre du Vice et de la Vertu, ajoutant qu’elles « n’ont même pas le droit d’entendre la voix (des autres) pendant qu’elles prient, et encore moins pour quoi que ce soit d’autre ».

Bref, les femmes afghanes ne peuvent même plus s’exprimer entre elles.

Qu’en dit Sandrine Rousseau ?

Nos féministes patentées demeurant muettes devant le sort fait aux Afghanes. Pourtant, considérant ces lois qui, toutes, visent à dissimuler les femmes aux regards concupiscents des mâles, on ne pourrait que s'interroger : ces lois considèrent-elles ces mâles comme des obsédés sexuels perpétuellement en rut ?

La seule mesure de la communauté, sinon internationale, du moins européenne, face à ce délire répressif a été d’accorder l’asile automatique aux femmes afghanes. Encore faudrait-il qu’elles puissent échapper à leur enfer... et que l'Europe soit en mesure d'accueillir de nouveaux arrivants ! Or, que voit-on ? Ce ne sont pas les filles mais les jeunes hommes, qui déferlent sur notre sol. Alors, plutôt que de tancer notre « intolérance […] envers les femmes et filles choisissant de porter le hijab » et de nous sermonner sur « le respect mutuel de la diversité culturelle », les fameux experts de l’ONU feraient bien de s’interroger sur l'opportunité d'importer sur notre sol des hommes afghans avec leurs visions de la femme et leurs fantasmes refoulés.

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