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jeudi 3 octobre 2024

La France, première destination pour les jeunes Africains qui veulent émigrer


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Michel Barnier vient de prononcer son discours de politique générale.

 

 Honnêtement, c’est plutôt pas mal fait. Tout le monde peut trouver quelque chose qui lui parle, tout le monde applaudit les grandes causes qu’il défend. C’est du beau travail. Parmi les sujets abordés, le développement de l’Afrique comme préalable incontournable à l’endiguement de l’immigration. C’est un peu cliché, un peu vu cent fois, mais que voulez-vous, il faut que ça rassure.

Le même jour, un article de Jeune Afrique, relayé par Damien Rieu, révèle que trois jeunes Africains sur cinq envisagent de quitter le continent dans les trois prochaines années. Évidemment, c’est l’Amérique qui a le vent en poupe, pour les deux tiers d’entre eux. L’Europe est loin derrière, puisque seuls 14 % de ces candidats à l’émigration la désignent comme destination prioritaire. Parmi ces 14 %, un peu moins de la moitié (41 %) ont des vues sur la France, ce qui en fait tout de même l’objectif le plus désirable du Vieux Continent.



Presque trente millions de nouveaux Français ?

Tout cela, ce sont des pourcentages, mais concrètement, qu'est-ce que cela représente ? Si l’on définit les « jeunes » comme ceux qui sont âgés de moins de 25 ans, on peut se souvenir que les Nations unies estiment la jeunesse africaine à 865 millions de personnes. Ainsi, 60 % (trois sur cinq) de 865 millions, cela fait 519 millions de jeunes qui envisagent de quitter le continent africain. Sur ces 519 millions, 14 %, soit presque 73 millions, désignent l'Europe comme destination prioritaire. Et, sur ces 73 millions, 41 %, soit près de 30 millions, souhaiteraient donc s'installer en France.

On voit mal quels garde-fous pourraient être mis en place pour contenir cette irrépressible vague migratoire. Les frontières n’existent pas ou peu, dans l’espace Schengen. Le devoir d’humanité brandi par les « assoces » tétanise les autorités politiques, qui n’osent plus parler d’immigration choisie, face à des bateaux remplis de nouveaux damnés de la Terre. On apprend aux enfants que la culture française n’existe pas et que la France a toujours été multiculturelle. Bref, ce n’est pas très bien parti. La seule chose qui pourrait empêcher les Africains de renoncer à ce projet serait-elle, comme le prétend Michel Barnier, l’aide au développement de l’Afrique – c’est-à-dire financer les Africains chez eux tout en finançant les Africains chez nous ? Jeune Afrique nous donne un élément de réponse : ce qui motive la jeunesse africaine, c’est « chercher ailleurs une nouvelle chance, échapper à la tutelle des aînés, aux pesanteurs sociales, et tenter l’aventure du grand large en hommes et en femmes libres ». L’argent n’a donc pas grand-chose à voir là-dedans.

Nous voilà prévenus. Ceux qui envisagent le futur avec sérénité feraient bien d’acheter à la campagne en espérant que la déferlante les épargne. Sinon, il y a les élections. Des fois que…

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