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dimanche 22 septembre 2024

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Capture d’écran © BFMTV 
 
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Nouveau gouvernement : Barnier et Retailleau prisonniers des macronistes

Enfin... Deux mois et demi après les élections, quinze jours après la nomination de Michel Barnier, la France a enfin un gouvernement.

Peu de surprises, tellement le jeu politico-médiatique a alimenté depuis des jours la roulette des noms des nouveaux venus ou des vieilles gloires. Jusqu'à l'écoeurement.

La Macronie grand vainqueur du casting Barnier

On le savait depuis que Gabriel Attal avait montré ses petits muscles : les macronistes resteraient en force dans ce nouveau gouvernement. On compte 18 macronistes sur 39 ministres, 10 sur 17 pour les ministres de plein exercice. Ils sont les grands bénéficiaires des barrages successifs : le barrage anti-RN a sauvé leur existence à l'Assemblée, le barrage anti-Castets leur a rendu leur statut de principal groupe majoritaire et assuré leur prééminence au gouvernement. Sont donc repêchés, et quasiment aux mêmes postes : Rachida Dati, à la Culture, Pannier-Runacher à la Transition énergétique et Lecornu, aux Armées. La Macronie réussit en outre l'exploit d'imposer ses jeunes pousses à des postes importants : ainsi le jeune Antoine Armand est-il propulsé à Bercy et la députée Anne Genetet à l'Education nationale. Les macronistes ont perdu les élections à deux reprises. Ils sortent grands vainqueurs de la nouvelle cuisine. Macron peut savourer. Pour l'instant. Car il faudra ensuite aller expliquer cette anomalie démocratique aux électeurs. Et ne pas s'étonner si leur colère monte d'un cran, au point de faire céder les futurs barrages. Surtout, la Macronie n'aura en face d'elle aucune autre force pour limiter son hégémonie. Didier Migaud à la justice ? On n'apprécie que négativement, tout content de voir partir Dupond-Moretti... Tout ça pour ça, doivent se dire les millions d'électeurs qui ont voté et revoté contre le macronisme...

Retailleau isolé et prisonnier

On savait aussi que la droite LR ne pèserait que ce qu'elle pèse dans les urnes : 5 %. Elle a un visage dans ce gouvernement, celui de Bruno Retailleau, à Beauvau. Peut-on espérer qu'il fasse mieux que Darmanin ? Mais avec quel soutien ? Certes, il sera épaulé par le maire de Valence Nicolas Daragon (LR) nommé ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien. Mais est-ce un LR ferme ? S'il tente d'appliquer une politique vraiment de droite, il sera isolé : déjà détesté par la gauche (voir la réaction de Mélenchon), il sera, au premier accroc, la victime toute trouvée de cette cohabitation avec les macronistes. Et à la justice, il se heurtera à Didier Migaud, socialiste fabiusien...

Pour les LR, on notera l'arrivée bienvenue de Laurence Garnier comme secrétaire d’Etat en charge de la Consommation, auprès du ministre de l’Économie, des finances et de l’industrie, et de Patrick Hetzel à l'Enseignement supérieur. C'est un homme de la maison qui a occupé les fonctions de recteur de Limoges (2005-2007), de conseiller à l’éducation du premier ministre François Fillon (2007-2008) et de directeur général de l’enseignement supérieur (2008 et 2012) au moment où entrait en application la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) portée par Valérie Pécresse, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Mais lui aussi verra sa capacité d'action limitée par Anne Genetet, une macroniste.

« Un gouvernement sans avenir »

Michel Barnier a perdu son pari d'ouverture et d'autonomisation par rapport à Macron : il est même triplement cerné par la Macronie, à l'Elysée, à l'Assemblée et au sein même de son gouvernement. Il ne pouvait d'ailleurs pas en aller autrement vu son poids politique. Jordan Bardella n'a pu que le constater, et par là-même, déclencher le tic-tac de la prochaine motion de censure : « Ce “nouveau” gouvernement signe le retour du macronisme par une porte dérobée. Ce que les Français ont démocratiquement sanctionné, à deux reprises, ne peut revenir par de lamentables jeux d’appareils et calculs politiciens. C’est donc un gouvernement qui n’a aucun avenir ». Des millions d'électeurs doivent penser cela ce soir.

 

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