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vendredi 20 septembre 2024

[EXCLU BV] Squat à Perpignan: « Ils ont cassé les meubles et uriné sur le lit »


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« On ne se sent plus en sécurité. » Depuis quelques jours, Caroline* vit un enfer. 

Propriétaire d’un petit appartement dans le centre historique de Perpignan, situé entre les remparts et le centre-ville, elle a découvert avec stupeur que son bien, qu’elle louait à une étudiante, était squatté depuis plusieurs semaines, à l’instar des autres appartements de l’immeuble. Depuis, les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Appartement retourné, parties communes dégradées, locataire menacée… « J’ai lu dans la presse qu’un propriétaire de Perpignan avait mis un an pour récupérer son appartement, je ne peux pas me permettre d’attendre aussi longtemps », se désole Caroline. Désemparée, elle souhaite alerter les pouvoirs publics.

Immeuble saccagé 

Tout commence pendant l’été, alors que l’immeuble, où vivent a priori quelques étudiants, se vide de ses occupants. « Notre locataire a quitté son appartement quelques semaines pour ses études », rapporte Caroline. C’est alors que des squatteurs, profitant de la trêve estivale, réussissent à pénétrer par effraction à l’intérieur du bâtiment, prennent possession de l’immeuble et posent des verrous sur les portes. Dans le même temps, ils saccagent les logements. Sur des photos que BV a pu consulter, on constate ainsi des portes arrachées, des meubles renversés, un four cassé, des vitres brisées… « Ils ont cassé tous les meubles, volé les économies de notre locataire et une guitare électrique de marque. Ils ont uriné sur son lit et rempli les murs, le frigidaire et la machine à laver de matières fécales… », s’indigne Caroline, qui ne comprend pas ce « déferlement de violence gratuite ». Elle ajoute : « Les squatteurs ont même cassé la tuyauterie sur les murs, ce qui a causé une inondation dans l’immeuble et les appartements du dessous. » « Ils ont tout retourné, y compris dans les parties communes », confirme, auprès de BV, l’agence gestionnaire de l’immeuble.

Au retour de ses vacances, la locataire de l’appartement de Caroline a tout de même tenté de récupérer quelques-unes de ses affaires. La jeune femme se serait alors retrouvée « encerclée » par les squatteurs, « menacée » puis « rackettée ». « En état de choc, elle a bien sûr porté plainte et quitté l’appartement, comme tous les autres locataires », nous raconte Caroline.

Propriétaires désemparés 

Prévenue, la police municipale s’est plusieurs fois rendue sur place, mais sans véritablement pouvoir intervenir ni expulser les squatteurs. L’agence gestionnaire et quelques propriétaires ont pu également se rendre sur les lieux pour constater l’étendue des dégâts. « À chaque fois qu’on tente de murer les entrées, les squatteurs trouvent une brèche et reviennent », explique Caroline. « Ils sont venus une première fois, on a donc refait la porte, mais ils sont revenus », précise l’agence de gestion de l’immeuble. « Plus aucun professionnel - syndic, entreprises, artisans… - ne veut entrer dans l’immeuble pour constater les dégâts et faire les devis pour la réhabilitation des lieux car c’est devenu le Bronx… », s’inquiète la propriétaire.

Pour tenter de venir à bout de ce squat, l’agence, en sa qualité de gestionnaire de l’immeuble, a enregistré, au nom des propriétaires, une pré-plainte pour squat. L’enregistrement définitif de la plainte et la déposition de l’agence n’interviendront pas avant le 3 octobre. Démunie, Caroline ne sait plus vers qui se tourner. « C’est une histoire de fous ! On vit une injustice et la loi ne protège plus ses citoyens et les propriétaires », déclare-t-elle auprès de BV. « On a fait un crédit sur 25 ans pour acheter cet appartement que nous avons entièrement rénové. Maintenant, on ne peut plus louer ce bien parce qu’il est squatté et insalubre. Nous sommes complètement démunis… », avoue-t-elle.

Alertée de la situation par la mairie, la police municipale assure à BV « faire son maximum » pour accompagner les propriétaires de cet immeuble dans leurs démarches. « On n’a pas de moyens coercitifs, tout est entre les mains de l’État, mais on va tout faire pour accompagner au mieux les propriétaires et voir si on peut pousser un peu pour avoir une procédure accélérée », nous confie l’un des agents en charge du dossier.

 

*Le prénom a été modifié

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