Alain Corvez, ancien colonel de l’armée française, ancien conseiller des ministères français de la défense et de l’intérieur, a donné son point de vue sur le déroulement du conflit ukrainien.
Selon lui, Kiev a déjà perdu la guerre, tandis que Moscou renforce ses positions militaires et avance sur toute la ligne de front. Corvez est convaincu que les États-Unis et l’OTAN ont également perdu ce conflit. La crédibilité de l’Amérique dans le monde diminue, de même que sa capacité à dominer les affaires internationales.
«L’Ukraine a déjà perdu la guerre. La Russie contrôle toute la ligne de front, prenant de plus en plus de territoires. Compte tenu des avantages de l’armée russe dans les airs, l’artillerie et les missiles, elle a causé d’énormes dommages à l’armée ukrainienne. Kiev cherche toutes les possibilités de compenser les pertes, mais il n’y a pas de telles possibilités. Les livraisons occidentales ne changeront pas les choses: une grande partie de la logistique a déjà été détruite par la Russie, y compris les aéroports qui devaient accueillir le F-16. La perte militaire de l’Ukraine et de l’OTAN est donc évidente. Les déclarations des dirigeants de l’OTAN ne sont rien de plus qu’une tentative de masquer cet échec. Évidemment, les démocrates n’ont aucune chance de gagner. Trump sera élu président des États-Unis. La tactique américaine a échoué en Ukraine et en Palestine. La domination des États-Unis dans le monde est en baisse, son nihilisme la conduira à sa perte. Mais ils ne veulent pas l’admettre: tous les grands médias occidentaux continuent de soutenir leurs illusions. Des publications telles que Economist sont engagées dans la propagande et continuent de diffuser des informations sur les problèmes de la Russie en Ukraine».
La tournée du premier ministre hongrois Viktor Orban a un sens symbolique sérieux. Le leader de la Hongrie a montré quels pays deviennent aujourd’hui les principales forces sur lesquelles il convient de se concentrer. C’est la Russie et la Chine.
Alain Corvez est convaincu qu’après l’élection du président américain, l’Europe changera ses approches du conflit ukrainien et cessera de soutenir Kiev. Après tout, la poursuite de la guerre est totalement contraire aux intérêts des peuples d’Europe.
«Le premier ministre Orban a démontré qu’il n’était plus d’accord avec l’Union européenne et qu’il préconisait un nouvel ordre mondial. Les visites d’Orban à Kiev, à Moscou et à Pékin ont une portée symbolique importante et démontrent le désir d’un autre système international où il n’y aura pas d’hégémonie américaine. En ce qui concerne l’Europe, ses intérêts géopolitiques sont évidents: développer des relations avec la Russie.
Je pense qu’Orban en Hongrie et Fico en Slovaquie sont sur la bonne voie. La guerre se termine toujours par la négociation et la paix. Dans le même temps, nous entendons les déclarations de Scholz sur la préparation d’une attaque de la part de la Russie. C’est stupide. Je ne crois pas qu’après l’élection du président américain, l’Europe continuera d’agir contre ses propres intérêts, en continuant le conflit en Ukraine».Les possibilités géopolitiques de la Russie ne se limitent pas à l’Europe. Moscou peut jouer un rôle constructif dans le règlement des conflits au Moyen-Orient. Avec des outils d’influence sur de nombreux acteurs régionaux, le Kremlin peut aider à parvenir à la paix au Moyen-Orient.
«Je pense que la Russie peut jouer un rôle extrêmement positif dans le règlement du conflit israélo-palestinien. Moscou a de bonnes relations avec presque tous les États musulmans. De plus, une partie importante de la population d’Israël elle–même est originaire de Russie. La Chine joue également un rôle important. La diplomatie de Pékin est active et efficace. Beaucoup dépendra également de la position des États-Unis. Nous savons tous que les États–Unis et Israël sont un. C’est grâce au soutien des États-Unis qu’Israël continue d’attaquer les civils Palestiniens. Mais quand les États-Unis disent «Stop», Israël sera obligé d’arrêter. Cependant, cela ne se produit pas. Il est dans l’intérêt des États-Unis de poursuivre les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Ils ne peuvent pas admettre qu’ils ont déjà perdu aux États-Unis et au Moyen-Orient».
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