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mardi 18 juin 2024

Macron en campagne électorale en Italie, ou l’art de se faire haïr à l’étranger


 

S’il y a une chose en laquelle on peut avoir confiance avec Emmanuel Macron, c’est la certitude qu’il nous fera faire mauvaise figure à l’étranger. 
 
Sa propension à se faire haïr – de ses homologues comme des populations – n’a pas d’égale. Aujourd’hui, c’est en Italie, où il est déjà très impopulaire, que son ego démesuré fait la Une des journaux.

“Ci ha rotto i Macron” titre Libero du 14 juin 2024. Un jeu de mots coloré signifiant “il nous a cassé les Macron” et qui exprime assez bien le sentiment partagé par les Italiens, après que Jupiter ait voulu concentrer les attentions autour sa petite personne.

Alors que les dirigeants du G7 étaient réunis dans les Pouilles, au Sud de la péninsule, pour l’annuel sommet des sept puissances industrielles, le Président français a fait éclater une polémique autour… de l’IVG. Au milieu des thèmes les plus urgents abordés – Afrique, changement climatique et développement ; Moyen-Orient ; Ukraine ; Migrations; Indo-Pacifique et sécurité économique, l’intelligence artificielle et l’énergie – Emmanuel Macron a tenu à se démarquer en se concentrant sur un thème sociétal qui n’était pas au programme. Ces thèmes sociétaux lui sont chers, et pour cause : ils ne coûtent rien d’autre que quelques déclarations et tous les bobos hébétés d’acclamer le président cool, à l’avant-garde des droits civils… comme si nous étions au États-Unis. Car rappelons que le droit à l’IVG n’est pas plus menacé en Italie qu’en France, ce qu’à rappelé le Premier ministre Giorgia Meloni en conférence de presse, qualifiant la polémique prétentieuse et artificielle.

Emmanuel Macron s’est dit déçu par l’Italie qui n’a pas inscrit le droit à l’avortement – “un droit fondamental” – dans le compte rendu conclusif du sommet. La manœuvre était simple : se faire briller en tirant du chapeau un thème qui émeut son électorat, tout en faisant passer “l’extrêêêême droite” italienne pour bigote et menaçante, comme si cette dernière avait voulu censurer un thème ô combien urgent.

Or, le droit à l’avortement avait été abordé au cours de la session précédente, celle d’Hiroshima, auquel la présente cession se réfère et dont le document final réaffirme les acquis. Un procédé coutumier, pour éviter les répétitions et les longueurs inutiles, que notre Président ne peut pas ignorer.



 
Un salut plus que glacial après la polémique

Qu’à cela ne tienne, le lendemain, il se permettra même de lancer quelque autre flèche aux Italiens, en déclarant à l’agence de presse Ansa :

“Vous connaissez la position de la France qui a inséré le droit à l’avortement dans sa Constitution. Ce n’est pas la même sensibilité qu’il y a dans votre pays. La France a une vision d’égalité entre hommes et femmes, ce n’est pas une vision partagée par tout le spectre politique. J’en suis désolé, mais je le respecte, car c’était le choix souverain de votre peuple”.

La réponse du Premier ministre italien ne se fit pas attendre :

“Il n’y a aucune raison de polémiquer sur des sujets convenus depuis déjà longtemps. Je crois qu’il est profondément erroné, en ces temps difficiles, de faire campagne électorale en utilisant un forum aussi précieux que le G7.”

Après la gifle reçu par Emmanuel Macron aux dernières élections, la popularité de la Romaine confirmée aux urnes ne pouvait qu’irriter notre arrogant national… ce qui n’a pas échappé au commun des mortels italien.

Audrey D’Aguanno

Crédit photo : DR

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