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lundi 3 juin 2024

Fin de campagne : la Macronie sort l’artillerie lourde… très lourde !


Capture d'écran X
Capture d'écran X


 

Dans une semaine, on saura si les sondages avaient raison et si, en effet, Jordan Bardella dépasse les 30 %, si Raphaël Glucksmann double Valérie Hayer… et si Valérie Hayer elle-même signe, après Nathalie Loiseau, un nouveau chapitre dans l'histoire de la déliquescence de la Macronie.

 

Attal et les postures martiales

Pour éviter ce qui s'annonce comme une débâcle historique, on serre les rangs. Les ministres donnent de la voix, et notamment le premier d'entre eux, Gabriel Attal, qui a décidé de recourir aux postures martiales. Quitte à en faire des tonnes : en meeting pour essayer de sauver sa candidate, Attal a déclaré qu'il ne voulait pas que la France « envoie une armée de soldats du Frexit pour [les] représenter au Parlement européen pour tout gâcher, tout casser et tout bloquer ». Au-delà du ridicule de cette phrase totalement hors de propos, et au-delà de cet exemple parmi mille autres de la fascination des macroniens pour la guerre, on se demande surtout ce qu'il va se passer si les Français ne votent pas comme le gouvernement le veut.

On se permet tout : même dire n'importe quoi

Valérie Hayer n'est pas en reste, dans un rôle de potiche grandiloquente qui lui va comme un gant. Elle aussi, elle aime parler de la guerre. Elle aime les formules militaires surannées, qui rappellent peut-être le temps du service militaire à un électorat macroniste souvent âgé. De toutes façons, au point où elle en est, il faut tout sortir, y compris l'artillerie lourde. Alors Valérie Hayer fait tapis. Ainsi, en temps de guerre, selon la candidate Renaissance, « ceux qui disaient, il n’y a pas si longtemps, que la Russie n’était pas une menace [elle parle évidemment du RN, NDLR] auraient été accusés d’"intelligence avec l’ennemi" ». Rien que ça. Et on les aurait fusillés au matin. Au nom de la démocratie, quand on se pense dans le camp du bien, on peut décidément se permettre de dire à peu près n'importe quoi. À ce compte-là, il est certain que cette brave femme, elle, au moins, ne risque pas d'être accusée d'intelligence, ni avec l'ennemi, ni avec qui que ce soit d'autre, ni tout court. C'est toujours ça de pris.

Au cas où cette ficelle - cette corde - ne serait pas assez puissante, Renaissance a un joker.

Un totem. Une carte qui est au débat politique ce que la carte « +4 » est au jeu de Uno. On n'utilisera pas la carte Hitler, en l'occurrence, car ça brouillerait le débat : en termes de représentation mentale, Valérie Hayer n'est peut-être pas le saumon le plus oxygéné de la rivière, mais elle sait qu'on ne peut pas accuser quelqu'un d'être nazi tout en lui reprochant de soutenir la Russie. Bref, l'autre joker ultime : Simone Veil. La déportation, la loi sur l'avortement, le centrisme, l'Europe, le Panthéon : elle coche toutes les cases. Deuxième phrase choc, donc : « Voulons-nous vraiment confier les clés de la maison de Simone Veil à ceux qui détestent l’Europe ? » C'est bien, Valérie. La maison de Simone Veil, carrément. On sait qu'il était question de donner le nom de l'ancien ministre de la Santé à notre futur porte-avions. On ignorait, en revanche, qu'elle avait fait du Parlement européen sa maison. Quel héritage !

Cet affolement dérisoire ne prouve qu'une chose : les macronistes vont perdre assez salement. Ils le savent très bien. Et, avec un courage qui tutoie l'inconscience, ils vident le chargeur. C'est trop tard. Ça va être assez agréable à regarder...

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