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jeudi 16 mai 2024

[TRIBUNE] Crimes et criminels, trop, c’est trop !


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Il y a six jours, dans les locaux du commissariat du XVIIe arrondissement de Paris, deux policiers étaient gravement blessés par balle par un individu qu’ils venaient d’interpeller.

 

 L’un des policiers est, aujourd’hui encore, entre la vie et la mort.

 Ce 14 mai, à 11 heures du matin, un fourgon de l’administration pénitentiaire qui transportait un dangereux criminel a fait l’objet d’une véritable embuscade au niveau de la gare de péage d’Incarville, dans l’Eure. Deux surveillants ont été tués et trois autres grièvement blessés. Le malfaiteur, libéré par ses complices, a ainsi pu prendre la fuite.

Augmentation des violences partout

Ces deux tragiques événements interviennent à un moment où l’insécurité, en France, atteint des sommets. Banlieues et quartiers sous le contrôle de certaines communautés ou livrés aux narcotrafiquants ; règlements de comptes en séries provoquant plusieurs dizaines de morts et autant de blessés ; hausse sans précédent des agressions par armes blanches, avec plus de 120 attaques au couteau chaque jour ; progression, en 2023, de plus de 7 % des coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans et plus. Déferlement de violences et d’agressions sexuelles (+ 11 % en 2023, après une augmentation de 33 % en 2022). Le tout sur fond d’une augmentation très forte des crimes et délits pour 2023.

À ce paysage sécuritaire à la fois très triste et très inquiétant, il convient d’ajouter l’embrasement de la violence et de la délinquance qui sévit dans nos outre-mer. Ainsi, le département de la Guadeloupe est-il en train de connaitre une véritable explosion du trafic de stupéfiants. Face au phénomène, le ministre de l’Intérieur a dû décréter un couvre-feu pour les mineurs particulièrement impliqués dans ces affaires. À Mayotte, plusieurs semaines de manifestations et de violences, en grande partie favorisées par une immigration hors de contrôle, ont poussé les autorités dans leurs derniers retranchements sans pour autant que la situation ne soit, à ce jour, stabilisée. Enfin, last but not least, la Nouvelle-Calédonie est la proie, depuis plusieurs jours, d’émeutes d’une rare violence au cours desquelles les forces de l’ordre ont été l’objet de tirs à balles réelles de la part des émeutiers.

Tous ces événements attestent sans le moindre doute que la situation sécuritaire, en France, est désormais dramatique. Les pouvoirs publics, réduits à la promotion d’opérations de sécurisation sans efficacité et sans lendemain, sont dans l’incapacité de trouver les solutions qui s’imposent pour rétablir l’ordre et la paix républicains.

Les déclarations et incantations des plus hautes autorités de l’État ne parviennent plus à cacher que nos forces de l’ordre et, d’une façon plus générale, notre architecture sécuritaire ne répondent plus aux dangers que les criminels imposent aux Français. Dans ce contexte, il est grand temps de voir la réalité en face. Au rythme où vont les choses, notre pays déjà au bord du chaos ne peut que basculer du jour au lendemain, à la faveur de n’importe quel événement, dans le désordre le plus complet.

Le sursaut ou le chaos

C’est donc un vaste plan de sécurité nationale qui s’impose aujourd’hui. À côté d’une remobilisation des forces de police et de gendarmerie pour s’attaquer aux racines du mal, et notamment aux trafics de stupéfiants qui, nous le savons, alimentent tous les autres, il faut également une mobilisation de la Justice à laquelle il est urgent de donner tous les moyens qui lui font défaut actuellement. Il est de la plus grande importance d’ouvrir les chantiers oubliés, tels ceux relatifs à la construction de milliers de places de prison. La délinquance des mineurs, actuellement en pleine expansion, doit enfin être prise en compte à hauteur des défis qu’elle pose à notre société. Le temps de la tolérance zéro a sonné, il en va de la survie de la France.

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