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samedi 18 mai 2024

Nouvelle-Calédonie : ingérences étrangères, tout le monde savait… sauf le gouvernement !


 

Curieux paradoxe que nous offre le spectacle politique de ces derniers jours.

 Le gouvernement semble découvrir que la Nouvelle-Calédonie est, depuis longtemps, en proie à des tentatives de déstabilisation venues de l’étranger. 

On pourra objecter que l’Azerbaïdjan, c’est très loin, que Bakou n’a aucun intérêt à tenter de faire basculer la Nouvelle-Calédonie et que croire le contraire serait… complotiste, une fois encore.

Il n’empêche que l’hebdomadaire Marianne a très bien documenté la façon dont le pouvoir azéri a payé des voyages à Bakou à des parlementaires ultramarins, ces dernières années. Eux non plus n’avaient pas, en apparence, d’intérêt direct à se rendre sur place. Et pourtant... Jean-Victor Castor, par exemple, député de Guyane, qui était récemment l’invité de France Info pour y dérouler son discours sur le droit des peuples à la continuité historique, est également allé à Bakou à l’invitation de la présidence, pour y dénoncer le colonialisme français. Amusant, d’ailleurs, que le droit des peuples indigènes à ne pas être « grand-remplacés » soit à géométrie variable. L’Azerbaïdjan travaille-t-il pour la Russie, comme le laissent croire les banderoles « Poutine, viens nous délivrer » ? Pour la Turquie ? Et quel rôle joue Rachida Dati, très proche de Bakou, dans un gouvernement français aujourd’hui complètement dépassé par les événements ? On verra cela plus tard, peut-être.

La subversion d'une île

Savait-on depuis longtemps que la Nouvelle-Calédonie était le terrain de la « projection de puissance » d’États prédateurs ? En tout cas, les artisans trotskistes du chaos, stipendiés ou non, étaient déjà là en 1988, avec ce goût nihiliste des ruines que l’on connaît désormais bien et dont la filiation va jusqu’à Mélenchon, ce Netchaïev de grande surface. Bruno Gollnisch rappelle ainsi qu’en 1988, alors que le FN avait des députés à l’Assemblée, Jean-Claude Martinez et Jean-Pierre Stirbois s’étaient rendus dans une Nouvelle-Calédonie déjà en proie à la guerre civile et déjà subvertie par des agitateurs professionnels. Tout était déjà en place, et rien n’a été fait.

Les années ont passé. Sébastien Chenu, député du RN, publie ces jours-ci la copie de l’alerte qu’il a adressée en décembre 2023, sous forme de question parlementaire, à Gérald Darmanin. Pas de réponse, évidemment. Peut-être parce qu’on ne discute pas avec le RN, même quand il dit la vérité ? Peut-être, aussi, parce que le ministre de l’Intérieur n’avait pas de réponse à apporter ?


 

Guerre raciale ?

Dans tous les cas, aujourd’hui, ce coin de France posé sur le Pacifique est en train de brûler. Cette fois, contrairement à 1988, il n’y a aucune revendication, d’aucune sorte. Les partis politiques indépendantistes ont, au contraire, unanimement condamné ce pillage gratuit, probablement téléguidé par un ou plusieurs pays hostiles. Seuls les partis politiques métropolitains de gauche, c’est-à-dire des partis de Blancs (ceux-là mêmes qui, à Nouméa, montent des barricades pour éviter les attaques racistes), se croient obligés, avec autant de manichéisme que de bêtise, de trouver tout cela formidable.

La guerre civile raciale arrivera-t-elle en bas de chez nous, devant nos maisons, dans nos rues, comme une multitude de petits Nouméa-sur-Seine ou sur Loire ? Nous ferions bien de regarder attentivement de quel degré de déni du réel le pouvoir macroniste est capable dans le cas présent. Cela ne fait que préfigurer ce qui risque de nous arriver à notre tour.

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