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mardi 21 mai 2024

[MEDIAS] Affaire Adama Traoré : les grands médias persistent dans le déni


Capture d'écran ©YouTube
 
Capture d'écran ©YouTube 

 

Encore une défaite pour le collectif « Vérité pour Adama ».

 Jeudi 16 mai, la cour d’appel de Paris s’est prononcée contre le recours de la famille de l’homme de 24 ans, mort en 2016, et en faveur de l’abandon des poursuites contre les gendarmes qui l’ont interpellé. Il s’agit de la confirmation d’une autre décision de justice, prise en août 2023 par trois juges d’instruction parisiens qui, au terme de sept ans d’investigations, avaient écarté toute charge à l’encontre des trois militaires mis en cause.

 

 

De quoi, enfin, faire honte aux médias qui, des années durant, ont complaisamment relayé la version de la famille et incriminé les gendarmes au mépris des faits ? Pensez donc. Leur parti pris n’a pas changé d’un pouce. France Info continue d’employer à tort et à travers l’expression militante « violences policières » qui vise à imposer l’idée d’une police faisant quotidiennement un usage disproportionné de la force. Le Monde continue de qualifier Adama Traoré de « victime ». Le Nouvel Obs continue de prendre fait et cause pour le clan Traoré, une famille qui « se bat pour que la vérité et la justice l’emportent », et notamment pour la sœur, Assa, « une figure désormais populaire ». Libération continue de parler d’un « jeune homme noir », précisant dès que possible sa couleur de peau, histoire de mieux accréditer la thèse du crime raciste. Ces médias ont leur propre vision de l’affaire et n’en changeront pas, quoi qu’en dise la Justice.

L’histoire d’un emballement médiatique

Leur biais pro-Traoré s’est manifesté dès le début de l’affaire, il y a déjà huit années. Guidé par son idéologie anti-police et anti-France, l’espace médiatique a immédiatement réservé un traitement outrageusement complaisant à la famille Traoré, dont plusieurs membres sont pourtant des repris de justice notoires, et multiplié les séances collectives de génuflexion devant sa chef, la très vindicative Assa. Cette dernière a été transfigurée en représentante de la jeunesse des quartiers, en icône de la lutte contre les « violences policières ». La sœur du défunt a ainsi eu droit à un élogieux article dans Télérama, qui saluait sa « dignité » et s’émouvait des « circonstances troubles » de la mort de son frère, victime, selon l’hebdomadaire, d’un « engrenage terrifiant et scandaleux ».

Versant dans l’hagiographie béate, Paris Match a fait le portrait d’une femme « droite, digne », aux mots « empreints de réalité », une mère courage de trois enfants, toujours prête à distribuer des « colis alimentaires » aux nécessiteux. Assa Traoré, qui a aussi été promue rédactrice en chef d’un numéro des Inrocks, a trôné en majesté à la une de M, le magazine du Monde, bombardée « figure de l’antiracisme en France » et « modèle pour les femmes noires ». De son côté, Mediapart est resté fidèle à sa ligne éditoriale anti-flics et a mis sans hésiter George Floyd et Adama Traoré dans le même sac, les qualifiant tous deux de « victimes de la police ». Le Nouvel Obs a fait preuve de la même sobriété en publiant un papier titré « Adama Traoré, mort "parce qu’il était noir" ». Le service public, enfin, n’a pas été en reste, avec un article proprement scandaleux – rapidement mis hors ligne – qui, en plein état d’urgence sanitaire, encourageait ses lecteurs à prendre part à un rassemblement illégal en soutien au camp Traoré : « Vous souhaitez manifester malgré l'interdiction pour raisons sanitaires ? Voici quelques conseils pour le faire en toute sécurité », titrait alors France Info.


 

L’affaire Traoré dit beaucoup de notre pays. Elle est un symbole, une illustration des vieux ressentiments qui irriguent la France, un concentré de ses faiblesses, de ses complexes, de ses indigences politiques et médiatiques. La servilité idéologique des commentateurs parisiens trahit la conception victimaire de la société qui sévit dans leurs esprits et les pousse à embrasser aveuglément des causes prétendument antiracistes dans l’espoir de rejoindre le camp du Bien. Sans ces soutiens et relais complaisants, l’ahurissante chronique de la famille Traoré n’aurait pas fait long feu. Elle serait restée à la place qui était la sienne, à la rubrique des faits divers.

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