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vendredi 19 avril 2024

Grande-Synthe : Philippe, 22 ans, tué à coups de hache par des « barbares »


 

 

C’est ce qu’on appelle la loi des séries.

Après Philippe Monguillot à Bayonne en 2020, puis Philippe Mathot à Vieux-Condé en 2023, un troisième Philippe vient d’être tué, roué de coups, lui aussi, par une « bande de jeunes ». Les faits se sont déroulés dans la nuit de lundi à mardi, à Grande-Synthe, près de Dunkerque. D'après les premiers éléments de l’enquête, la victime était en train de rentrer chez elle lorsqu’un petit groupe l’aurait abordé pour lui réclamer son téléphone, avant de l'agresser physiquement. Le jeune homme a été retrouvé inconscient sur le parking d’un supermarché, ensanglanté et défiguré par des coups d’une violence inouïe. Il a été transporté à l’hôpital dans un service de réanimation avec un pronostic vital engagé, avant de décéder quelques heures plus tard. Philippe avait 22 ans.

Selon le parquet, deux mineurs de 14 et 15 ans ont été placés en garde à vue. « Ça fait plusieurs fois qu’ils agressent des personnes, toujours d’une extrême violence. Avec des haches, des bâtons, des battes de baseball, des barres de fer, a réagi le frère de la victime, Kelvyn, sur BFM TV. Une bande de barbares qui s’amusent à détruire la vie des gens […] C’est vraiment inhumain, l’état dans lequel ils l’ont laissé agoniser. »


 

Haro sur la « fachosphère »

Très peu prolixe sur le profil des suspects ou sur l’explosion de la violence des mineurs dans sa ville, le maire socialiste de Grande-Synthe s’est, en revanche, empressé de publier un message à l’attention de ses administrés, les enjoignant à ne pas céder à « l'esprit de vengeance ». « Continuons à défendre le vivre ensemble dans notre ville. Continuons à œuvrer pour l'éducation, la bienveillance et la fraternité », a ainsi écrit Martial Beyaert, sur Facebook. Il a encore aggravé son cas, quelques heures plus tard, sur CNews, en martelant, contre toute évidence : « Grande-Synthe, c’est une ville où il fait bon vivre. C’est une ville où on sait vivre ensemble ! » Déni, quand tu nous tiens…

Critiqué pour son discours en décalage total avec le réel, l’édile a sorti les griffes, s’estimant victime de la « fachosphère ». « C’est un honneur de se faire attaquer par l’extrême droite et les fachos qui essaient de récupérer un fait divers, a-t-il réagi, sur X. Heureusement, les habitants de Grande-Synthe sont plus intelligents. »


 

Mais sur les réseaux sociaux, les habitants de Grande-Synthe sont loin de partager l’enthousiasme du maire. D’innombrables messages font, au contraire, le triste constat d’une ville gangrenée par l’insécurité. « Ça fait 15 ans que je vis à Grande-Synthe. La ville est devenue depuis quelques années une zone de non-droit où se mêlent trafic de stupéfiants, rodéos urbains, etc. », raconte Yan. « Que comptez-vous faire, Mr le Maire ? À Grande-Synthe, trop d’endroits sont dangereux », ajoute André. « J’y suis né et j'en suis parti il y a 15 ans et je ne regrette vraiment pas », tranche Pascal.

Face à l’afflux de messages contredisant la fable vivre-ensembliste, la mairie de Grande-Synthe a désactivé les commentaires sous sa vidéo Facebook. C’est plus prudent. L’essentiel est de sauver les apparences.

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