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jeudi 28 mars 2024

Le président Macron chez le cacique Raoni ? C’est Tintin chez les Picaros !



 

 Nicolas Gauthier 27 mars 2024

Emmanuel Macron poursuit sa visite officielle au Brésil. 

Nouvelle étape ? L’île de Combú, à Bélem, à quelques kilomètres de la forêt amazonienne, là où il vient de rencontrer Ropni Metyktire, plus connu sous le nom de « Raoni », l’un des chefs du peuple Kayapo ; les Brésiliens historiques, donc.

Ce « cacique » serait né entre 1930 et 1934. Aujourd’hui, il affiche quelques 90 printemps et continue de porter beau, dans sa parure traditionnelle, à laquelle vient s’adjoindre un autre ornement : la Légion d’honneur remise par le locataire de l’Élysée. Lequel ne se tient plus de joie, multipliant accolades et selfies, comme s’il était en villégiature à Saint-Barthélémy. Bref, c’est Tintin chez les Picaros ; fortuitement l’une des plus mauvaises aventures du célèbre héros à la houppette.

Au cœur de l’affaire ? La construction d’une ligne de chemin de fer, la Ferrograo – soit près de mille kilomètres de rails – censée taillader la forêt amazonienne en deux et destinée à remplacer la traditionnelle autoroute BR-163, projet susceptible de « faire basculer la destruction de la forêt vers un niveau irréversible », à en croire Sonia Guajajara, Coordonnatrice exécutive de l’Articulation des peuples indigènes au Brésil.

Un président impuissant…

Depuis toujours, Luiz Inácio Lula da Silva s’est fait le héraut des intérêts de ces peuples archaïques (au sens le plus noble du terme), au contraire de Jair Bolsonaro, chrétien évangéliste regardant plus du côté de Washington que de Brasilia, et sous influence du lobby agro-industriel local. Mais le président Lula n’en a pas les mains libres pour autant, ne disposant que d’une majorité parlementaire relative et tenu de composer avec un groupe de 99 députés bolsonaristes ; ce qui lui fait au moins un point commun avec son invité, Emmanuel Macron.

Ce qui fait dire à ce dernier : « Raoni, tu as porté ce combat peut-être encore plus loin que d’autres. (…) Très modestement, je voulais dire que nous continuerons à le mener à tes côtés. » Il fallait l’oser, il l’a fait. Incapable de se faire entendre par les siens, naviguant au doigt mouillé, changeant de ligne politique comme de caleçon tout en plongeant la France dans des déficits de comptes publics qui, s’ils ne sont pas encore ceux de la Grèce ou de l’Argentine, s’en approchent néanmoins ; voilà Emmanuel Macron qui se propose d’aider à régler les affaires internes au Brésil…


 

Raoni aurait-il des leçons de patriotisme à donner à Emmanuel Macron ?

Au fait, dans ses élans lyriques, le président jupitérien aurait-il négligé ce fait, tout bête : Raoni, lui au moins, se bat pour les intérêts de son peuple, afin de préserver son mode de vie ancestral et de le protéger de toute influence, étrangère et migratoire, susceptible de le mettre en péril.

Notre Président peut-il en afficher autant ? Non. Car les Français, eux-aussi, souhaiteraient ne pas être trop chamboulés en leur pré-carré, continuer à vivre comme leurs pères vivaient tout en promettant un meilleur avenir à leurs enfants. Mais de cela, le Président ne semble guère s’en préoccuper ; comme si les Français valaient moins que les Kayapos. Un viatique hors de sa portée ? Manifestement, oui.

Comme quoi on a les « caciques » qu’on peut.

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