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mercredi 14 février 2024

« Sans les migrants, la France s’effondrerait » : qui est cette journaliste ?


 
 

 

Clémence de Longraye 13 février 2024

En pleine promotion de son ouvrage, Deux euros de l’heure, la face cachée de l’intégration à la française (Éditions du Seuil), Nejma Brahim, journaliste au pôle International de Mediapart, multiplie les phrases chocs. 

Ce 13 février, dans les colonnes de L’Obs, elle assure ainsi, pleine d’aplomb, que « sans les migrants, la France s’effondrerait ». Une thèse, tirée de son livre, qu’elle dévoilait déjà sur le plateau de France 24, quelques jours plus tôt. 

On pourrait penser que le propos est, dans une stratégie de communication et de visibilité, volontairement provocateur. Mais en réalité, le parcours, les écrits et les engagements de la jeune femme témoignent davantage d’un profond aveuglement idéologique sur les questions migratoires.

Pour un accueil plus généreux

Deux cent dix-huit pages et une conclusion : les migrants sans papiers seraient « les victimes d’un vaste système d’exploitation bien installé » en France. S’il est vrai que certains particuliers et quelques entreprises tirent profit, sans scrupule, de la main-d’œuvre clandestine, la thèse de Nejma Brahim apparaît tout de même très outrancière. Mais la journaliste, formée dans la presse de gauche et d’extrême gauche (StreetPress, Alternatives économiques, Mediapart…), ne s’arrête pas à dénoncer cette « exploitation » des migrants. Auprès de nos confrères de L’Obs, elle reprend également la théorie bancale, désormais bien connue, des immigrationnistes : les sans-papiers accepteraient les métiers délaissés par les Français et seraient donc indispensables à la France. « Ils font le ménage dans nos maisons et nos bureaux, gardent nos enfants, nos aînés, nos malades, nos proches handicapés […], ils font la plonge et la cuisine dans les restaurants, ils construisent nos routes, nos immeubles, ils ramassent nos fruits et nos légumes dans nos champs, qu’ils rangent dans les rayons de nos supermarchés, ils nous livrent nos colis ou nos repas, fabriquent nos meubles, réparent nos voitures, nos vélos… Ils sont l’arrière-boutique de la France invisible », énumère-t-elle. Par conséquent, poursuit-elle, notre pays devrait accueillir encore plus généreusement et régulariser tous ces clandestins, si nécessaires à notre développement économique.

Ce n’est pas la première fois que la journaliste développe cette thèse. Déjà, en avril 2022, elle signait un article dans Mediapart intitulé « Une France sans étrangers, ça donnerait quoi ? » pour, d’une part, démontrer que la France ne pouvait se passer d’une immigration de masse et, d’autre part, tenter de saper l’argumentaire du Rassemblement national en pleine campagne présidentielle. Car si Nejma Brahim est une fervente avocate de l’immigration, elle est aussi une claire adversaire de la droite. Récemment, encore, sur son compte X, elle écrivait, en réponse au président de Reconquête : « Éric Zemmour n’est compatible ni avec la République ni avec la France. » En 2022, elle faisait aussi partie de ceux qui avaient reproché - à tort, comme BV l’a démontré - au journaliste de CNews et Valeurs actuelles, Amaury Bucco, d’avoir affirmé que le vendredi était un jour « plus propice aux attentats ».

Une journaliste hors-sol

Nejma Brahim, devenue, après une reconversion, journaliste spécialiste des migrations chez Mediapart, passe ses journées, article après article, à défendre les clandestins. Selon la journaliste, qui avoue « avoir pleuré » le soir de l’adoption, par le Parlement, de la loi Immigration, « le vrai problème, ce sont toutes ces obligations de quitter le territoire français (OQTF) ». Non pas que ces OQTF ne soient pas exécutées, mais qu’elles soient notifiées, écrit-elle, à des « étrangers lambda ». À la lire, les étrangers sans papiers, bien que clandestins et, donc, illégaux, devraient pouvoir rester sur le sol français.

Jamais, dans ses papiers, il n’est ainsi question des migrants responsables de cambriolages, agressions, viols ou meurtres. À croire que le lien entre immigration et insécurité, pourtant largement établi, n’existe pas pour les journalistes de Mediapart. Sur ses réseaux sociaux, elle raconte ainsi, en janvier dernier : « Les idées d’extrême droite se répandent tellement qu’en 2023, dans un restaurant d’un village reculé, le serveur m’a dit qu’il avait peur d’aller à Paris car il y avait trop de Noirs là-bas. J’ai failli m’étouffer. »

Pas un mot, en revanche, des témoignages de Claire et Mathilde, deux jeunes femmes violées par un clandestin centrafricain. Ni du profil de l'assaillant de la gare de Lyon, un Malien de 32 ans. Cette réalité-là ne l'intéresse visiblement pas.


 

Cet engagement idéologique, qui fait aujourd’hui bondir de nombreux internautes, la journaliste de Mediapart le tire tout d’abord de son histoire personnelle. Fille d’immigrés algériens, elle passe de nombreux étés à Oran, raconte-t-elle. « J’ai vu, au fil des années, s’organiser le "business" des départs par la mer sur la plage de mon enfance. Des proches ont tenté de traverser la Méditerranée clandestinement – certains ont réussi –, des amis sont devenus des "guides", comme on surnomme là-bas les passeurs », explique-t-elle dans L’Obs. À cela s’ajoute un reportage d’un mois et demi sur l’un des bateaux de SOS Méditerranée. Depuis, loin de reconnaître le potentiel lien avec un appel d’air migratoire, elle martèle que l’ONG « sauve des vies ». Le déni de réalité de Mediapart n'est pas près de s'arrêter.

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