Pages

jeudi 15 février 2024

France Télévisions. Delphine Ernotte visée par une plainte pour « détournement de fonds » et « abus de confiance »


 

 

Une note de frais d’une ampleur exceptionnelle, s’élevant à 112 000 euros, est à l’origine d’une plainte contre Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, suite à un déplacement au festival de Cannes 2023 accompagnée de trois autres cadres du groupe audiovisuel public.

 L’hébergement s’étend sur dix jours à l’hôtel Majestic de Cannes, dans des suites affichant des tarifs oscillant entre 1 300 et 1 700 euros par jour !

Selon les révélations du média La Lettre, le syndicat CFE-CGC (Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres) aurait engagé des poursuites contre Delphine Ernotte le 12 février 2024 pour « détournement de fonds et abus de confiance ». Tandis que la limite pour les nuitées des employés du groupe est fixée à 350 euros par nuit durant le festival selon le même média, comment expliquer cette somme exorbitante ? Par ailleurs, ce plafond serait de 74 € par salarié en temps normal…

Face aux critiques, France Télévisions avance que ce séjour à Cannes aurait été financé indirectement par la régie publicitaire, via un mécanisme permettant l’échange d’espaces publicitaires invendus contre des services.


L’hébergement des fondateurs de Brut en question

La polémique ne s’arrête pas là : Guillaume Lacroix et Renaud Le Van Kim, deux fondateurs du média Brut, partenaire de France Télévisions pendant le festival de Cannes, auraient pour leur part également eu un séjour sur la Côte d’Azur des plus onéreux avec une note dépassant les 30 000 €. Cette somme, France Télévisions affirme l’avoir ensuite « refacturée » à Brut.

La société de télévision publique présidée par Delphine Ernotte a déclaré de son côté que « pas un euro d’argent public n’a été utilisé pour ces frais ». « En ce qui concerne les quatre chambres, dont le montant s’élève à 73 656 euros, cette somme a été payée par le groupe TEC, spécialisé dans le barter, pratique qui consiste à échanger des espaces publicitaires invendus contre des services », a expliqué le groupe audiovisuel.


« Des préoccupations » quant à la « légitimité des dépenses »
 
Des arguments qui n’ont pas convaincu les plaignants. Pour l’instant, aucune instruction n’a encore été ouverte à la suite de ce dépôt de plainte de la part du syndicaliste Jean-Jacques Cordival, président de la section communication et audiovisuel de la CFE-CGC, contre Delphine Ernotte-Cunci.

Évoquant à son tour l’affaire, l’hebdomadaire Marianne indique quant à lui que les plaignants ont dénoncé des faits qui « soulèvent des préoccupations quant à la gestion financière de France Télévisions et à la légitimité des dépenses ».

Enfin, pour conclure sur une note (de frais ?) plus légère, rappelons que Delphine Ernotte, à défaut d’être récompensée au festival de Cannes, s’était vu décerner un Bobard d’Or en 2023 par la fondation Polémia de Jean-Yves le Gallou.

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)


[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.