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dimanche 21 janvier 2024

Le « Réarmement démographique » vu par Fraise-Constance


 
 

 

 Georges Michel 20 janvier 2024

« Réarmement démographique » : qu’est-ce que n’a pas dit Emmanuel Macron, dans sa conférence de presse ?

 Vision réactionnaire, rétrograde, « orbanisme », pétainisme, tout y passe. 

Alors qu’au fond, le Président n’a rien annoncé qui puisse laisser penser que la France va se lancer dans une vaste politique nataliste pour conjurer le déclin démographique qui se profile à l'horizon. Mais l’extrême gauche, les féministes, les humanistes sont vent debout. Par exemple, une enseignante chercheuse, Mathilde Larrère, vient de signer une tribune dans L’Obs qui résume toute la philosophie de cette levée de boucliers : « Lâchez nos ovaires, ouvrez nos frontières. » Avec élégance, tout est dit. On manque de bras, de cerveaux ? Faut importer, ce n’est pas plus compliqué que ça. C’est une option, effectivement. Les hommes, les femmes, dans ce vaste monde, sont interchangeables. Les frontières sont appelées à disparaître. Certes, l’ONU, en 2007, a adopté une déclaration sur les droits des peuples autochtones qui vise à garantir leur identité, « à conserver leurs spécificités », mais ça – on est bien d’accord -, ce n’est pas pour les vieux peuples européens.

Mais au fait, c’est quoi, l’Europe, et plus particulièrement la France, pour ces « yakafocons«» de l’immigration inconditionnelle ? Finalement, une sorte de bel immeuble haussmannien dans un beau quartier. Les poubelles y sont ramassées tous les jours comme par enchantement par des camions qui, d’ailleurs, seront bientôt électriques. Par des camions ? Soyons précis : par du personnel (on appelle ça encore des êtres humains) pour saisir la poubelle et la benner dans le camion, dès potron-jacquet. Passons, c’est un détail. Dans ce quartier, des commerces ouverts pratiquement tous les jours et tard le soir, en plus. Drôlement pratique, ça aussi, quand débarquent à l’improviste quelques amis qui ont renoncé, finalement, à partir pour la neige ou la campagne en fin de semaine. Pour faire tourner ces commerces, pareil : faut des gens. Et c’est tellement plus sympathique que des distributeurs automatiques. L’Arabe du coin, le Chinois d’en face, le Pakistanais d'en bas de l’immeuble, etc. La diversité, c’est quand même génial. Tous a-do-rables ! Et serviables, avec ça. Autrefois, au temps du Bon Beurre, c’était le bougnat. Ça, c’est fini, ma vieille.

L’immeuble, maintenant. Une belle entrée avec des cuivres astiqués, tous les matins, par la gardienne qui parle pas très bien français mais, à l’occasion, quand la nounou africaine est en retard parce que le RER s’est cogné un suicidé, vient jeter un œil sur Fraise-Constance. Fraise-Constance n'a pas cinq ans mais elle veut déjà sauver la planète et a annoncé, lors de son dernier anniversaire, qu’elle n’aura qu’un seul enfant comme maman et peut-être même carrément pas du tout. Le doudou suffira. On en fait même pour adultes qui font crac-boum-hue. L’autre jour, elle est rentrée de l'école avec tout plein de questions existentielles. Du coup, elle se demande si elle ne va pas changer de prénom : Constantin-Abricot. On va en reparler, ma chérie, mais si c’est ton choix, ton corps et tout ça.... En tout cas, c’est fou, comme les gamins sont précoces, aujourd’hui ! Et sensibilisés aux grandes causes, hein ! L'autre jour, on en parlait, justement, avec des copines au spa.

Nous voici au second. Dring dring ! On entre dans l'appartement. Pas très grand, c’est vrai, mais comme on n’envisage pas trop de donner un petit frère ou une petite sœur à Fraise-Constance, ça devrait aller. Parquets point de Hongrie, moulures au plafond, cheminée, trumeaux, de beaux volumes et, surtout, si on se penche un peu vers la gauche depuis la fenêtre du salon, cette vue sublime sur le Panthéon. Faut voir comment c’était, avant qu’on emménage ! La dame était là depuis 1948 avec ses chats, avant d’aller terminer ses jours à l’EHPAD. Sans ses chats. Heureusement, cette petite entreprise de banlieue, qui a fait les travaux, bosse vraiment très bien. Les ouvriers ne comptent pas leurs heures et, faut reconnaître, font de gros efforts pour apprendre le français, même si c'est pas gagné.

Avant-hier, alors qu’on regardait un film sur Netflix et sous la couette, sur le coup de minuit, on a entendu hurler dans la rue. Une femme, semble-t-il. Peu après, les sirènes de la police et du SAMU se sont mises elles aussi à hurler. Plus moyen d’être tranquille. Paraît que « l’auteur présumé des faits » serait sous OQTF, qu’ils ont dit à BFM. Ça va encore faire monter l’extrême droite et le sentiment d'insécurité. Faudra quand même songer à mettre une alarme à l'appart'. Tiens, au fait, dimanche prochain, faudra aussi penser à aller à la manif contre la loi Immigration. On se fera livrer des sushis au retour.

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