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samedi 6 janvier 2024

Christian Estrosi serein, malgré des affaires qui s’accumulent


 

 

 Marie Delarue 05 janvier 2024

C’était le jeudi avant Noël, en plein conseil municipal. Les gendarmes ont débarqué discrètement pour une perquisition dans les bureaux de l’hôtel de ville de Nice. 

La troisième en un an, nous dit Le Figaro, qui note chez le maire une « zénitude » assez stupéfiante en la circonstance.

C’est que Christian Estrosi, malgré la batterie de casseroles qui carillonne à ses trousses, ne doute pas d’être réélu pour un quatrième mandat lors des municipales qui se dérouleront dans deux ans : il est l’ami du Président, qui lui garde toute sa confiance. La preuve, nous dit le quotidien : « Nice accueillera l’arrivée du Tour de France l’été prochain et le Sommet des océans en 2025. » Et puis les Niçois l’aiment.

Relevons, au passage, que les Toulonnais aussi aimaient leur maire, passé également des rangs de LR à la Macronie. Hubert Falco est pourtant tombé, au printemps dernier, pour recel de détournement de fonds publics ; une histoire de corne-cul, ou plutôt de jambon à la cantine du département. Pour 60.000 euros déjà remboursés, il a écopé de trois ans de prison avec sursis et cinq ans de privation des droits civiques. Ça fait cher la gamelle…

Trois dossiers ouverts par la Justice 

Celles d’Estrosi sont plus remplies : on lui reproche de grosses « anomalies comptables ».

 En tête, les chantiers de reconstruction des vallées suite à la tempête Alex, à l’hiver 2020, dont les dommages ont été aggravés par la tempête Aline en octobre dernier. Sur ce seul dossier, « il y aurait au moins 10 millions de malversations sur toutes les factures fournies en septembre 2022... notamment pour la Madone [une route de la Vésubie, NDLR], qui a été subventionnée à 50 %. Pas de bol, le seul moment où l’État a donné du fric, c’est pour des malversations ! », confiait alors un proche du dossier au Figaro, ajoutant : « Si les entreprises n’ont pas fait les fondations sur la Madone, je ne vois pas pourquoi elles les auraient faites ailleurs. »

Autre litige sur la gestion par le maire de Nice du Grand Prix de France de Formule 1 au Castellet, le parquet de Marseille ayant ouvert, en septembre 2023, une enquête pour favoritisme, détournement de fonds publics et recel. Le groupement d’intérêt public présidé par le maire accuse une dette de 32 millions. Au terme de l’audit réclamé par la région et les communes concernées, il apparaît que « plusieurs attributions de marché auraient échappé à des appels d’offres, sans publicité ni mise en concurrence préalable ».

Autre objet d’enquête et de perquisitions y afférentes, le dossier « Iconic », du nom du complexe en construction près de la gare de Nice-Ville. La métropole y est cette fois soupçonnée de « trafic d'influence », « escroquerie en bande organisée », « abus de bien sociaux » et « faux et usage de faux ».

Édouard Philippe en soutien

Pourtant, le maire de Nice paraît plus que serein. Il assure ne pas douter de sa réélection pour un quatrième mandat et dévoile sa stratégie : « Je choisis toujours le terrain sur lequel on m’attaque, je tends les pièges, je laisse venir et je vois la cavalerie d’un côté et l’artillerie de l’autre. » Et puis, il a des appuis en haut lieu, ainsi son nouveau parrain Édouard Philippe qui assurait, en septembre dernier : « La France a des choses à apprendre de Nice. » Promu vice-président du parti Horizons, Christian Estrosi avait choisi ce soir-là David Guetta pour animer la fête, bombardant son public du tube « I’m good ». Tout un programme…

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