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dimanche 15 octobre 2023

Leningrad 1941-1943


 

13 Octobre 2023 , Rédigé par Patrick REYMOND

lachute  

 

Les événements d'Israël-Gaza, m'ont amené à un certain nombre de remarques.

Tout d'abord, on a incriminé le hezbollah et l'Iran. On peut partir d'une hypothèse, aussi, où ils n'auraient pas été au courant, d'ailleurs, de ce qui allait se passer, comme d'ailleurs, certaines branches du gouvernement du Hamas.

Ensuite, le Hamas a réussi une percée, mais l'offensive n'a pas été très loin, une offensive minable qui n'a pris des allures de triomphe que par le petitesse du territoire d'Israël. Et aussi, par la réputation de Tsahal et du mur.

Les troupes du Hamas, d'ailleurs, qui se sont retrouvées en Israël n'ont elles pas été dépassées par leur relatif succès ? Le reste était il prévu ? les rapts, les viols, les meurtres ? Peut être même pas, parce que ce niveau de percée n'avait peut être pas été envisagé. L'explication pourrait être que les 1500 combattants, passés de l'autre côté du mur auraient été en roue libre : "Et maintenant, on fait quoi ?"

La riposte des autres pays est très modérée. Par la parlotte d'abord, le Hezbollah, lui, a bombardé les fermes de Chebaa, mais cela reste, par habitude, circonscrit. Ce qui est à Chebaa y reste.

Si, avec 200 000 missiles, le Hezbollah peut réduire Israël en Cendres (avec C), la réciproque est possible, et serait appliquée. N'en doutons pas. Le propre d'une dissuasion, c'est de dissuader, pour ce qui est de dissuader Israël, c'est fait. On ne bombarde plus le Liban. Le hezbollah a salué le Hamas par quelques bombardements de politesse, minimum  syndical oblige.

Sans doute, la population libanaise qui soutient le Hezbollah, parce qu'il tient tête victorieusement à Israël, perdrait une bonne partie de ce soutien s'il passait à l'offensive, sans compter la possibilité, plus que réelle, d'être totalement vitrifiée.

Iran, comme Chine et Russie, n'ont certainement aucune envie d'être impliqué dans ce bourbier, même si, verbalement, ils soutiennent en condamnant.

1914 en France, nous a appris que les alliances sont surtout des moyens de pression, mais que pour qu'elles s'appliquent réellement, il faut que chaque pays se sente directement menacé. Et que le sacrifice pour les autres... Bel exemple italien, la triplice ne fonctionne pas en 1914. La France était aussi très incertaine pour l'alliance franco-russe, l'Allemagne a décidé pour elle...

Comme dit Poutine, à quoi vont servir le porte avion américain ??? Ou même les deux ? Ils vont bombarder ? Et après ? Ils n'attaqueront certainement pas les russes. Ni même personne. Bref, ils regardent ?

Quel sera le scénario pour Gaza ? Personne ne veut de sa population. Israël fait le blocus. Plus de nourriture, ni d'eau. C'est le schéma d'une forteresse assiégée.


Le dernier exemple, c'est l'armée allemande, qui a encerclé Leningrad dont la seule porte de sortie est le lac Ladoga, qui se contente d'affamer la ville. Mais celle-ci, ne manquait pas d'eau... Et les autorités soviétiques alimentaient quand même, un peu, surtout l'hiver, quand le lac Ladoga devenait praticable.

On peut très bien penser qu'avec la déshumanisation des palestiniens, c'est une solution à laquelle Nethanyaou pense très fort. Le siège de Leningrad (900 jours), coutât aux soviétique 1 800 000 morts, dont un million de civils.

De reste, Nethanyaou a une responsabilité personnelle écrasante, et depuis 1996 a systématiquement bouché toutes les voies de sorties vers la paix, maltraitant sans cesse plus les palestiniens. Soutien au Hamas, destructuration de l'OLP, sabotage du processus de paix, soutien aux colons les plus vindicatifs, il est aussi contraint par le système politique, et ses majorités toujours étriquées.

On ne peut oublier aussi, les liens premiers entre sionistes et nazis. En politique, il n'y a pas de bien et de mal, seulement un gris indéfinissable et des comportements individuels qui peuvent être abjectes ou sublimes.

Le problème de la Palestine est aussi un problème de plafonnement des ressources. Contrairement ce qu'a dit un internaute, Israël n'a pas une natalité différente de la région, un indice de fécondité de 3, quasi identique à la Jordanie et l'Egypte, et inférieur de très peu à la Cisjordanie (3.5) et Gaza (3.9). ces entités ont simplement une natalité de combat. La natalité israëlienne est supérieure à la Syrienne et à la libanaise.

Mais le problème c'est que le pays n'a simplement pas les moyens hydriques et énergétiques de traiter les 3.5 et 2.3 millions de palestiniens comme ses propres citoyens (9 millions). Pendant longtemps, les territoires occupés ont été calmes. Les palestiniens travaillaient souvent en Israël ou pour des israëliens. Il n'y avait pas de motifs économiques de révolte. Les intifadas ont suivis le chômage, la désaffection économique et la marginalisation économique des palestiniens, qui ont pris, ici, le rôle du vilain petit chômeur occidental qui ne veut pas travailler, bien entendu, parce qu'il est mauvais et méchant.

Pour résoudre le problème palestinien, quoi de mieux, qu'un bon siège, avec blocus, et qui dure longtemps, Nethanyaou disant, pas d'eau ou de nourriture sans libération des otages. On peut toujours prétendre que TOUS les otages ne sont pas libérés...  Et espérer, qu'en bombardant de loin, et en affamant et assoiffant, la bande de Gaza n'offre pas la résistance rêvée par le Hamas

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