"Il faut les dégommer"

 

 

10 Octobre 2023

Rédigé par Patrick REYMOND

Je me rappelle un personnage que je n'apprécie guère. Enrico Macias, approuvant bruyamment l'abolition de la peine de mort en France. C'était en 1981.

Il disait qu'il avait vécu la mort de son beau-père, cheik Raymond, mais que l'exécution de ses assassins ne l'aurait pas ramené.
De fait, les représailles du Mossad, à l'époque, avait tué des dizaines d'Algériens. Enrico l'avait un peu oublié. Ou l'avait omis.

Aujourd'hui, oublié l'Enrico de 1981 applaudissant à cette abolition. Aujourd'hui, il veut dégommer les insoumis, physiquement.

Je pense que ce qu'à réussi le hamas, c'est de faire beaucoup de casses, d'innocents, femmes, enfants, décapités destinés à créer une réponse.

Une réponse sauvage, qui va tuer des milliers de palestiniens, voir des dizaines de milliers, voir, des centaines.

Parce que les représailles risquent d'être d'une sauvagerie inouï. On peut penser qu'Israël va tenter de vider Gaza et la Cisjordanie. Et si le processus commence, y parvenir.

Parce que, finalement, si les bombardements israëliens étaient terrible, le vernis de civilisation était là, et on était tenu de le respecter, même s'ils avaient fait beaucoup trop de victimes.

Israël peut parfaitement vider la bande de Gaza, en traitant celle-ci comme Bakhmout. Il suffit de l'écraser d'artillerie, sans discontinuer. Les pertes palestiniennes seront énormes, et les pertes israëliennes, conséquentes.  Mais, là, toutes les digues morales risquent de sauter, et les populations civiles palestiniennes traitées comme les combattants.

Il faut le reconnaitre, la vie des palestiniens importait peu aux dirigeants israëliens, et le processus de déshumanisation était ancré dans les mentalités de la population israëlienne envers les palestiniens.

De fait, en cas de guerre prolongé, le Hamas n'a aucune chance. Même avec le Hezbollah. Ils feront des pertes aux israëliens, mais sans plus. La Syrie est sans doute incapable de faire front, de par son épuisement, et l'Iran reste loin, géopolitique oblige.

Il est vrai que l'armée israëlienne est quand même, relativement obsolète, mais dispose d'une grande puissance de feu, qui sera alimentée par ce qui reste de munitions US. C'est Zelensky qui va en être fort marri.

Même le Hezbollah a évité ce genre de confrontation, même s'il répliquait. Il s'est contenté de réagir comme un parti nationaliste libanais, voulant la libération du pays, mais pas plus. Sans doute, doit il ménager la population, sous risque de perdre son soutien, ou une partie de celui-ci, très large. Une réponse militaire du Hezbollah peut se limiter à une intervention "de politesse", vis-à-vis du Hamas. La rue arabe est pour les palestiniens, clairement, mais les gouvernements, prudents.

Il y a un précédent récent, l'Artsakh, totalement vidé de sa population arménienne. On peut imaginer qu'un siège de Gaza finisse de la même manière.

le Hamas a joué au poker et vient de faire "tapis". Peut être que cela fonctionnera. Mais sans doute pas. Les barrières mentales, morales, viennent de sauter, et ça va se sauter à la gorge. Même Nethanyaou risque d'être débordé.

A la longue, 600 avions de combats peuvent très bien massacrer la population gazaouie sous blocus. Il suffit de prendre le temps. Quand elle aura très faim et très soif, d'elle même, elle essaiera de passer en Egypte.

Surtout, la bande de Gaza et la Cisjordanie, c'est encore un adversaire à la taille de l'occident collectif... En plus, ça permet de faire oublier une éventuelle débandade en Ukraine, qui devrait se dépêcher, elle, de négocier sa capitulation avec Moscou. Les conditions seront pires après. Les médias zappent facilement quand on lui dit de regarder ailleurs.

Comme Israël sera très occupé à taper sur les palestiniens, il est peu probable qu'ils prennent l'initiative contre l'Iran. Sans doute, quelques frappes contre la Syrie, mais c'est habituel. Je pense que tous les gouvernements arabes vont être d'une prudence extrême. Les bombes nucléaires d'Israël, c'est un puissant calmant, et comme tous les gouvernements, ils ont tous le même problème des conséquences sociales du pic pétroliers.