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samedi 5 août 2023

À Nice, une rue gangrenée par le trafic de drogue au milieu des passants


 

 Sabine Faivre 4 août 2023

Ce sont les riverains excédés qui ont alerté le député de leur circonscription, Éric Ciotti. 

Depuis plusieurs années, la rue Emma et Philippe Tiranty, à deux pas de la Basilique Notre-Dame, a été colonisée par des groupes de toxicomanes, qui trafiquent et consomment en pleine rue, au vu et au su de tous, sans que nul ne puisse semble-t-il faire cesser ce trafic, source de violence, d’agressions, de nuisance et d’insécurité.

Des habitants désabusés

Un hôtelier de la rue, complètement désabusé, parle d’une situation qui daterait… de l'année 2008, l’obligeant à escorter ses clients par peur d’une éventuelle agression en plein jour. Les seringues jonchent le sol, à tel point que nul n’ose s’y aventurer. Une esthéticienne raconte à la presse locale qu’elle a été agressée à la piqûre dans cette même rue où elle exerce son métier, «  sans raison ». Une autre évoque des menaces de mort, et des rixes entretenant un climat de terreur dans tout le quartier, au-delà des nuisances sonores et du tapage.

Aujourd'hui, ce n’est plus la peur qui règne, mais la colère. Vendredi dernier, le 28 juillet, une dizaine de riverains et commerçants avait donné rendez-vous au député Éric Ciotti, pour manifester leur écœurement.

«  Il faut qu’ils partent », explique l’un d’entre eux, dénonçant le fait que ce sont tous «  des étrangers, la plupart en situation irrégulière et sous OQTF », information qu’aurait délivrée le référent de la police nationale. Et les réunions de comité de quartier organisées par la Ville pour recueillir les doléances des habitants, ne débouchent sur rien.

« Ils nous renvoient vers le Préfet » entend-on, à mot couvert, pour expliquer que tout le monde se renvoie la balle pour éviter d’avoir à assumer la salubrité et la sécurité de ce quartier, pourtant situé à côté de l’avenue Jean Médecin, une artère très touristique menant à la place Masséna.

Mais la Ville explique que la prise en charge des populations toxicomanes serait la compétence de l’État, étant un problème de santé publique. Éric Ciotti dénonce une «  zone de non droit au cœur de Nice », et le «  résultat d’une immigration incontrôlée ». Il en appelle au Préfet pour faire cesser ce trafic sans délai.


 

Cependant, ces phénomènes sont endémiques à Nice : en octobre 2022, Nice matin révélait qu’un trafic de drogues s’était déployé dans un parking en accès libre devant la villa Majestic, engendrant alcool, agressions et incivilités en tous genres, devant les riverains excédés. Le 27 Avril 2023, la rue de Suisse, traverse piétonne contre la basilique Notre-Dame, était visée pour la recrudescence du trafic de drogue, dans un quartier pourtant revalorisé il y a dix ans, avec un jardin pour enfants situé derrière la basilique.

Et ce, malgré les patrouilles de Police qui apportent un semblant d’ordre dans ce quartier fortement communautarisé du centre ville, à proximité de la gare. Les habitants passent devant des épaves humaines à même le sol, au milieu des détritus et des seringues, dans l’indifférence générale.

En octobre 2022, la ville annonçait son refus de voir s’installer un centre d’accueil pour les toxicomanes boulevard Tzarewitch, projet porté par la Fondation de Nice. Ce projet a été pourtant validé et financé par l’agence régionale de santé, et devait voir le jour «  sous peu ».

« Après plusieurs années d'inertie », Éric Ciotti a finalement obtenu l'organisation d'une intervention de police rue Tiranty ce 2 août.



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