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mercredi 5 juillet 2023

Face aux émeutes, des citoyens français ont voulu aider la police, LFI accuse l’extrême droite


 

 

«A Lorient, la police laisse faire une milice de membres de l’extrême droite», a tweeté le 3 juillet Mathilde Panot, députée LFI (La France insoumise).

La raison de son indignation ? Dans cette ville du Morbihan, le 30 juin, des groupes d’individus s’en sont pris aux pillards et aux émeutiers, les maîtrisant de manière parfois musclée et les menottant à l’aide de serflex.



Ceux qui se présentent comme une «brigade anticasseurs» ont en tout cas fait preuve de détermination. D’allure sportive, capuche sur la tête et tour de cou remonté sur le visage, ils sont intervenus en groupe, éteignant un départ d’incendie et immobilisant plusieurs individus qu’ils ont remis aux autorités.

«On a laissé faire en début de soirée, parce que ça nous a soulagés», a confié une source policière anonyme au Télégramme. La même source précise toutefois qu’en fin de soirée, les forces de l’ordre ont décidé de disperser ce groupe, «se rendant compte qu’ils y allaient un peu fort».

Lorient abrite une base navale où stationnent des fusiliers marins et des commandos marine, mais la Forfusco (Force maritime des fusiliers marins et commandos) a répondu au Télégramme n'avoir pas «eu vent de ce genre d'action au sein de nos jeunes ou moins jeunes».

Les faits méritent-ils l’«enquête» que réclame Mathilde Panot ? Ce qui est sûr, c’est que leurs agissements sont prévus par la loi, l’article 73 du code de procédure pénale prévoyant que «dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche». 

A Lorient, le groupe anticasseurs a «soulagé» la police

Si la «brigade anticasseurs» de Lorient n’a revendiqué aucune appartenance politique, ce n’est pas le cas d’autres groupes qui ont affronté des émeutiers. A Angers, le week-end a été très agité autour du local du RED (Rassemblement étudiants de droite), une association qui s’inscrit dans la lignée de l’Alvarium, un groupe qualifié de droite radicale et dissout par Gérald Darmanin en 2021. Le 30 juin, des membres de ce groupe s’en seraient violemment pris à des participants à une manifestation interdite contre les violences policières. Certains d’entre eux auraient été reconnus, armés de batte de base-ball, en train d’agresser les participants au rassemblement.

Selon le RED, ses militants n’auraient fait que défendre leur local, alors qu’ils voyaient «un black bloc ultra-violent d'une centaine d'individus s'approcher en scandant des menaces ("On va vous tuer")». Dans le cadre de ces violences, les autorités ont procédé à une perquisition dans les locaux de l’association, le 3 juillet au matin.

Le reste du week-end, le local du RED a été pris pour cible par des groupes d’émeutiers.

On peut voir dans des vidéos tournées par les riverains que les occupants du local, protégés par des boucliers improvisés faits de planches de contreplaqué et armés de manches à balai, repoussent les assaillants.



A Chambéry (Savoie), le 1er juillet au soir, un groupe d’une vingtaine d’individus s’est rassemblé au cri de «Français réveille-toi, tu es ici chez toi !». Selon Mediapart, «il s’agirait notamment de militants du groupe d’extrême droite Edelweiss Pays de Savoie». Un compte-rendu de cette action publié par les auteurs du rassemblement sur Telegram mentionne «des affrontements» et vante «la racaille au tapis […] les nationalistes plus efficaces que la police», selon Libération.

Scènes similaires à Lyon, le 2 juillet, où plusieurs vidéos montrent des attroupements de quelques dizaines de personnes scandant «Bleu-blanc-rouge», «La France aux Français», «On est chez nous». Cette manifestation n’a cependant pas donné lieu à des affrontements avec les émeutiers. Elle a en revanche été dispersée par la police, qui a notamment utilisé des gaz lacrymogènes.



On constate aussi que de simples citoyens ont tenté de défendre leurs biens, comme ces deux individus filmés à Metz, patrouillant autour de leur véhicule, armés de… katanas.

De son côté, le gouvernement français s'est voulu rassurant. Ce 4 juillet, Emmanuel Macron s'est déclaré «très prudent» sur le retour au calme après plusieurs nuits d'émeutes en France, mais il a jugé que «le pic» était «passé», devant quelque 250 maires de villes touchées par les violences, reçus à la présidence.

 

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