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mercredi 14 juin 2023

Refus de l’immigration : et maintenant, Jean-Pierre Chevènement !


Arnaud Florac 13 juin 2023

La peste brune et la lèpre populiste sont décidément des maladies tragiquement contagieuses.

Les uns après les autres, les tenants de la gauche morale s'effondrent. « Ils n'en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », comme chez La Fontaine. À demi-mot, François Pupponi, figure de la gauche, a reconnu le Grand Remplacement dans les banlieues sur CNews. Hervé Le Bras, démographe utile de la gauche, reconnaît qu'il y a plusieurs petits remplacements, même si, évidemment, l'existence du Grand demeure une théorie complotiste d'extrême droite. Les chiffres de la drépanocytose, cette maladie qui ne touche que les non-Européens, ont bondi de 50 % en dix ans : la science elle-même devient nauséabonde.

Et voici désormais que c'est Jean-Pierre Chevènement qui commence à présenter des signes avant-coureurs, des prodromes, en quelque sorte. Il y avait déjà des suspicions d'infection depuis des années : vous vous souvenez, quand il parlait de « sauvageons » pour qualifier les bandes de racailles qui, il y a vingt ans déjà, sévissaient dans la plus totale impunité ? Cela aurait dû alerter. On aurait dû le réduire au silence quand, en 2019, il alertait sur les menaces de fragmentation et de guerre civile. Maintenant, c'est trop tard.

Les dernières déclarations de l'enfant terrible de la gauche souverainiste ne laissent guère de place au doute.

Interrogé, le 10 juin, par Le Journal du dimanche, l'ancien ministre de l'Intérieur pointe l'incohérence du dispositif européen en matière de régulation de l'immigration, mais pas seulement. Il va plus loin. Il n'hésite plus. Vous me direz, à 84 ans, « y a quoi », comme disent les jeunes. Voici les mots qui, probablement, fâcheront le plus : « Nous sommes par ailleurs en droit d'interroger la nature de l'immigration, de plus en plus sous-diplômée, extra-européenne et antinomique à ce que nous sommes. » Attendons avant d'écrire à la Kommandantur médiatique, le meilleur est pour la fin : cette immigration « importe des chocs culturels dans notre société dont la France était auparavant préservée ».

Est-ce à dire que nous vivions mieux « sans eux » ? Est-ce à dire - mais ce serait incroyable - que les partis qui souhaitent une réémigration massive (Reconquête) ou un arrêt de la fontaine miraculeuse des prestations sociales (RN) poseraient les bonnes questions ? Pourrait-on conclure qu'il est un peu vain de se moquer sottement de ceux qui « veulent en revenir aux années 60 », comme disent sottement les gauchistes, argument d'ailleurs contradictoire puisque la France aurait « toujours été un pays métissé » ? Jean-Pierre Chevènement, cruellement surnommé « le candidat des morts, des vivants et des morts-vivants » en 2002 par les comiques rouges des « Guignols de l'info », vient de montrer qu'il était peut-être le conservateur de la terre et des morts. Cette nouvelle fonction, involontairement endossée, l'honore.

Il est toutefois dommage que les responsables politiques attendent systématiquement leur retrait des affaires pour dire enfin la vérité, voire pour la comprendre. Jean-Pierre Chevènement, quoique partisan de l'assimilation, avait été plutôt léger sur le burkini à la plage. Il avait attendu assez longtemps pour se désolidariser de la gauche dont, pourtant, le glissement vers la pathologie était prévisible. Gérard Collomb, soutien de la première heure de Macron et « en même temps » convaincu que nous allions bientôt vivre « face à face », avait eu le même parcours. Bernard Tapie avait été moins malin : tabassé par des « divers » pendant le cambriolage de sa maison, il avait mis en avant son combat antiraciste pour essayer d'échapper au pillage. « Ce temps-là est mort », avaient répondu les « jeunes » à l'idiot utile.

La meute va-t-elle se déchaîner contre Jean-Pierre Chevènement ? Ce serait la moindre des choses. Lors de la création de la Fondation pour l'islam de France, dont Chevènement fut le premier président, Gérald Darmanin avait vivement critiqué « une idée paternaliste, presque coloniale ». Gageons qu'il n'a rien perdu de son sens de l'État ni de sa neutralité. C'est à lui que reviendrait, logiquement, le signal de la curée contre le digne vieillard, puisqu'il est, à son tour, ministre de l'Intérieur. Ça pourrait même lui faire gagner des points !

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