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lundi 1 mai 2023

[Point de vue] Mayotte : les enfants des juges rouges


 

Maître Alain Belot 30 avril 2023

La situation à Mayotte n’est évidemment plus sous le contrôle de personne, comme on le constate depuis plusieurs jours. 

Alors qu’enfin l’État, dans ses fonctions régaliennes, avait décidé d’agir avec fermeté à l’encontre des clandestins, voilà qu’une juge a décidé d’ordonner à la préfecture de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats visés par l’opération « Wuambushu ».

Ici, il ne s’agissait pas d’une question juridique qui nécessitait une grande technicité mais une simple appréciation des faits. On sait désormais (mais on s’en doutait) ce que vaut l’appréciation de la juge Catherine Vannier, ancienne vice-présidente du Syndicat de la magistrature.

La décision rendue est donc empreinte d’un parti pris moral et politique tout à fait inacceptable qui renforce chez le citoyen l’idée qu’il existe bien un gouvernement des juges. En d’autres termes, ces magistrats violent volontairement et de façon éhontée le principe de la séparation des pouvoirs. Et quand le Défenseur des droits s’en mêle également, plus rien n’est alors possible.

On le sait aujourd’hui, l’action politique, quand il s’agit d’immigration et de sanction de la délinquance, est annihilée par certains magistrats pour des motifs uniquement idéologiques. Les droits de l’homme sont devenus une forme de religiosité qui emporte tout sur son passage, et même le bon sens, et même la volonté du peuple.

À Mayotte, comme ailleurs en France, on fait le constat quotidien que la délinquance des mineurs, et notamment isolés et étrangers, convoquent chez ces juges des réactions d’une empathie immodérée provoquées par leurs pensées et leurs doctrines rouge écarlate. Or, les situations criminelles auxquelles nous sommes confrontées démontrent que la délinquance des mineurs est de plus en plus précoce et de plus en plus violente.

Les raisons à cela sont multi-factorielles mais certaines demeurent plus prégnantes que d’autres. De façon quasi constante, voire lancinante, l’enfant délinquant se trouve en général privé d’un père ou d’une mère. C’est une telle réalité, juridique et sociologique, qu’elle est, au quotidien, l’argument du plaideur qui cherche les raisons profondes de la commission du délit ou du crime. Personne n’ose s’emparer de cette difficulté évidente parce que cela reviendrait à remettre en cause l’œuvre de destruction de la famille engagée par les réformes sociétales des vingt dernières années.

Alors, l’État tente de pallier ce problème en créant des mesures éducatives ayant vocation à remplacer les parents et les peines de prison. C’est évidemment un échec car l’Éducation nécessite de l’autorité et l’État n’en a plus. Évoquons à peine les mesures surannées inutiles qui effraient terriblement la jeunesse délinquante : l’admonestation et l’avertissement solennel.

Dans tout ce marasme, il faut le reconnaître, certains magistrats résistent et n’ont aucun état d’âme à envoyer en prison un mineur, lorsque cela leur est possible.

Mais d’autres agissent bien différemment, à telle enseigne qu’il faudra réfléchir sérieusement, un jour, à leur responsabilité vis-à-vis de la nation. Ces juges se comportent avec une telle complaisance à l’égard des mineurs étrangers délinquants que ces derniers sont nommés, à Mayotte, « les enfants du juge ». C’est ce qu’a dénoncé, hier encore, la courageuse députée LIOT, Estelle Youssouffa.



À ce sujet — Qui est Catherine Vannier, la magistrate opposée à l’opération Wuambushu ?

Mais ces enfants des juges rouges ne sévissent pas que sur cet archipel. Leur impunité s’étend également en métropole et ils sont évidemment protégés par tout le camp du bien, les Despentes, les Ernaux, les Poutou, tous ceux qui s’offusquent que l’État puisse être autoritaire.

Il fut un temps où, malheureusement, il était interdit d’interdire. Il est désormais interdit de punir. Le socle de la nation se brise de toutes parts et on s’interroge, avec amertume, s’il en restera encore bientôt quelque chose.

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