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vendredi 19 mai 2023

« Alerte rouge logement » : qu’attend Emmanuel Macron ?


 

Félix Perrollaz 18 mai 2023

Alors que Jupiter reporte, les représentants de l’immobilier implorent.

L’accès à un logement, un thème primordial du Conseil national de la refondation voulu par Emmanuel Macron, demeure le grand oublié de ces six années de Macronie. 

Malgré la réunion de 200 experts, ces six derniers mois, et la promesse d’une vingtaine de propositions pour le 9 mai de la part du ministre du Logement, les annonces ont finalement été reportées pour la fin mai. Encore une fois, les belles promesses ne voient pas le jour…

Les représentants du secteur de l’immobilier et de la construction ont fini par s'insurger devant un tel déni politique, et ont publié, ce 15 mai, une lettre adressée à Emmanuel Macron : « Alerte rouge logement : des mesures attendues en urgence pour les Français ! » Une fois n’est pas coutume, les professionnels alarment publiquement sur un secteur qui va très mal : « Il y a urgence sur tout », déplore le président de la Fédération des promoteurs de l’immobilier (FPI). Au micro de Sud Radio, ce dernier annonce que la crise des matières premières, engendrée par l’inflation, a des retombées importantes sur son marché : « Une opération sur cinq ne sort pas pour des raisons économiques. Le prix de revient est nettement supérieur au prix de vente. »

Le marché de la maison neuve a connu sa pire année

Selon une étude, le marché de la maison neuve a connu sa pire année en 2022. Les prix sur les matières premières s’envolent à plus de 25 %. Ainsi, depuis 2018, le coût moyen d’une maison neuve a augmenté de 37 %. Il y a quatre ans, une maison qui valait 145.000 euros en vaut aujourd’hui 198.900.

Bilan désastreux, surtout pour un marché qui rapporte « 90 milliards d’euros et qui ne coûte que 40 ou 45 milliards d’euros », selon Pascal Boulanger.

Les banques jouent également un rôle dans le dépérissement du logement. Elles allouent très peu de prêts aux particuliers. On recense une baisse de 40,6 % du nombre de crédit accordés, pire que la crise en 2008 !

Logiquement, cela se répercute sur la production et sur les ventes. « Une vraie crise de la demande. Même si le besoin de logement est là, il est criant depuis le mois de décembre. Nous avons environ moins 50 % de demande. » Pascal Boulanger fait part de son désespoir. Et parmi ces 50 %, « la moitié ne vont pas au bout ». En 2022, les ventes totales ont chuté de 31,3 % en France, entraînant une « aggravation des conditions de vie des Français du fait d’une pénurie d’offre accessible ».

La destruction de plus de 150.000 emplois

La lettre précise : « Faut-il encore rappeler que le logement constitue un formidable moteur de notre économie et que, sans décisions puissantes et rapides, son arrêt entraînera dans les prochains mois la destruction de plus de 150.000 emplois. » Un secteur en crise qui aggravera le déclin économique si le président Macron n’agit pas. « Il n’y aura pas de plein-emploi si la mobilité des salariés est entravée par l’impossibilité de se loger », précise-t-elle.

Au pied du mur, les signataires de la lettre plaident pour un « électrochoc indispensable », implorant le Président de prendre « des mesures très rapides et peu coûteuses » pour sortir de la crise. Plusieurs solutions sont possibles, selon Pascal Boulanger : « Le prêt à taux zéro, il faut qu’il soit protégé […] Le taux d’usure. Il faut essayer de le supprimer pendant 6 mois, à titre expérimental. » Il suggère également une mesure sarkozyste : « Travailler sur une déduction des intérêts d’emprunts sur les primo-accédants. »

« Nous attendons désormais non plus une énième concertation, mais l’expression d’une volonté présidentielle claire et ambitieuse. » Cet appel à l'aide sera-t-il entendu ?

1 commentaire:

  1. Ce n'est plus le projet européen. Les plus chançeux vivront dans des cages à lapins à bouffer des criquets et autres steaks au soja, pendant que les autres se feront égorger et violer dans la rue par la déferlante noirafricaine.

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