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dimanche 9 avril 2023

Réchauffement climatique ou fermeture des frontières, à tout choisir…


 

 Frédéric Sirgant 8 avril 2023

On le sait, la lutte contre le réchauffement climatique et la diminution des réserves mondiales d'énergies fossiles, si elles sont prises au sérieux, vont entraîner des remises en cause brutales du mode de vie occidental. 

En particulier pour les voyages et les déplacements, gros consommateurs de ces énergies et gros émetteurs de gaz à effet de serre. 

C'est l'un des aspects majeurs de la démondialisation qui nous attend : une réduction des échanges considérable, qui affectera donc les affaires, le tourisme, l'industrie mais aussi… les migrations. Sur les premiers sujets, Jean-Marc Jancovici développe régulièrement des propositions cohérentes avec son analyse scientifique : par exemple un quota de trois ou quatre vols en avion par personne sur une vie. Mais sur les migrations et l'immigration ? Il est pour l'instant beaucoup moins prolixe.

Ce n'est pas le cas d'un certain François Gemenne, « politologue et chercheur belge, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris et directeur de l'Observatoire Hugo dédié aux migrations environnementales à l'université de Liège en Belgique », selon sa fiche Wikipédia. Il a aussi participé à l'avant-dernier rapport du GIEC et à la dernière COP. Un homme qui compte, donc, sur les questions liées au réchauffement et, à ce titre, très souvent invité dans les médias. Sa fiche nous apprend aussi que l'universitaire est encore « codirecteur de l’Observatoire Défense et Climat du ministère des Armées en France, établi à l’IRIS » car évidemment, en bonne logique, aucun domaine de l'activité humaine ne doit échapper à la transition écologique, surtout pas nos armées. Fin de la parenthèse.

Ces jours-ci, François Gemenne s'est fait remarquer (pas assez) par sa participation au « Forum sur la liberté de mouvement » organisé par Carlos Tavares, le patron de Stellantis.

Et notre universitaire belge a précisé au Monde sa position sur cette question du dilemme entre lutte contre le réchauffement et ouverture des frontières : « La grande cause de ma vie, c’est l’ouverture des frontières. […] Je ne voudrais pas que la décarbonation amène des restrictions à la liberté de mouvement internationale. Dit brutalement, entre le changement climatique à 4 degrés et des frontières fermées, je choisis le réchauffement climatique. » Vous avez bien lu : un contributeur du GIEC, capable d'assener sur les plateaux télé qu'« il faut se battre pour chaque dixième de degré », choisit ouvertement le réchauffement ! Mais pour la bonne cause : Le Monde précise que M. Gemenne « dit combattre le localisme cher au Rassemblement national ». Il est vrai que François Gemenne, auteur d'un ouvrage publié en 2022, On a tous un ami noir. Pour en finir avec les polémiques stériles sur les migrations, est ce qu'on pourrait appeler un fervent immigrationniste.

On savait que les sciences politiques étaient souvent plus politiques que scientifiques, notamment à Sciences Po. La gauche intellectuelle, quand elle était marxiste, savait très bien s'asseoir sur les vérités scientifiques quand elles dérangeaient l'idéologie. La gauche écolo, qui nous bassine avec les rapports du GIEC, va donc culpabiliser et mettre au pas toute une population au nom de la science. Toute sauf une, celle qui vit de l'immigration. Nouvelle preuve que l'immigrationnisme est son nouveau totem. Une telle emprise de l'idéologie sur la science est ahurissante, pas nouvelle et riche de déchirures à venir au sein de la gauche intellectuelle. On jubile déjà en imaginant des débats entre Jadot (dont François Gemenne fut un proche conseiller durant la campagne de 2022) ou Rousseau et des représentants RN ou zemmouriens leur arrachant ce type d'aveux sous la torture des chiffres du GIEC : entre le RN et le réchauffement, je choisis un réchauffement à 6° et même plus s'il le faut ! Décidément, l'époque est formidable.

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