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lundi 13 mars 2023

Réforme des retraites : le gouvernement va-t-il tomber ?


 
 

Georges Michel 12 mars 2023

C’est fait, le a voté la : 195 voix pour, 112 contre, 37 abstentions.

  et Élisabeth Borne peuvent dire merci à la droite sénatoriale. 

 Rappelons que ce projet de loi, sur lequel se sont prononcés les sénateurs, a été adopté en vertu d’un vote bloqué déclenché par le gouvernement et que le contenu des articles 9 à 20 du texte a été arrêté par ce même gouvernement. Bruno Retailleau a beau déclarer que si la droite sénatoriale a voté cette réforme, c’est « parce que c’est notre réforme », car « c’est ici qu’elle est née », parce que « nous l’avons modifiée », il n’est pas certain que tous les électeurs de droite voient cela comme une victoire. Au plan comptable, immédiatement, peut-être. Mais politiquement et à moyen terme, il faudra voir. D’aucuns ironisent, d’ailleurs, sur des LR qui ont « fait moins de 5 % à la présidentielle » et qui pèsent pour que cette réforme se fasse alors que les sondages indiquent qu’une grande majorité des Français y est opposée.

Les Français massivement contre ? Pas si l’on en croit le sénateur macroniste et ancien socialiste François Patriat. Celui qui, récemment, voyait des exosquelettes partout sur les chantiers, vient de déclarer à la tribune du : « Je trouve que ce texte est à la fois nécessaire et protecteur. Et d’ailleurs, les Français ne s’y trompent pas quand ils disent aujourd’hui à 8 pour 10 qu’ils pensent que le texte sera voté, ça n’est pas par notre entêtement ; parce qu’ils savent très bien en eux-mêmes que ce texte, il est nécessaire pour assurer la survie du service pour demain… » C’est une façon d’interpréter les sondages. En Macronie, on sait ce qui est bon pour le peuple. On sait même penser pour lui. D’autant que le peuple ne pense pas. Une autre façon d’interpréter ce « 8 pour 10 » serait de dire que les Français sont tout simplement résignés. Ce qui n’est pas forcément très bon, à bien y réfléchir.

Mais il faut écouter un autre homme de gauche – si tant est que Patriat soit un homme de gauche -, le sociologue Jean Viard, candidat malheureux sous l’étiquette En Marche !, face au LR Julien Aubert aux élections législatives de 2017 dans le Vaucluse, qui s’exprimait, samedi soir, sur le plateau de l’émission de Léa Salamé « Quelle époque ! » : « Je pense que là, ils vont passer en force… Cela va renforcer l’extrême droite. » « Est-ce que ce n’est pas un peu rapide ? », lui rétorque Salamé. Réponse de Viard : « C’est le plus probable. Pourquoi ? Parce que ça laisse dans les milieux ouvriers une énorme souffrance qui leur laisse le sentiment d’être méprisés. » Et le sondeur Brice Teinturier de poursuivre et d'abonder dans le sens de Jean Viard : « Il y a eu vraiment le sentiment de la part des Français de ne pas être, non seulement écoutés, mais compris par la façon dont ils vivent et dans leurs aspirations… Au-delà de la compréhension, on leur impose quelque chose alors même que l’enjeu de leur vie, c’est de pouvoir choisir le moment où ils veulent partir… »



Alors, dans la semaine qui vient, le processus parlementaire va se poursuivre avec retour à l'Assemblée nationale du projet de loi. Ira-t-on vers un énième 49-3 ? Et, donc, une énième motion de censure pour rien ? Bluff quand Olivier Véran annonce, ce dimanche : « Nous ne voulons pas du 49.3. Nous voulons transformer notre majorité relative en une majorité absolue » ? Bluff, encore, quand, invité, ce dimanche, dans l’émission « Questions politiques » de France Inter/France Info/Le Monde, Jordan Bardella lâche sa petit bombe en déclarant qu’« il y a des discussions aujourd'hui à l'Assemblée nationale » sur une motion de censure commune et que « le gouvernement a une chance de tomber ». Pas bluff (ou Pavlov !), en revanche, quand, toujours ce dimanche, sur BFM TV, le président des sénateurs socialistes Patrick Kanner affirme qu'il « il n’y aura pas de motion de censure partagée avec le RN » ? En tout cas, on est à un tournant. Des tournants, il y en a tous les jours, en politique, comme sur la route. Mais à l'évidence, celui des prochains jours sera décisif.

Quoi qu’il en soit, deux mondes parallèles vivent des réalités bien différentes dans ce pays. D’un côté, le monde des exosquelettes, des tenants d’une vision seulement comptable de la question des retraites, de ceux qui pensent qu’un 49-3 sur un simple projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale permet de faire passer sans consensus populaire une réforme majeure. D’un autre côté, tout un autre monde…

1 commentaire:

  1. Il me semble que se sont les syndicats qui ont appelés à voter macron ,donc vu la participation du bon peuple à peine quelques milliers de manifestants pour la réforme ,je dirai on a que ce qu'on mérite

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