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mercredi 14 décembre 2022

Hongrie. Viktor Orbán ironise sur les soupçons de corruption au Parlement européen [Vidéo]


Viktor Orbán


Menacer de priver la Hongrie de subventions au nom d’une lutte jugée insuffisante contre une prétendue corruption tout en étant confronté au plus vaste scandale de corruption de son histoire : les paradoxes du Parlement européen ont inspiré Viktor Orbán.

 

Corruption au Parlement européen : Viktor Orbán ironise

Malmené depuis plusieurs années par la direction de l’UE, la réaction du Premier ministre hongrois Viktor Orbán était attendue suite aux révélations concernant le scandale des soupçons de corruption au Parlement européen. Des soupçons plutôt ironiques d’un point de vue hongrois, puisqu’une partie des accusations des dirigeants de l’UE à l’encontre de Viktor Orbán portait également sur des suspicions de corruption.

Aussi, la suspension d’Eva Kaili de son poste de vice-présidente du Parlement européen dimanche dernier n’est pas passée inaperçue dans le monde politique hongrois. L’eurodéputée socialiste grecque a été arrêtée vendredi dernier dans le cadre d’une « enquête de corruption sur des activités de lobbying illicites présumées du Qatar ».

Au matin du 12 décembre, Viktor Orbán a salué le Parlement européen (secoué par le plus grand scandale de corruption son histoire) sur Twitter avec une image ne manquant pas d’humour :



« Et là, ils ont dit qu’ils étaient vivement préoccupés par la corruption en Hongrie», peut-on lire sur le texte accompagnant l’illustration. Sur la photo en question, datant de 1981, figurent, hilares, les anciens présidents américains Ronald Reagan et George Bush.

L’UE prête à geler plusieurs milliards d’aides à la Hongrie

La situation est en effet propice à l’ironie puisque lundi 12 décembre au soir, cette affaire de corruption liée au Qatar a été débattue au Parlement européen lors d’une réunion des présidents de groupe tandis que la vice-présidente Eva Kaili est désormais incarcérée depuis dimanche 11 décembre.

Pour résumer cette affaire, plusieurs politiciens sociaux-démocrates seraient impliqués et auraient reçu des pots-de-vin de plus d’un million d’euros de l’émirat du Qatar pour « influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen ».

Presque simultanément, une majorité d’États de l’UE a décidé de supprimer 7,5 milliards d’euros de subventions à la Hongrie en raison d’une prétendue corruption. Car le « respect de l’État de droit » n’y serait pas respecté tandis que Bruxelles reproche à Budapest de n’avoir pas mis en œuvre des réformes suffisantes contre cette corruption. De quoi donc inciter Viktor Orbán à plaisanter sur la double morale du Parlement européen.

À savoir que sur le dossier hongrois, le Parlement est en première ligne et incite régulièrement la Commission à se montrer intraitable avec le pays d’Europe centrale. Concernant le gel de cette aide financière, les États membres devront se prononcer avant le 19 décembre afin de valider cette proposition ou la rejeter. Ou d’en modifier le montant.

Sur Twitter, Balazs Hidveghi, un eurodéputé hongrois membre du parti de Viktor Orbán n’a pas manqué d’enfoncer le clou : « En résumé, le groupe de l’alliance progressiste a monté de toutes pièces des mensonges sur la corruption en Hongrie depuis des années, et maintenant leur figure de proue […] est impliquée dans le plus gros scandale de l’histoire de l’UE. Un bel exemple d’hypocrisie ».



Le député macroniste Stéphane Séjourné attaque Orbán

Cependant, la réaction de Viktor Orbán n’a pas plu à certains députés européens. À l’instar de Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti Renaissance, qui est aussi le président du groupe parlementaire(*) « Renew Europe ». Lors d’une prise de parole lundi 12 novembre, il a déclaré : « Quand je vois les tweets de Monsieur Orbán qui instrumentalise déjà cette histoire, j’ai une pensée pour le peuple hongrois qui, lui, est privé d’une justice indépendante ».



Entre-temps, selon le parquet du pays, la police belge a perquisitionné 20 locaux, dont certains au siège bruxellois du Parlement européen. Katarina Barley, qui, comme la députée grecque arrêtée Eva Kaili, est vice-présidente de la Chambre et membre du groupe socialiste, a reconnu hier soir que la police française avait désormais également perquisitionné des locaux au siège strasbourgeois du Parlement.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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*(NdlR)  et accessoirement le mari de Gabriel attal, mais ceci n'a rien à voir évidemment!

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