Notre peuple, notre pays, notre civilisation sont menacés de très graves dangers : guerre, terrorisme, crise économique et écologique, immigration massive, insécurité, etc.
Il est souvent très angoissant pour chacun de nous de se savoir si vulnérable.
C’est pourquoi on est heureux de se rassurer en constatant que les autorités publiques, tout à fait conscientes de ces périls extrêmes, se mobilisent pour les combattre avec une grande efficacité, et tout spécialement à Paris, la Ville Lumière. En ce sens, la lecture de la presse, facilement anxiogène, est parfois aussi très réconfortante au vu des efforts déployés par nos chers gouvernants pour notre protection la plus immédiate.
Voici une « brève » publiée dans le mensuel VSD (Le Parisien, Géo, CNews, etc., ont également répercuté cette information capitale). Citons-en quelques extraits. « Chaque année, 700.000 hérissons meurent sur les routes de France. Face à ce constat, l’association Erinaceus 2020, pour la protection et la sauvegarde du hérisson d’Europe, a demandé à la mairie de Paris la création d’un refuge de soins dédié aux hérissons. Une proposition validée par le Conseil de Paris […] Dotée de blocs opératoires, d’une unité de soins intensifs, d’une nurserie et d’une salle de convalescence, la clinique pourra accueillir trente animaux. »
L’hebdomadaire Le Point consacre, pour sa part, trois pages au grave problème des lapins qui gambadent dans les Invalides. Un colonel de gendarmerie et son équipe sont entièrement mobilisés autour de cette importante question. D’un côté, ces lapins ravagent la végétation de l’établissement. D’un autre côté, ils sont menacés par la chaleur ainsi que par les rats qui n’hésitent pas à les attaquer et à les tuer. Pour réguler cette population, les militaires ont fait appel à une société de chasse. Mais il s’avère (situation intolérable) que ces chasseurs n’hésitent pas à tuer certains lapins. Face à ce crime, une association, Paris Animaux Zoopolis, a intenté une action en justice, soutenue par la mairie de Paris qui, souligne l’hebdomadaire, « pèse de tout son poids dans les instances administratives pour sauver ce sympathique nuisible ». Fort heureusement, la Justice a annulé l’arrêté de la préfecture de Paris qui autorisait ce carnage scandaleux.
C’est, enfin, le quotidien Le Figaro qui traite de la question des rats, toujours à Paris (ces rats qui, pourtant, n’hésitent pas à trucider de gentils lapins, faute sans doute d’une conscience écocitoyenne suffisante). L’article commence de façon un peu effrayante : « Les rats pullulent à Paris : ils seraient près de quatre millions » (rappelons que la population de race humaine à Paris est d’un peu plus de deux millions). Heureusement, en réponse à une interpellation sur ce sujet, une élue de la majorité municipale en charge de ce dossier a suggéré d’appeler plutôt ces êtres des « surmulots », terme, assure-t-elle, « moins connoté négativement » : il est vrai que parler négativement de rats plutôt que de surmulots relève, si l’on peut risquer en matière aussi grave une petite plaisanterie, d’un intolérable « rat-cisme ». Cette élue a d’ailleurs appelé à « changer de paradigme » face aux « surmulots » et à « nous interroger sur eux et leur manière de vivre, de mieux les connaître », d’autant que les fameux surmulots « jouent un rôle important au quotidien dans les égouts ».
Comment ne pas se trouver pleinement rassurés en voyant nos édiles faire face avec courage et détermination aux périls les plus graves ; en constatant comment l’appareil d’État met tout en œuvre pour que les vrais problèmes soient traités en priorité ? C’est si bon de se sentir protégé, de savoir que la puissance publique s’occupe des choses sérieuses, de pouvoir enfin dormir sur nos deux oreilles.
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