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jeudi 17 novembre 2022

La pression migratoire « à son niveau maximum » : les terrifiantes révélations de Patrick Stefanini


 
 
 Arnaud Florac 16 novembre 2022

Vous vous souvenez peut-être de Patrick Stefanini en directeur de campagne de Valérie Pécresse. 

On peut lui reconnaître une certaine fidélité politique, à défaut d'une grande familiarité avec le succès. 

On oublie très souvent qu'il fut également secrétaire général du ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire sous Nicolas Sarkozy. Lui, en revanche, on s'en souvient : président du Kärcher™, après une carrière de fier-à-bras au ministère de l'Intérieur, il fut le Président de l'ouverture à gauche, du traité de Lisbonne et de tant d'autres belles choses. Sur l'immigration, après des discours clivants dus à la sagacité sociologique de Patrick Buisson, qui avait senti ce que pensait le peuple, Sarkozy n'avait rien fait.

Il est donc intéressant de lire l'entretien qu'il accorde, ce 16 novembre, au Point. Il contient des révélations proprement terrifiantes à la lecture desquelles on est à la fois en colère et perplexe. Sur les neuf premiers mois de 2022, les tentatives de franchissement de frontières par les migrants dans les Balkans ont été multipliées par dix, par rapport aux chiffres de 2019. Il est parfaitement lucide sur la complicité objective de avec les passeurs, puisque cette ONG refuse de se coordonner avec les États et préfère récupérer, à proximité des côtes, des migrants qui ne sont absolument pas « naufragés ». Stefanini est également conscient de la gangrène droits-de-l'hommiste qui pousse la Commission européenne, par angélisme ou par machiavélisme (cela, il ne le dit pas), à défendre une idéologie pro-migrants totalement indéfendable.

Si Patrick Stefanini est très clair sur les constats, il l'est un peu moins sur les causes. Il met ainsi la nouvelle vague migratoire sur le dos du Covid, ce que, sans être spécialiste de la question, je trouve tiré par les cheveux. 

Ne serait-ce pas plutôt parce que les États européens, sapés de l'intérieur par des idées prétendument humanistes, en réalité complètement hors-sol, envoient des messages de faiblesse aux migrants ?

Et si ces migrants demandent, par centaines de milliers, à venir en France, ne serait-ce pas parce que les conditions d'accueil y sont bien plus généreuses qu'ailleurs ? Un seul exemple, donné par Stefanini : le fait que 7 % du revenu national brut du Maroc soit dû aux envois d'argent par les migrants ne dispose probablement pas cet État, ni sans doute beaucoup d'autres, à délivrer des laissez-passer consulaires pour rendre les fameuses exécutables.

Objectivement, la situation est certes très inquiétante. La France, comme en de nombreuses occasions de son Histoire, est, sans hyperbole, en péril de mort : économique, mort identitaire, mort culturelle, mort physique aussi, à l'heure où les agressions contre les Français se multiplient chaque jour. Toutes ces révélations mettent en colère, oui, devant tant de temps perdu, devant tant de lâcheté, de renoncement, de soumission à l'idéologie prétendue dominante, qui n'est riche que du silence des honnêtes gens. Elles rendent également perplexe, car Patrick Stefanini a été aux affaires, lui aussi, et même aux premières loges pour endiguer l'immigration. Qu'a-t-il fait pour que ce flot, déjà préoccupant, se tarisse ? Qu'ont fait les gouvernements de droite ? Le regroupement familial (Giscard), l'exaltation de la France black-blanc-beur (Chirac), la diversité gouvernementale sous forme de quotas démagogiques... Bref, la droite n'a rien fait. Par peur. d'être stigmatisée par la gauche, qui a verrouillé le vocabulaire et censuré les pensées. Peur d'être de droite, préférant être un parti bourgeois et libéral plutôt que de défendre une ligne authentique.

Le constat est bon. D'accord. Merci à Patrick Stefanini, mais c'est un peu tard pour jouer les observateurs. Notre maison brûle, disait en parlant du climat, et nous regardons ailleurs. Cette fois, elle coule.

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