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jeudi 17 novembre 2022

Briefing – Le coup de gueule d’Annie Duperey pour demander la réintégration des soignants suspendus



La grisaille n'est pas seulement dans la météo mais dans l'atmosphère morose du pays. 
 
Laissons-nous porter cependant pat le fier coup de gueule d'Annie Duperey, qui dénonce l'hypocrisie gouvernementale consistant à se plaindre du manque de personnel dans les hôpitaux tout en refusant de réintégrer les soignants suspendus. 
 

L’atmosphère politique était à la grisaille, toute la journée d’hier, comme le temps. Mais de belles voix de femmes se sont élevées, hier, pour parler de l’état réel du pays et faire honte – si cela est encore possible – aux responsables politiques partagés entre le cynisme, l’impuissance et, dans le cas d’Emmanuel Macron, le tourisme perpétuel.

Voix de femmes

La mère de Lola a prononcé le discours de clôture de la cérémonie d’hommage à Lola. Vous le trouverez ici. Vous pourrez y constater un élément qui n’a pas été relevé dans les compte-rendus: l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg a fait un don aux parents de la jeune fille assassinée. Ceux-ci ont l’intention de l’affecter à une fondation en faveur des enfants victimes de violences. 

La seconde voix de femme qui a marqué la journée d’hier, c’est Annie Duperey. 

L’actrice a dit son fait au gouvernement, à commencer par le Ministre de la Santé François Braun sur la question des soignants suspendus:

Le Ministre de la Santé a dit dernièrement que l’hôpital est dans un tel état, les services de santé sont à l’agonie, les services d’urgences ferment… J’ai lu qu’il faudrait recruter des soignants. Monsieur le ministre, il y a 15.000 soignants suspendus, mais aussi des pompiers et des gendarmes qui n’attendent qu’une chose : qu’on les réintègre comme ils l’ont fait à New York et en Italie. Qu’est-ce qu’on attend ? Ce sont 15.000 soignants prêts à travailler“.  Zr l’actrice d’ajouter: “Vous savez ce que ça veut dire suspendu ? Ca veut dire qu’ils ne sont pas licenciés. Ils n’ont ni chômage, ni salaire depuis deux ans ou un an 1/2. C’est une énorme colère qui vient du coeur. Quand je lis ‘va-t-on trouver des soignants ?’, enfin : ils sont là ! Sans salaire, sans rien, sans chômage


Eviter la convergence des luttes

Visiblement, l’actrice n’a pas été suffisamment entendue: en commission des Affaires Sociales, il y avait une majorité de députés susceptibles de faire passer la réintégration des soignants suspendus, rapporte le politico Playbook de ce matin. Selon une convergence RN-LR-NUPES. Mais les mêmes étaient absents du débat à l’Assemblée l’après-midi, ce qui fait que le texte de réintégration a été rejeté – au grand soulagement des députés LREM présents. Visiblement les députés de la majorité se moquent totalement de l’opinion qui souhaite cette réintégration à 80%. 

Ce qui préoccupe plus le gouvernement, ce sont les conséquences de l’augmentation à venir des prix de l’essence à la pompe è avec la diminution des “ristournes” à la pompe. 

Au fond, on comprend bien la méthode de gouvernement, aussi vieille que le monde, d’Emmanuel Macron: diviser pour régner. Si le spectre des Gilets Jaunes continue à hanter les esprits , c’est parce qu’il aurait pu produire une “convergence des luttes” et qu’il a fallu batailler dur pour briser le mouvement. Sur la question  du pass sanitaire ou sur les sujets de l’immigration et de l’insécurité, le gouvernement est plus tranquille, les oppositions se divisent voire se déchirent entre elles.

Le touriste de l’Elysée continue son tour du monde

Pendant ce temps, Emmanuel Macron peut continuer ses distractions planétaires. Le président français n’aime pas l’expression de dissensions à la maison. Mais quand on est à Bali, on peut se payer le luxe de dire du bien des révoltes chez les autres: l’occupant de l’Elysée a donc encouragé les protestations en Iran, tout en disant respecter la souveraineté de ce pays. Ensuite, le président français a fait des ronds dans l’eau pour dissimuler le fait que les pays occidentaux du G20 n’avaient rien obtenu de la Chine ou de l’Inde pour faire pression sur la Russie.  Et, comme tous les membres de l’OTAN, il a bien fallu obtempérer à la décision américaine: il n’y aura pas d’escalade dans le conflit suite aux deux missiles retombés sur le territoire polonais. Le président français avait l’air bien emprunté en récitant les éléments de langages concoctés à Washington et à Bruxelles, mais rien n’y fait, quand le patron a parlé, il faut bien s’en accommoder. Alors, du coup, Emmanuel Macron s’est réfugié dans son échappatoire favori, la rhétorique grandiloquente pour parler de la gouvernance mondiale et il a plaidé, en particulier, pour que l’Union Africaine soit représentée, en tant que telle, au G20. Un peu comme cette Union Européenne dont Xi Jinping n’a pas daigné recevoir les hauts représentants? Ursula von der Leyen aura tenté en vain d’obtenir une entrevue.  

Un dernier mot, pour ceux qui s’inquiéteraient d’un dur retour d’Emmanuel Macron dans la grisaille hexagonale, il y a encore une étape à Bangkok, où le président vient d’arriver pour le sommet de l’asie-Pacifique. 


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