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mercredi 19 octobre 2022

Meurtre de Lola : Darmanin a des excuses pour tout le monde, y compris pour la meurtrière présumée


 
 

Arnaud Florac 18 octobre 2022

L'affaire Lola a déclenché une vague d'émotion et de réprobation dont on espère qu'elle ne s'arrêtera plus. 

Le visage innocent de cette jeune fille blonde, qui aurait pu être notre sœur ou notre fille, contraste atrocement avec la longue liste des sévices qu'elle a subis avant de mourir. Quatre suspects, dont deux sont incriminés pour le moment, ont été arrêtés. Tous sont algériens, certains au moins clandestins.

On apprenait d'ailleurs, dans la soirée d'hier, que Dahbia B., la principale suspecte, faisait l'objet d'une OQTF depuis le 21 août. L'affaire s'annonçait donc délicate pour Gérald Darmanin... mais c'était mal le connaître. Invité, ce 18 octobre, sur l'antenne de RTL, le ministre de l'Intérieur, qui, dans une démocratie ordinaire, aurait démissionné séance tenante, a payé une tournée générale d'excuses. Pour lui, bien sûr, mais pas seulement. Évidemment, le ministère de l'Intérieur est au-dessus de tout soupçon : la jeune Dahbia B. n'avait pas de casier et elle faisait l'objet d'une OQTF émise « il y a un mois » (plutôt deux, en fait, si on compte bien). Jusque-là, du classique. On sait ce que les pays du Maghreb ont à faire des OQTF.

Plus surprenante est la conclusion de Gérald Darmanin au sujet de la meurtrière présumée : elle aurait subi des violences conjugales. OK. Pas de démonstration à ce stade, on laisse l'auditeur tirer ses propres conclusions. Mais bon : mine de rien, le ministre de l'Intérieur commence à détourner l'attention. Victime de violences conjugales, la suspecte, qui a reconnu en garde à vue une série d'atrocités que l'on épargnera au lecteur, ne peut donc pas être un monstre. Le coupable, en bout de chaîne, ce n'est pas elle, c'est l'homme qui lui a fait subir des « violences faites aux femmes ». On est rassurés. Le viol, la torture, l'asphyxie, l'égorgement ? La conséquence du traumatisme de cette femme, probablement. Et puis voilà.

Je ne sais pas si le meurtre de Lola donnera lieu à une énième séance de peluches-bougies-plus jamais ça ou si les Français, lassés d'être massacrés dans l'indifférence générale, vont se lever face à la barbarie. Ce dont je suis certain, c'est que l'accusation d'instrumentalisation faite à l'encontre de la droite, non seulement ne tient pas, mais peut, bien davantage, être faite au gouvernement. Utiliser le meurtre d'une petite fille par des pour poser la question de l'immigration, ce n'est pas tiré par les cheveux. Utiliser ce même acte sordide pour remettre sur le tapis la question des violences conjugales et dédouaner par avance une meurtrière présumée, c'est de la vraie, de la sale récupération. Décidément, rien n'est trop énorme pour les ambitions de Gérald Darmanin. La dignité et le respect du deuil de la famille de Lola veulent que mon propos s'arrête ici, mais chacun pourra porter, « en responsabilité », son propre jugement sur ce monsieur

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