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mercredi 3 août 2022

La voiture électrique et autres folies, de Christian Gerondeau


Francis Richard

Il y a trente ans, en juin 1992, le sommet de Rio, réunissant 178 chefs d'État, désignait le CO2 comme l'ennemi numéro un de la planète et de l'humanité:

- La Terre va à la catastrophe du fait des activités humaines et des émissions de CO2 qui en découlent.

- Il existe donc nécessairement un moyen de réduire celle-ci puis d'y mettre fin.

Depuis l'énoncé de ce sophisme, 26 réunions mondiales ou COP (Conférences des parties) se sont tenues et se sont avérées inutiles pour la planète et néfastes pour l'humanité.

Dès 1992 des Verts germaniques, responsables d'ONG écologistes chez qui l'aversion pour l'homme et le militantisme le disputent à l'incompétence, ont mis la main sur les Nations Unies et sont à l'origine du rapport SRREN1, qui, en 2011, à Abu Dhabi, débitait le mensonge fondateur de la nouvelle religion:

Les énergies renouvelables pourront répondre en 2050 à près de 80% des besoins de l'humanité.


NE PAS SE PLACER SUR LES TERRAINS DE L'ADVERSAIRE

Plutôt que de mettre en doute - ce qui serait inaudible - le dogme de l'urgence climatique, qui est prêché par toutes les institutions, qu'elles soient nationales ou internationales, Christian Gerondeau se place sur d'autres terrains, ceux de:

- l'impossibilité de réduire les émissions de CO2 dans le monde du fait:

. des besoins des pays en voie de développement et de la nécessité d'y sauver des vies humaines par millions, besoins qui ne peuvent être satisfaits que par les énergies fossiles;

. du coût prohibitif des énergies renouvelables pour une faible contribution, qui plus est intermittente.

- la démythification des Nations Unies prises au piège de leurs mensonges sur:

. la hausse des mers et des océans qui n'a été que de 20 cm entre 1900 et 2018, soit de moins de 2 mm par an...

. la température mondiale qui a augmenté de 1,1°C entre 1850 et aujourd'hui et qui ne devrait augmenter, selon leurs propres calculs, que de 0,4°C au cours des vingt ans à venir, soit de 1,5°C par rapport à 1850...

En outre, l'auteur rappelle que la masse atmosphérique de CO2 est de 3 200 milliards de tonnes et que son accroissement annuel au niveau mondial est de 16 milliards de tonnes (1/200e du stock), réparties ainsi:

- Pays en développement: 11 milliards (1/300e du stock)

- Pays développés: 5 milliards de tonnes (1/600e du stock)

- Union européenne: 1,6 milliard de tonnes (1/2000e du stock)

- Circulation européenne: 0,3 milliard de tonnes (1/10 000e du stock)

- France (toutes origines): 0,15 milliard de tonnes (1/20 000e du stock)

- France (bâtiments): 0,03 milliard de tonnes (1/100 000e du stock)

 

LA VOITURE ÉLECTRIQUE ET AUTRES FOLIES

Pour réduire les émissions de CO2, la France, prise de folie, comme les autres pays européens, à l'instar de l'Allemagne, prend des mesures aux coûts disproportionnés qui pénaliseront les plus pauvres:

- La généralisation de la voiture électrique, caractérisée par:

. des émissions de CO2 qui, pendant sa durée vie, sont supérieures à celles de la voiture à essence et à la voiture diesel;

. une autonomie qui diminue dans de grandes proportions avec la vitesse, ce qui pose le problème de la recharge sur autoroute;

. une batterie qui se charge d'autant plus lentement que son taux de charge est élevé et qui a un coût exorbitant quand il faut la remplacer;

. un coût qui ne peut être assumé que par les plus aisés, et encore grâce à des aides de l'État.

- L'augmentation de la production d'électricité, qui stagne pourtant depuis les années 2000, caractérisée par:

. l'abandon, dans un premier temps, de l'énergie nucléaire au profit des seules énergies renouvelables, ce qui s'est traduit par un accroissement des tarifs d'électricité, alors qu'il est possible de prolonger des centrales nucléaires au-delà de 60 ans après leur mise en service initiale, à un moindre coût, comparé à celui de la construction de centrales nucléaires neuves, envisagée maintenant, et, a fortiori, à ceux du photovoltaïque, du charbon ou de l'éolien;

- La politique anti-voiture et anti-camion dans les transports, caractérisée par:

. un dénigrement des autorités pour les transports individuels, le mal (alors que la pollution toxique de l'air qui était dû aux moteurs thermiques a disparu en Occident), et une louange des transports collectifs, le bien;

. l'investissement faramineux envisagé dans des autoroutes ferroviaires alors que les voitures assurent 90% des déplacements motorisés de personnes et les camions 99% des transports de marchandises et présentent un surplus total de 33 milliards d'euros pour les finances publiques, tandis que les chemins de fer, présentés comme bénéficiaires, sont subventionnés à hauteur de 15 milliards d'euros chaque année; que les transports urbains le sont à hauteur de 9 milliards d'euros (RATP, 5, et autres, 4) et que les transports dits publics représentent 750 milliards de la dette publique sur un total de 2 400 en 2019...

- La rénovation des bâtiments, caractérisée par:

. des réglementations de plus en plus contraignantes alors que leurs émissions de CO2 ne représentent (voir plus haut) que 1/100 000e de la masse atmosphérique;

. 22 millions de logements privés dont le coût pour qu'ils soient classés A (les logements sont classés de A à G) dépasserait les 650 milliards d'euros...

 

CONCLUSION

Généraliser la voiture électrique, couvrir le pays d'éoliennes et de panneaux solaires, construire de nouvelles centrales nucléaires au lieu de prolonger la vie de celles qui existent, développer les transports ferrés et publics, qui sont des gouffres financiers, et mener une politique anti-voiture et anti-camion, créer des normes de plus en plus contraignantes dans le secteur du bâtiment, représentent la destruction de centaines de milliers d'emplois dans l'automobile et la dépense publique inutile de centaines de milliards d'euros pour un impact insignifiant sur la masse atmosphérique de CO2, dont il n'est même pas prouvé qu'elle a une influence majeure sur l'évolution du climat:

À supposer que la France puisse subitement supprimer toutes ses émissions, ce qui relève de l'impossible, il faudrait attendre 200 ans pour que le stock atmosphérique de CO2 en soit réduit de... 1%.

La Terre va-t-elle à la catastrophe?

Si le monde occidental a peur des changements du climat qui ont toujours existé, c'est aux Nations-Unies et à leur prolongement le GIEC qu'il le doit, car nul ou presque n'en parlait avant le Congrès fondateur de Rio de 1992, il y a 30 ans précisément. Ceux qui, sur la base d'une idéologie sans fondement et culpabilisante y ont pris le pouvoir ont jusqu'à présent gagné le combat des idées. Il est temps qu'ils connaissent aujourd'hui la défaite dans l'intérêt de l'humanité, pour que cesse le pessimisme qui ravage trop souvent notre jeunesse.

 

Francis Richard

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