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vendredi 26 août 2022

« La police tue » : la France insoumise récidive. Objectif, séduire les quartiers


 
 
 
 Frédéric Lassez 25 août 2022

Pas de vacances pour la haine anti-flics. 

À la suite du décès de deux individus, abattus par des policiers à Vénissieux, le 19 août dernier, après un refus d’obtempérer, La France insoumise a publié; le 23 août, un communiqué qui vise une nouvelle fois à instrumentaliser un drame à des fins politiques.

 « La police tue encore », affirment les Insoumis, qui reprennent la formule polémique de Jean-Luc Mélenchon.

Rappelons que, dans cette nouvelle affaire, il s’agissait d’un véhicule volé et que le conducteur avait volontairement percuté un des policiers pour échapper à un contrôle. Deux policiers, dont celui qui avait été projeté sur le capot, avaient fait usage de leur arme.

Bien que le communiqué des Insoumis, sans doute afin d’échapper au risque de poursuites judiciaires, indique prudemment qu’« il n’est pas question de jeter l’opprobre sur une corporation entière », le reste du texte suggère l’exact contraire.

Nous serions, en réalité, face à « une situation dont nous ne mesurons peut-être pas l’ampleur » avec des policiers « prompt[s] à tirer mortellement ». Il faudrait donc « refonder la police » et, notamment, supprimer la BAC ou la BST (brigade spécialisée de terrain), « des unités ultra-violentes qui sont impliquées dans la quasi-totalité des drames ». L’objectif étant « de retrouver une police qui participe à la tranquillité publique plutôt qu’à l’exacerbation des tensions avec la population » !

Une belle inversion des rôles basée sur une rhétorique classique de l’extrême gauche qui transforme les délinquants en victimes et les policiers en coupables. Il ne faudrait cependant pas penser qu’il s’agit là simplement d’un énième dérapage des Insoumis. Derrière les outrances verbales se cache une stratégie clientéliste parfaitement consciente et théorisée.

La thématique des violences policières, comme celle de l’islamophobie, a pour but de séduire l’électorat des « quartiers » qui a voté massivement pour LFI lors des dernières législatives. Les conflits et les « clashs » à répétition doivent permettre de positionner les Insoumis comme une opposition de rupture seule apte à prendre en compte la des « minorités opprimées ».

La récupération politique doit se faire alors par la radicalisation de ces populations à partir d’un discours victimaire et de la désignation d’un adversaire. Les deviennent, dans cet imaginaire, des lieux d’apartheid soumis à l’idéologie colonialiste et raciste d’un État français dont la police constitue le bras armé.

En juin 2020, Jean-Luc Mélenchon expliquait à Libération qu’« un racisme décomplexé [était] désormais répandu dans tous les corps d'autorité ». Il entendait dénoncer « la multiplication des "crimes" à l'encontre des jeunes des quartiers ».

Éric Coquerel, aujourd’hui président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, déclarait quant à lui : « La réalité est violente pour de nombreux habitants des quartiers. Les contrôles abusifs et les violences, ce ne sont pas des histoires inventées. »

Il ajoutait cette phrase qui résume tout : « J’espère vraiment que les différents militants et citoyens des quartiers se reconnaissent dans les combats de La France insoumise et qu'ils s'investissent avec nous, qu'ils portent les combats. Nous ne voulons pas les récupérer politiquement mais travailler avec eux, au même niveau. » Bien entendu. Une démarche purement altruiste et désintéressée.

En juin 2021, Jean-Luc Mélenchon, sur le plateau de BFM TV, déclarait qu’« une fraction significative de la police » avait des attitudes violentes « sur des populations noires ou arabes ». Et son programme pour la présidentielle de 2022 expliquait que « le racisme et les discriminations [étaient] très présents au sein de la police », 97 % des contrôles d’identité étant des contrôles au faciès « abusifs et discriminatoires ».

Autre aspect de cette stratégie victimaire, théorisé par la philosophe belge Chantal Mouffe proche de LFI, la « cristallisation des affects ». La gauche radicale ne doit pas se contenter d’argumenter rationnellement. Selon elle, « les idées, si elles ne rencontrent pas les affects, n’ont aucun effet ». Il faut alors, d’après la novlangue des Insoumis, « tisser » et « mobiliser » les colères.

La brutalité des polémiques permet ainsi de créer une dynamique émotionnelle exploitable politiquement. On comprend alors que lorsque les Insoumis reprochent à la police d’« exacerber les tensions », ils parlent en experts.

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