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dimanche 3 juillet 2022

Qui est donc Yaël Braun-Pivet, nouvelle présidente de l’Assemblée nationale ?



 
 Aymeric Rabany 2 juillet 2022

politique à l’unisson s’en est réjoui, les médias s’en sont fait l’écho comme s’il n’y avait plus que cela qui comptait : « Yaël Braun-Pivet, première femme à l’Assemblée nationale. » 

Une femme qui préside l’Hémicycle. C’est historique !



Cet « exploit » a écrasé tout le reste… comme le fait de se renseigner sur ladite présidente ? Car ce n’est pas tout à fait une novice qui devient le quatrième personnage de l’État.

Née en 1970, avocat de formation, elle est, à l’origine, socialiste. Épouse d’un cadre supérieur de L’Oréal, Vianney Pivet, qu’elle a suivi en expatriation à Taïwan puis au Portugal pendant près de dix ans avant de s’installer dans la ville très protégée et résidentielle du Vésinet, mère de cinq enfants, elle a toutes les caractéristiques de la grande bourgeoise de l’Ouest parisien… Y compris le goût pour le bénévolat : durant plusieurs années, jusqu’à son premier mandat de député, elle œuvre aux Restos du cœur. Sa sensibilité de gauche jointe à son profil sociologique la destinaient à rejoindre La République en marche.

Des débuts polémiques

Les premiers pas en politique sont difficiles pour Yaël Braun-Pivet. Élue député de la 5e circonscription des Yvelines en 2017, elle est tout de suite placée à la présidence de la commission des lois, malgré son inexpérience, qui lui sera souvent rappelée. Le paroxysme de la critique survient lors de l’affaire Benalla.

En 2018, alors que l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron est mis en examen, la commission des lois est chargée d’ouvrir une commission d’enquête pour étudier l’affaire. Elle est donc confiée à Yaël Braun-Pivet. Après des débats tumultueux, la commission est fermée par la présidente dès le 1er août, sans publication de rapport. Alors que de nouvelles accusations tombent sur Alexandre Benalla, Yaël Braun-Pivet refuse la réouverture de la commission d’enquête. Dans l’opposition, on l’accuse de protéger l’Élysée de vérités trop lourdes à porter…

Un tropisme très progressiste

La députée Yaël Braun-Pivet a aussi soutenu certains projets de loi. Dans le cadre de celui sur l’asile et l’immigration, la députée de la 5e circonscription des Yvelines a notamment qualifié l’immigration de « richesse ».




Interrogée, le 2 février 2021, sur Sud Radio, elle soulignait que « quand on mêle et immigration, on se trompe de difficulté ». Sur le plan sociétal, ses allures bon chic bon genre de mère de famille nombreuse ne doivent pas non plus tromper : elle est très en pointe. En matière d’euthanasie, en 2021, elle était même plus avancée que le gouvernement, revendiquant « le droit de choisir sa fin de vie, pour conquérir cette liberté nouvelle, la loi doit évoluer ».

Des avis, Yaël Braun-Pivet en a également sur l’avortement. En 2018 - cela lui est aujourd'hui reproché -, elle avait rejeté la proposition d’inscription de l'IVG dans la Constitution : « Je ne crois pas que l’inscription de ces droits dans la Constitution, d’une part soit nécessaire, d’autre part soit utile, expliquait-elle. À mon sens, il n’est nul besoin de brandir des peurs relatives à ce qui se passe dans d’autres pays pour estimer que ces droits sont menacés dans le nôtre. »

À l’heure de la polémique sur la décision de la Cour suprême américaine, son message semble avoir changé. Tiendra-t-elle sur cette ligne dans les semaines à venir ?

Sur la gestion de la crise sanitaire, Yaël Braun-Pivet a eu aussi son mot à dire lors de l’affaire du passe vaccinal, en tant que présidente de la commission des lois. Dans un tweet du 22 décembre 2021, elle soutenait notamment avec force le passe vaccinal : « Nous avons des millions de personnes qui ne sont pas vaccinées et ne jouent pas le jeu de la solidarité, donc il est normal que les contraintes sur cette population augmentent. »

Emmanuel Macron devrait pouvoir compter sur un soutien inconditionnel de cette bonne élève de la Macronie. Ceux qui disent qu’elle a été nommée là pour satisfaire aux contraintes de la parité se trompent : elle a été nommée moins pour sa fémininité que pour sa docilité.

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