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jeudi 23 juin 2022

Vers une abrogation du passe vaccinal ?


 
 

Alors que les hôpitaux traversent une crise profonde, en témoigne l’état actuel des urgences qui s’avère plus que préoccupant, des parlementaires ont décidé de ne pas rester inactifs. 

Révolté, entre autres, par un manque d’effectif qui impacte douloureusement ces structures, un petit groupe de sénateurs du parti a présenté le jeudi 16 juin une proposition de loi « visant à abroger l’obligation vaccinale des personnels soignants et des pompiers. » « Avec certains de mes collègues, nous venons d’apporter notre signature à la proposition de loi de Sylviane Noël pour l’abrogation de l’obligation vaccinale des personnels soignants et des pompiers et leur réintégration », a ainsi fait savoir Alain Houpert, sénateur LR de la Côte-d’Or, sur Twitter. La bataille, il va sans dire, est loin d’être gagnée : restent l’examen de cette proposition, le vote de l’assemblée où la loi a été proposée, le passage du texte entre l’ et le Sénat, enfin, le vote décisif qui aboutira à l’adoption ou non de ce texte.

 


Avec la restructuration de l’Assemblée nationale, à la suite des législatives, il est permis d’espérer que cette proposition de loi soit toutefois mieux accueillie qu’elle ne l’aurait été avec les groupes parlementaires des années précédentes. Le Rassemblement national, de son côté, a en effet réaffirmé clairement son opposition au passe vaccinal.

Interrogé sur LCI ce mardi 21 juin, Sébastien Chenu, député RN, a déclaré : « Nous continuerons à nous opposer au passe vaccinal : les 89 députés du Rassemblement national devraient donc rapidement voter contre la possibilité de ce recours en cas de nouvelle vague pandémique ». Pour sa part, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat s’est exprimé ce matin sur LCI à ce propos, expliquant à Elisabeth Martichoux : « Vous savez, moi, j’ai voté [le passe vaccinal] et j’ai eu d’énormes incertitudes. Je crains que, dans les faits, il n’ait pas servi à grand-chose. Je le dis, alors que je l'ai voté : je pensais que c'était l'intérêt du pays ».



Si la Nupes, à l’heure où nous écrivons, ne s’est pas encore prononcée sur le sujet, il y a fort à parier qu’elle s’opposera également au passe vaccinal, si l’on en croit la stratégie adoptée par La France insoumise ces derniers mois. Rappelons en effet que 60 députés menés par le groupe ont saisi le en janvier dernier, estimant notamment que « le nouvel instrument de l’exécutif dans la lutte anti-covid porte atteinte à la ‘liberté personnelle, au droit au respect de la vie privée, à la liberté d’aller et venir, au droit d’expression collective des idées et des opinions, et au droit de mener une vie familiale’ ». Il est donc légitime de penser que, sur ce sujet, plusieurs groupes parlementaires pourraient s’entendre lors d’un vote commun, s’unissant pour contrer le passe vaccinal. Y parviendront-ils ?

Si Emmanuel Macron affirmait avec force, le 31 mai dernier, au centre hospitalier du Cotentin, à Cherbourg, que la « réintégration des soignants non vaccinés » n’était « absolument pas une réponse » au manque de personnel subi par les hôpitaux, il faut tout de même admettre que le renfort de ces milliers de soignants (15.000 n’étaient pas encore vaccinés le 13 octobre dernier, selon Olivier Véran) constituerait sans doute un sérieux coup de pouce pour leurs collègues et pour les patients.

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