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vendredi 17 juin 2022

À Tours, deux écoliers refusés en classe car vêtus d’une jupe



 
Iris Bridier 16 juin 2022

Polémique à l’école Sainte-Jeanne-d’Arc de Tours. 

Deux petits garçons n’ont pas été admis en classe, s’étant présentés l’un en jupe et l’autre en robe, malgré une interdiction de la direction. 

Il faut dire que les parents n’en étaient pas à leur première tentative. La directrice avait d’abord argué que ce n’était pas « pratique » pour le sport, les parents s’étaient exécutés, mais voyant que des petites filles venaient en jupe, ils ont réitéré. La Nouvelle République (3 juin) relate que les deux écoliers de 4 et 6 ans sont restés assignés dans le bureau de l’administration. En guise de protestation, leur père Émelin s’est présenté à 16 heures à la sortie de l’école… lui aussi vêtu d’une jupe. Ambiance !

Ce dernier fulmine : « Mon fils de 6 ans aime le rose, les paillettes et porter des robes. Il n’est pas accepté en classe quand il en porte » et sort l’artillerie lourde wokiste : « Pour moi, c’est juste une question d’égalité. Chacun doit pouvoir s’habiller comme il l’entend sans subir de brimade. » Des arguments progressistes qui auront bientôt libre cours dans notre Hémicycle et dans notre pays, faute d’avoir su les combattre dans les urnes. Le père d’affirmer à BFM TV (15 juin) : « Quand on voit ce qui se fait actuellement en termes d'éducation non genrée dans les pays nordiques comme la Suède, on se dit qu'on est très en retard en France. »

Nul doute qu’un tel relativisme sera bientôt communément admis, mais pour l’instant quelques directeurs diocésains, tel Bernard Le Floch, semblent encore parvenir à résister. Pour combien de temps avant le lynchage médiatique ? Sans surprise, dans la nuit du 12 au 13 juin, l’école Sainte-Jeanne-d’Arc a été la cible de tags par Actions féministes Tours, un « collectif féministe intersectionnel et non mixte ». Sur les murs, on lisait ces slogans charmants : « Je m’habille comme je veux, pas de dans nos écoles » ou encore « Son corps, sa tenue, son choix... »

Interrogez n’importe quel psychologue ou éducateur, tous répondront qu’un enfant a besoin de règles et de limites pour grandir en harmonie. Le magazine Parents écrit, sur son site, que « c’est entre 3 et 6 ans que l’enfant prend conscience qu’il n’est pas tout-puissant et qu’il existe des règles de vie à la maison, à l’école, au parc, bref en société, à respecter ». Donc, clamer « son choix » pour cet âge-là relève soit de l’inconscience soit de l’idéologie.

Interrogé par La Nouvelle République, Bernard Le Floch se défend de tout jugement de valeurs mais rappelle qu’« en France, on a, qu’on le veuille ou non, des codes sociaux […] Ce sont des valeurs que l’on essaie de respecter, aussi pour que les enfants s’y retrouvent. » Pour l’heure, les parents sont invités à inscrire leurs enfants à l’école publique à la rentrée prochaine. Gageons qu’ils y seront accueillis selon le slogan McDo « Venez comme vous êtes », puisqu’ils se rendent déjà en robe au centre de loisirs « sans aucun souci ».

Si c’est la première fois en quarante ans d’expérience que le directeur diocésain de Tours est confronté à ce type de situation, l’Éducation nationale en général, et l’enseignement catholique en particulier, vont devoir s’y préparer. Faudra-t-il interdire le port de la jupe à l’école pour tout le monde ? C’est ce que vient de faire, en Angleterre, la Tiverton High School, qui impose l’uniforme « en pantalon seulement » pour être « plus neutre sur le plan du genre ». Si le port de l’uniforme semble une bonne réponse, la neutralité des genres l’est nettement moins. Comme pour la loi sur les séparatismes, pour ne pas stigmatiser certains, on met tout le monde dans le même bain.

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