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vendredi 20 mai 2022

Le 16 mai 2022 à Grenoble, date de l’effet cliquet


 
 

 Iris Bridier 19 mai 2022

 

16 mai 2022. Il y aura dorénavant un avant et un après ce jour où le maire de Grenoble fit voter au conseil municipal la modification du règlement intérieur des piscines.  

« C’est un jour qui scelle une terrible régression pour les femmes françaises » commente Zineb El Rhazoui (Le Figaro, 18 mai) ; « Éric Piolle est un crétin », cingle Laurence Rossignol, la vice-présidente socialiste du Sénat sur le plateau des « Quatre vérités » (France2, 18 mai). Pourquoi faudrait-il davantage s’inquiéter de l’autorisation du port du burkini à Grenoble alors que Rennes l’autorise depuis juin 2018 ?

Primo, parce que l’on voit bien que ce combat communautariste est en train de passer du droit à la différence (horaires de piscine réservés aux femmes, menu sans porc…) au droit à l’indifférence (je me baigne comme et quand je l’entends). La prochaine étape pourrait être celle selon laquelle les baigneuses se sentiront si différentes sous la pression des regards qu’elles n’oseront ou ne pourront plus s’exposer en bikini au milieu des corps voilés. Zineb El Rhazoui rappelle que « là où l’islamisme avance, les droits des femmes régressent inexorablement ». Les Femen si habituées à manifester dépoitraillées ont-elles prévu un happening pour défendre la cause féminine et dénoncer cette nouvelle injonction à se voiler ?

Secundo, parce que le combat mené par Éric Piolle, ce 16 mai, est hautement symbolique. L’édile invoque le droit à l’égalité des femmes de « se baigner seins nus comme les hommes » ou celui de pouvoir « exprimer à la piscine comme dans la rue ses convictions politico-religieuses » (franceinfo, 16 mai). Ainsi, la burqa - qu’elle soit de bain ou pas - que l’on dénonce en Afghanistan comme symbole d’asservissement est accueillie en France par les écologistes comme signe de individuelle ou « progrès social ».

Enfin, parce que la droite est incapable de s’unir pour les élections à venir, elle risque de laisser une chance aux candidats de porter les voix communautaristes par clientélisme électoral. Faut-il rappeler que 69 % des musulmans ont voté pour Jean-Luc Mélenchon (sondage IFOP), le candidat soutenu par la Ramadan et les imams proches des Frères musulmans ? Zineb El Rhazoui met en garde contre « le raisonnement des islamo-collabos ».



Jusque-là terre d’assimilation, la France s’engouffre dans les pas des États anglo-saxons pour verser dans le multiculturalisme. Selon Marion Maréchal, « nous assistons à une nouvelle du délitement de notre matrice culturelle commune, condition essentielle de l’unité d’un peuple ». Car la victoire du burkini remportée à Grenoble ouvre la boîte de Pandore et il est à craindre que ce combat ne s’arrête pas aux abords des piscines. La vice-présidente de Reconquête prévient : « Il n’y a rien de fantasmagorique à ce qu’il puisse s’appliquer demain à d’autres infrastructures sportives, à l’hôpital public voire, à terme, aux services publics en général. » Auparavant, il convenait d’intégrer les personnes immigrées à notre culture française, désormais, c’est « une France à guichet où chacun peut faire valoir ses mœurs au détriment de l’unité nationale ».

évoque un « défi de civilisation » ; Zineb El Rhazoui dénonce une « avancée majeure de l’idéologie islamiste ». Un entrisme qui passe d’autant plus facilement que, comme le souligne justement l’essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat, « au lieu d’envoyer des barbus en qamis bien moches pour réclamer qu’on tolère leur degré de pratique religieuse, ils ont envoyé des femmes, parce qu’avec l’époque #MeToo, les femmes, c’est plus mignon »

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