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samedi 14 mai 2022

Détruire la nourriture « pour le climat » est une folie


Par Jon Miltimore

Le jour de la Terre, Wynn Alan Bruce, un écologiste et photographe du Colorado âgé de 50 ans s’est immolé devant la Cour suprême des États-Unis.

À la suite de sa mort, ses amis ont déclaré qu’il s’inquiétait du changement climatique. Kritee Kanko, la scientifique en chef de l’Environmental Defense Fund a déclaré :

« Ce gars était mon ami. Ce n’était pas un acte de suicide. C’est un acte de compassion profondément intrépide pour attirer l’attention sur la crise climatique. »



L’acte de Bruce n’est qu’un exemple de la peur croissante du changement climatique, une peur qui porte préjudice aux humains de diverses manières, notamment par une montée de ce qu’on appelle « l’anxiété climatique ».

Cette peur se manifeste également par d’autres moyens, notamment dans le domaine des politiques publiques.

De nombreux pays du monde entier mettent en œuvre de manière agressive des plans d’émission zéro carbone destinés à atténuer les effets du réchauffement de la planète.

La « perte » d’un million de moutons et de bovins

Les gens ont tendance à penser que la réduction des émissions passe par la fermeture des centrales au charbon, l’utilisation de véhicules électriques et le recours accru à l’énergie solaire et éolienne, chacune de ces mesures ayant un coût environnemental et économique. Mais ce ne sont pas les seules politiques envisagées.

Les États s’attaquent de plus en plus à une autre source d’émissions : l’alimentation (le bétail en particulier). Les raisons de cette évolution ne sont pas difficiles à trouver.

L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), qui fait autorité en la matière, note qu’environ un tiers du réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre provient des émissions de méthane d’origine humaine. Alors que le CO2 retient davantage l’attention, l’EPA note que le méthane est en fait un gaz à effet de serre plus puissant, piégeant environ 30 fois plus de chaleur que le CO2 sur un siècle.

Une nouvelle loi en Irlande du Nord fixe un objectif de zéro émission nette d’ici 2050, et la BBC rapporte que la législation comprend une proposition de réduction de 46 % des émissions de méthane.

Étant donné qu’environ un tiers des gaz méthane d’origine humaine provient du bétail, l’Irlande du Nord envisage une réduction considérable du nombre d’animaux d’élevage, en particulier des moutons et des bovins, pour atteindre cet objectif.

The Guardian a récemment rapporté :

« L’Irlande du Nord devra perdre plus d’un million de moutons et de bovins pour atteindre ses nouveaux objectifs légalement contraignants en matière d’émissions climatiques. « 

Plus précisément, selon les estimations de l’Union des agriculteurs d’Ulster, quelque 500 000 bovins et environ 700 000 ovins devraient « être perdus pour que l’Irlande du Nord puisse atteindre les nouveaux objectifs climatiques ».

Les secteurs du porc et de la volaille devront également être réduits pour atteindre les objectifs d’émissions, mais les responsables du climat ont déclaré que ces secteurs sont moins nocifs pour l’environnement que le bétail à viande rouge.

Selon Ewa Kmietowicz, chef de l’équipe chargée de l’atténuation de l’utilisation des terres au Comité du changement climatique :

« Si vous examinez les preuves du cycle de vie des émissions de gaz à effet de serre, les sources de bétail à viande rouge – bœuf, lait, mouton – ont les émissions les plus élevées parce qu’il s’agit de ruminants et qu’ils ont des émissions élevées de méthane. »

Chris Stark, directeur général du CCC, a déclaré au Guardian qu’un passage à l’agriculture arable serait probablement nécessaire pour maintenir les niveaux de production alimentaire.

Qu’ils mangent du bœuf synthétique

Ce qui se passe en Irlande du Nord s’inscrit dans le cadre d’une campagne beaucoup plus vaste visant à sevrer l’homme de la viande rouge, en particulier du bœuf, qu’il consomme à hauteur de 350 millions de tonnes chaque année.

Beaucoup de monde, dont le fondateur de Microsoft Bill Gates, a affirmé que les nations ont la responsabilité d’abandonner le bœuf pour des raisons environnementales.

Dans une interview accordée à la MIT Technology Review l’année dernière, Bill Gates a dit :

« Je pense que tous les pays riches devraient passer au bœuf 100 % synthétique. On peut s’habituer à la différence de goût, et on peut affirmer qu’ils vont le rendre encore meilleur avec le temps. »

Gates n’explique pas vraiment comment cette transition devrait se produire, mais nous commençons à le voir.

S’il ne fait aucun doute que les températures mondiales augmentent – en moyenne une augmentation de 0,14 degré Fahrenheit par décennie depuis 1880 – les gens devraient trouver plus alarmants que la hausse des températures tous les efforts des planificateurs centraux pour freiner le changement climatique.

Ces politiques présentent les caractéristiques des programmes collectivistes ratés du passé, tels que le l’abattage de porcs pendant la gouvernance de Roosevelt : des millions de porcs et de truies ont été abattus alors que les gens souffraient de la faim, tout cela dans le but de maintenir des prix élevés.

Le programme fou de FDR n’était toutefois qu’un jeu d’enfant comparé à celui du président Mao, qui prévoyait de révolutionner le secteur agricole de la Chine avec son Grand Bond en avant.

Les choses ne se sont pas passées comme prévu. La production alimentaire était plus complexe que ce que Mao avait prévu. Via Britannica Online :

L’inefficacité des communes et le détournement à grande échelle de la main-d’œuvre agricole vers la petite industrie ont sérieusement perturbé l’agriculture chinoise, et trois années consécutives de calamités naturelles ont ajouté à ce qui s’est rapidement transformé en un désastre national ; au total, on estime qu’environ 20 millions de personnes sont mortes de faim entre 1959 et 1962.

Vous avez compris ? Vingt millions de personnes sont mortes sous l’effort collectiviste de Mao.

Ce n’était pas non plus la première famine artificielle créée par les socialistes. En 1932 et 1933, des millions d’Ukrainiens sont morts d’une famine provoquée par l’Union soviétique.

Selon l’historien Andrea Graziosi, professeur à l’université de Naples :

« Dans le cas de l’Holodomor, il s’agit du premier génocide qui a été méthodiquement planifié et perpétré en privant de leur nourriture (pour la survie) ceux-là même qui étaient des producteurs de nourriture. »

Graziosi note que le génocide n’était pas seulement tragique mais aussi ironique, car il a eu lieu dans une région reconnue mondialement comme étant le grenier de l’Europe.

Ces témoignages nous rappellent une réalité sombre et inquiétante mise en lumière par l’économiste Thomas Sowell :

« Bon nombre des plus grands désastres de notre époque ont été créés par des experts. »

Dans son discours d’acceptation du prix Nobel, l’économiste F.A. Hayek a expliqué que ces catastrophes découlent du manque d’humilité des planificateurs centraux quant aux connaissances (ou au manque de connaissances) qu’ils possèdent dans leur « effort fatal pour contrôler la société ».

Par-dessus tout, selon Hayek, le rôle de l’économie est de tempérer ces grands projets. Dans The Fatal Conceit il observe :

« La tâche curieuse de l’économie est de démontrer aux humains combien ils en savent peu sur ce qu’ils s’imaginent pouvoir concevoir. »

Tenter d’enrayer le changement climatique en détruisant les réserves alimentaires peut ne pas sembler aussi fou que de s’immoler par le feu devant la Cour suprême pour protester contre l’absence d’action gouvernementale en matière de changement climatique.

Mais elle pourrait se révéler encore plus mortelle.

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