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vendredi 22 avril 2022

Les quatre plus gros mensonges de Macron lors du débat d’entre-deux-tours


 
 
 
 Matthieu Chevallier 21 avril 2022

Comme après chaque débat, les cellules de vérification s’assurent de la véracité des affirmations des candidats à la présidence de la République.

 Ce débat constitue un enjeu si fort que les fautes ne sont pas permises. Et pourtant, le candidat à sa réélection Emmanuel Macron a affirmé des choses fausses, soit par erreur, soit par mensonge volontaire, pour dissimuler des faits dérangeants.

Dette. Commençons par le plus énorme : Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie, présenté en 2017 comme le Mozart de la finance, affirme que l’augmentation de la dette à cause de la crise du Covid est de 600 milliards d’euros. Cette somme correspond à l’ensemble de l’augmentation de la dette sous son quinquennat, ce qui signifierait que seule la crise du Covid est la cause de cette augmentation. Or, selon Franceinfo, qui s’appuie sur un rapport de la Cour des comptes et une analyse de Libération, « quelque 325 milliards de dette publique seraient […] liés, directement ou indirectement, à la crise du Covid-19 », alors que la « dette publique sur la durée du quinquennat » s’élève à « 680 milliards d'euros ». Marine Le Pen, qui a affirmé que deux tiers de l’augmentation de la dette n’avaient rien à voir avec le Covid, était plus proche de la vérité.

Emprunt russe. Emmanuel Macron a attaqué Marine Le Pen parce qu’elle a effectué un emprunt à une banque russe pour financer sa campagne de 2017, qu’elle n’a pas terminé de rembourser.

 L’information est publique et vraie. Mais Macron ne manque pas de culot ! Car, comme le dit Jean-Paul Garraud, magistrat et député européen RN : « [Emmanuel Macron] a attaqué Marine Le Pen sur le prêt russe de 2017 alors qu'il sait qu'elle a tout fait, en 2017 et en 2022, pour avoir un prêt auprès d'une banque française. » Une soixantaine de dossiers avaient été déposés auprès de banques françaises !


Emmanuel Macron, qui était ministre de l’Économie, le savait très bien. Marine Le Pen aurait peut-être davantage dû insister sur le caractère antidémocratique du refus des banques françaises et européenne d’accorder un prêt à son parti.

Fermetures de classes. Expliquant à Marine Le Pen qu’il y avait une consultation des maires avant la fermeture d’une classe, Emmanuelle Macron a affirmé une chose en partie fausse. D’après le site du ministère de l'Éducation, cela est vrai quand il s’agit d’écoles maternelles et élémentaires publiques, la décision de fermeture étant alors « une compétence partagée entre l'État et les communes ». En revanche, dès lors que nous parlons de collèges et de lycées publics, « il s'agit d'une compétence partagée entre l'État et les départements, pour les collèges, et entre l'État et les régions, pour les lycées et les établissements d'éducation spéciale », rapporte le site du ministère. C’est ainsi que certains maires se sont opposés à la fermeture de classes dans leur commune, à l’instar du maire de Saint-Désiré, Nadège Vermez, qui a vivement protesté contre la fermeture d’une classe, comme le rapportait l’hebdomadaire local La Semaine de l'Allier, le 12 mars 2021.

Éoliennes du Touquet. « Madame Le Pen… Madame Le Pen… Madame Le Pen… Mais vous rigolez ou quoi ? Ça c’est du complotisme. » Réponse à la frontière entre le mépris et l’indignation lorsque Marine Le Pen explique qu’Emmanuel Macron a fait construire des éoliennes offshore sur plusieurs côtes françaises, sauf sur celles du Touquet où il va en vacances et qui devait normalement en accueillir. Dommage pour lui, l’information, rapportée entre autres par France 3, date de 2017 et confirme les dires de Marine Le Pen. La chose est factuelle, même s’il n’est évidemment pas possible d’affirmer que c’est pour les vacances du Président que son ministre avait pris cette décision.

Pris la main dans le sac à mensonges, le Président peut compter sur la mansuétude des médias qui auraient taillé en pièces son adversaire pour bien moins que cela.

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