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vendredi 4 mars 2022

Guerre du gaz : l'Europe prend les Européens en otage




vendredi 4 mars 2022

Alors que Frans Timmermans annonce le retour au mythe de l'indépendance totale de l'Europe face au gaz russe et aux énergies fossiles, ce même gaz russe n'est soudainement plus pompé et ne passe plus par les gazoducs de Gazprom en Allemagne et en Pologne. 

Les populations auraient-elles été concertées sur l'interruption idéologique de fourniture en gaz ? Certes, l'intervention militaire russe en Ukraine semble permettre tous les excès, mais peut-être pourrait-on encore penser à l'intérêt des Européens - si cela n'est pas déplacé, bien sûr ?

L'Europe est objectivement "dépendante" du gaz russe et des énergies fossiles, comme le rappelle très justement et très clairement Géo, dans cet article du 3 mars de cette année : 





En effet, l'Europe importe 40% de son gaz naturel de Russie. Sur fonds de russophobie galopante, les dirigeants européens reviennent au mythe des énergies alternatives. Nos Ecolos ont le vent en poupe et nous ressortent leur Green Deal - qui n'a manifestement pas d'équivalent en français :




Et Frans Timmermans, au nom de la Commission européenne d'annoncer que l'Europe est allée très loin dans les sanctions contre la Russie, qu'elle peut et doit aller encore plus loin et notamment ... produire sa propre énergie.

Il serait évidemment dommage de rater une occasion en or, de pouvoir prendre des décisions contre-productives ... La logique, comme on peut le lire dans Géo, ayant été de laisser le secteur des énergies en dehors des sanctions :
"Et ce, par crainte de faire encore flamber le prix du pétrole et du gaz, qui ont déjà atteint des prix record ces derniers jours. Mais aussi parce que l'Europe "n'a pas d'alternative" à l'énergie fossile provenant de Russie, insiste Sophie Méritet, maître de conférences en économie à l’Université de Paris Dauphine-PSL, spécialisée dans l'énergie."

Mais Timmermans, se déplaçant semble-t-il dans un monde parallèle, déclare qu'il faut aller très vite vers les énergies renouvelables, "que c'est possible, mais cela va prendre du temps", donc il faut faire très vite. L'on ne peut pas dire que le discours soit très novateur et puisque cela n'a pas marché jusque-là, il faut y revenir.

Soit. Et en attendant, l'économie doit fonctionner et elle a besoin d'énergie, les gens ont besoin de vivre normalement et ils ont besoin d'énergie.

Or, l'on apprend très discrètement dans la presse russe que :


"Le pompage de gaz par le gazoduc Yamal-Europe à travers la Pologne vers l'Allemagne a été arrêté. Selon l'opérateur de transport de gaz Gascade, cela s'est produit le matin du 3 mars - malgré le fait que Gazprom avait réservé la capacité du gazoduc pour toute la journée."

Il serait très intéressant de savoir qui a pris cette décision et quels intérêts stratégiques elle poursuit ...


Publié par Karine Bechet-Golovko à 10:56

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